COMMENT J’AI PERCU MON ROLE DE FIGURANT 427 personnes auditionnées, 200 potentiellement admises mais un nombre beaucoup moindre pour figurer comme simple quidam dans le film « La Liste de mes envies ». Certes l’accueil est sympathique, Marie-Paule qui m’a photographiée lors du casting me fait remplir le contrat obligatoire qui nous lie pour une après midi. Puis, c’est l’explication rapide du «comment ça va se passer » par Ange, celui qui nous désignera pour être sous l’œil de la camera. Nous n’attendons pas longtemps, la trentaine de figurants et moi-même pour une prise en charge par la coiffeuse armée d’un peigne et d’une bombe à laque. On se fait bichonner puis trois sont appelés dont votre serviteur. Qui a dit qu’il pleut tout le temps dans notre Artois ? En tout cas ils ont fait tambouriner de la pluie artificielle sur les carreaux toute l’après midi ! Bref, me voilà planté dans le décor. J’attends peu car arrivent les deux vedettes, Mathilde Seigner et Patrick Chesnais. Aussitôt chacun s’affaire autour d’eux pour remettre un plis de robe, boucler les cheveux, ajuster une ceinture. Pendant mon observation – je n’ai que ça à faire – quelques métiers se reconnaissent petit à petit : metteur en scène, assistante camera, l’homme du making off, le preneur de son. Ce dernier m’explique : « pour chaque scène il faut compter parfois jusqu’à dix ou quinze prises. Ca ne parait pas me dit-il en souriant mais c’est un vrai boulot avec souvent de huit à dix heures de travail dans une journée, mais on aime tous ça car on sait qu’on participe à une création. » Ca y est c’est mon tour, j’ai recommencé 3 ou 4 fois, je connais mon rôle par cœur : je fais semblant de téléphoner avec mon portable tout en marchant dans un couloir comme simple visiteur en tournant le dos aux acteurs qui discutent dans l’autre sens. Tout va bien, je m’amuse à observer l’effervescence entrecoupée de silence et d’immobilisme lorsqu’une scène est tournée. Je lorgne les acteurs qui ne sont ni indifférents ni curieux de ma présence. Un sourire rapide, Ils ont l’habitude qu’on les couve du regard et discutent entre eux ou aussi avec la personne de la caméra. Mes oreilles s’allongent pour écouter leur conversation : « tu te rappelles de la pièce … ? au théâtre ? Qu’est ce qu’on a bien rigolé » le metteur en scène vient et discute sans que je ne puisse entendre mais Mathilde Seigner lance en riant : « Ah non tu ne vas pas me la faire à la Lelouch !» Le plus long fut pour moi le reste de l’après midi, car après nous avoir fait miroiter la possibilité de repasser pour une autre scène, nous avons changé de costume et un peu plus tard Ange, qui reste avec nous mais est en constante relation par radio avec le metteur en scène nous dit : « Bon voilà, c’est terminé vous pouvez rentrer chez vous, nous, nous avons encore 2 mois de tournage sur Paris et le film devrait sortir début janvier 2014. » Un peu frustrant sur la fin mais une jolie expérience.
Posted on: Sat, 29 Jun 2013 06:48:03 +0000
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