Chers amis, Vous aviez inévitablement noté mon long silence. Il - TopicsExpress



          

Chers amis, Vous aviez inévitablement noté mon long silence. Il m’avait semblé, sauf à paraître ressasser toujours les mêmes déceptions sur la manière dont l’Église regardait le monde, qu’il valait mieux se taire devant le désespérant visage que nous proposaient le Vatican et l’épiscopat français sous le pontificat de Benoît XVI. Le courant dominant était à la « contre-culture » chrétienne, au retour aux rites anciens, sinon à la soutane, à la mise à l’écart des femmes… et à jeter par-dessus les moulins le catholicisme social, la rencontre avec le monde – n’était-il pas pourri, décadent, pervers, morbide ? Tout cela avec une sorte de sentiment de revanche réactionnaire ! Il m’avait semblé inutile de tenter de convaincre à travers ce modeste blog, de la stupidité d’une telle position, d’autant plus séduisante qu’elle posait ses tenants en « résistants ». Noble posture qui permettait de s’auto-congratuler sans interroger ses déficiences, et notamment l’impossibilité de rendre compréhensible et perceptible l’expérience de foi à nos contemporains. Pour ma part, je suis resté fidèle à ce qui me semblait l’essentiel de la foi, et il me semble que ce fut le cas de nombreux autres catholiques qui souffraient du repli identitaire qui dominait ces dernières années. Un repli qui semblait même avoir séduit nombre d’évêques croyant y trouver la solution aux problèmes qu’ils devaient affronter dans leurs diocèses. À Benoît XVI, il faut cependant reconnaître un immense mérite : en posant le geste spectaculaire de sa renonciation à la charge pontificale, il a instauré une rupture majeure qui a désacralisé la fonction qu’il occupait. Ce faisant, il s’est situé exactement à rebours de la fameuse herméneutique de la continuité dont il s’était pourtant fait le défenseur. Et il a ouvert la porte à une vraie conversion de l’Église afin qu’elle reprenne le chemin ouvert par Vatican II, dont elle s’était éloignée. Quelle joie, dès les premiers mots prononcés par le pape François, le jour de son élection ! Il était évident que nous revenions à ce qui avait été l’inspiration profonde de Jean XXIII, à l’intuition que la force de l’Église réside dans l’humilité, la pauvreté, la rencontre des hommes… la faiblesse (saint Paul l’a si fortement dit !) Un vent nouveau souffle. Si je dis qu’il est nouveau, c’est aussitôt pour dire qu’il a la nouveauté du vent de l’Esprit, du vent de l’Évangile. Du souffle de l’origine, plus ancien et plus neuf à la fois que toutes les pseudo-traditions dont on nous a rebattu les oreilles ces dernières années. Il suffit de lire les entretiens successifs que le Pape a accordés dernièrement pour le comprendre. L’Église revient à sa source. Déo Gratias ! En ce sens, nous pouvons affirmer que nous voyons que « les portes du séjour des morts ne prévaudront pas » (Mt 16, 18). D’ores et déjà, pourtant, des contre-feux s’allument. D’aucun commencent à prétendre que ce pape est un déviant… Qu’il n’est pas fidèle à la Tradition et à l’enseignement de ses prédécesseurs. Qu’il emmène l’Église sur une fausse route. Pourtant, le cardinal Bergoglio n’était pas un inconnu de ceux qui l’ont élu. C’est en connaissance de cause que ses pairs l’ont désigné comme le successeur de Pierre. Ceux qui prétendent aujourd’hui que ce choix est une erreur accusent non seulement le pape, mais ceux qui l’ont choisi ! Ils parlent contre l’Église et contre l’Esprit ! Manifestement, François sent qu’il n’a pas de temps à perdre, que l’urgence est là ! En bon jésuite, il est à l’écoute des signes des temps, il sait que les événements sont nos maîtres. Il nous remet sur le chemin de la rencontre de nos contemporains, il pointe les enjeux, nomme les véritables drames… Remet à leur juste place les questions secondaires. Bref, il redonne au christianisme une crédibilité. Et de fait, brusquement, il retient l’attention et l’on sent que la société le regarde, tend l’oreille, et sent intuitivement qu’il est porteur d’une parole de vie ! L’enjeu, pour nous, c’est de nous engager sur le même chemin de la rencontre des hommes et des femmes de notre temps, non pas d’abord pour les convertir, mais pour partager avec eux l’expérience de la vie donnée à tous, de la vie qui veut grandir et fructifier. Il est temps ! Maintenant ! Sans avoir peur ! Amitiés Desiderius Erasme.
Posted on: Sun, 06 Oct 2013 13:45:50 +0000

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