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Contrechamp : Par Mustapha Hammouche Les rapports du désastre Le dernier rapport de la Cour des comptes fait état d’une gestion négligente du budget de l’État. Projets inscrits mais non engagés, attributions discrétionnaires de subventions, non-respect des procédures d’exécution des dépenses publiques, etc. Si tous les départements brillent par l’irrationalité de leur gestion (opérations inscrites mais jamais démarrées, absence de contrôle…), certains ministères ont particulièrement brillé par une conduite hasardeuse dans la réalisation des dépenses : octroi injustifié de subventions, absence de bilan des opérations financées… Les détails du rapport révèlent des cas étranges d’allocations de ressources, notamment en matière de subventions. Le gouvernement, resté attaché à la pénalisation de l’acte de gestion, devrait se pencher sur la qualité de sa gouvernance. Parce que ce que la Cour des comptes soulève des anomalies dans la gestion des budgets sectoriels, si ce n’est pas de la mauvaise gestion, ça y ressemble fortement. C’est à se demander comment ce gouvernement, dont les ministres n’ont pas intégré la culture du bilan dans leur activité propre, va s’y prendre pour nous dresser l’inventaire des “réalisations” du régime ! L’on ne peut qu’être épaté par l’audace d’un pouvoir qui gère les ressources publiques avec un tel détachement quand il prétend faire réélire son candidat sur la base de son bilan, alors que son Exécutif n’est même pas apte à faire annuellement le sien. Les résultats d’une gestion de l’“à peu près”, et souvent déliée des règles de réalisation de l’acte de dépense, des budgets qui viennent aggraver les effets d’une prédisposition dépensière d’un pouvoir qui croit colmater ses échecs par toujours plus de dépenses… Le FMI avait déjà appelé “à plus de vigilance et de rationalité dans la gestion des finances de l’État” devant “les signaux émis par l’évolution de certains agrégats macroéconomiques de l’économie nationale, telles la tendance dégressive et continue de la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures et les incertitudes de l’économie mondiale.” Une gestion dissipée d’un budget lui-même marqué par le penchant prodigue d’un régime qui sait devoir sa “stabilité” à sa seule prodigalité rentière. À cette forme dégradée de management des finances publiques se greffe le fléau dévastateur de la corruption. Coup sur coup, le FMI, la Cour des comptes et Transparency International viennent nous rappeler cette triste réalité d’une gouvernance de dissipation. Cette ONG vient de nous attribuer la note infamante de 36 sur 100 en matière de perception de la corruption dans le pays et de nous reléguer à la 96e place (sur 177) des pays les plus corrompus. Et c’est avec un tel palmarès que l’Exécutif s’est converti en équipe de campagne pour convaincre de l’utilité de prolonger le règne de son régime. Alors que tout ce qui fait autorité en matière d’évaluation de la gestion publique met en garde contre la dérive insoucieuse qui frappe la gestion des ressources nationales, le pouvoir fait mine de ne pas voir la faiblesse aventureuse de sa gestion et tente de passer sous silence les retentissants et ruineux scandales qui ont jalonné les précédents “mandats”. Mais l’aplomb des gens du régime semble intact : même sous une pluie de rapports condamnant la gestion des précédents mandats, ils en réclament un quatrième !
Posted on: Wed, 04 Dec 2013 14:08:21 +0000

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