DEFERLEMENT A la base tu sais, franchement, l’USAP, les - TopicsExpress



          

DEFERLEMENT A la base tu sais, franchement, l’USAP, les chasseurs de toros et les transfusés à la Sangria c’est pas forcément ma came, moi le descendant de Passy, né à mon Havre civilisé, parisien croyant et pratiquant. Mais bon, quand la maison de l’Avenue Charles de Gaulle m’a envoyé déferler à Argelès, y’avait quand même un bout d’affiche qui me faisait davantage briller les rétines que monter un sujet archives sur Garou. Alors go, on a filé, un Dimanche matin via Perpignan, se bouffer du live au pays de Domenech. Le Dimanche, le temps d’arriver sur place, de checker le matos, on loupe forcément un truc ou deux. En fait le premier son auquel on prête un vrai coup d’œil, c’est Saez. Faut comprendre, on a eu un printemps pourri, les perspectives de croissance économique pour l’année semblent assez moyennes, on n’a pas tous les jours l’occasion de se marrer. Et sérieux, au panthéon de la musique comique, un show de Saez, ça se situe en tête de liste entre Deep Purple avec un Orchestre, Pagny chante Jacques Brel et « Elle Fait la Gym » des Nuls. Derrière, coup d’envoi des interviews. On apprend simultanément que C2C (10 mois de carrière et un tube et demi) annule toute sa promo prévue le lendemain, tandis que Maceo Parker (70 piges, 50 ans de turbin, dont les années cruciales avec le Godfather) assurera la sienne à 23 h 30, en sortie de scène. En gros c’est un peu comme si Ryan Giggs t’invitait à te causer dans le vestiaire et que Jordan Ayew te mettait un vent en zone mixte. J’ai rien contre les fabricants de techno pour caissière et de bandes sons pour sujets de 100 % Mag, mais moi, perso, envoyé de Rolling Stone ou ABStars, j’avais pas besoin d’eux pour vivre. Ce que nos stars sonorisateurs de soirées T Shirts mouillés ont pas capté, c’est que les interviews tu les donnes pas pour moi, tu les donnes aussi pour la visibilité du festival. Et vu comment Thierry ou Géraldine se cassent le cul pour que tout ça se passe bien, t’aurais pu venir poser ton derche une demie heure en salles de presse, comme les BB Brunes ou les Hives l’ont fait sans compter. La remarque vaut d’ailleurs également pour la première dauphine Lou Doillon, qui a rayé de la liste du pit photo (les médias autorisés à shooter durant trois de ses titres aussi saignants qu’un veggie burger) tous les photographes des sites internet. Si quelqu’un a un autre mot à me proposer que « Connasse », je prends. Plus loin dans la soirée Maceo assure le show. C’est un peu comme « Les Diables de Guadalcanal », Macéo, tu l’as vu 12 fois, mais c’est toujours bien. L’interview se fait en sourire, même si le bougre me fera comprendre que dans sa carrière aux dimensions immenses, il y a 1m58 qu’il lui est contractuellement défendu d’évoquer… Derrière on zappe Ben Harper en grande partie. On a l’impératif interview avec Parker, et l’impératif de picoler. Avec Charlie Musselwhite la sique d’Harper sonne moins fake que d’hab, et la cover de « When the Levee Breaks » envoie du bois naturel massif, c’est vrai. Arrivent enfin Lilly Wood et la bite, qui nous sortent un show revigorant. Vendus au départ avec la pub Guerlain comme un combo sorti des rayons du Bon Marché, les hymnes du duo arrivent aussi à se faire trémousser le fin fonds des foules de province, et ça c’est une bonne nouvelle. Tous ces Granville, ces Aline, ces Lescop, ces Bewitched Hands etc… tous droits sortis de la culture You Tube, ont aboli les poncifs ou à priori des générations précédentes, et font un grand pont qui va d’Alphaville aux Ramones, en passant par Joni Mitchell et Rihanna, avec un grand smile aux grincheux. Evidemment je kiffe, tu sais comment j’aime les kids. Le lendemain, ça va plus vite. Le gitan de paname qui ouvre le show, impose une jolie présence au soleil. Arrive ensuite Cali, qui restera à jamais le plus gros cas de conscience de ma carrière. Sa musique m’est aussi insupportable que le type m’est sympathique. Je tiens pas 5 minutes avec son skeud sur les oreilles, et pourtant tu passerais des nuits à causer avec ce type débordant d’humanité. Sur scène, le gars compte pas ses suées, faut le reconnaître. Si les électeurs de l’UMP donnent à leur parti autant que Cali à la scène des Déferlantes, ils peuvent investir Sarkozy pour la maison blanche. (Tant qu’ils l’envoient loin, ça me va). Le kif de ce second jour ça restera Madness. Les mecs ont passé la journée dans un train en retard, ont dû zapper balance et promo (ils avaient d’ailleurs dit Oui à tout – voir plus haut) et ont pourtant livré un show taillé dans le kif. La seule fois que j’avais entendu One Step Beyond en live, c’était moi qui le chantait lors du concert du Lycée Michelet 1991, alors ça compte pas vraiment. Je goûte moyen moyen aux set lists Best Of, mais là, bordel, c’était bon comme la romaine. Laisse moi te dire que sur « Our House », j’ai sauté comme quand j’avais 20 ans (et que Bernard Tapie était ministre.) Après y’a eu Doillon, Jamiroquai et C2C, mais je picolais au stand Sud de France, tu demanderas à quelqu’un d’autre de te raconter. Au Day 3, c’est déjà avec une pointe de regret et un taux de Doliprane dans le sang bien au-delà des normes autorisées par l’UCI, qu’on voit se profiler le dernier jour. A tous points de vue, c’est le big day. La prog est massive ce Mardi et je dois enchaîner 5 interviews. Evidemment, alors que j’ai tout fait pour sanctuariser le moment où le kid Bugg doit se produire, Cali trace faire du bateau et Asaf Avidan décide de commander un menu bio pas prévu au catering, et l’itw est reportée. Ça l’empêchera pas d’être charmant, hélas je louperai son show pour cause de dîner avec la team, comme celui de Lescop durant lequel j’officie encore en press room. J’arriverai tout de même à voir la fin du show du môme Jake, qui scotche la population, notamment avec un « Hey Hey My My », électrique mais sobre, élégant, à sa main. Le gamin –en formation trio – se permet même de jeter quelques solos de très bonne tenue. Ce môme a juste une putain de classe folle. Arrive plus tard Skip the Use, dont l’album chez moi n’a plus quitté la pile en bas de mon étagère Billy depuis la première demi écoute. Je crois que je vais y retourner un coup, parce que face à 10 000 fêtards, les types – convoqués en urgence pour subvenir au forfait de Lemmy mourant – ont fait péter le standard. Comme en plus, le combo s’est montré dispo et adorable avec tout le monde, forcément, ça marque des points. Je suis moins fan de la nouvelle vague « rock survolté » de chez nous que du versant pop, mais au moins ces types assurent un mouvement qui fait plaisir à voir exister. Un gamin qui écoute Shaka Ponk c’est toujours un gamin qui écoutera pas Tal ou Grégoire. J’étais ado quand les associations d’anciens combattants du punk me regardaient de haut parce-que je kiffais « New York Avec Toi », alors t’imagines bien que c’est pas moi qui vais infliger du mépris à ce sur quoi les kids se défoncent dans les fosses. A propos de pré-retraités, se pointe ensuite le pote à Max Boublil, Iggy en personne et ses Stooges. Démarrant claudiquant, on flippe un temps que le lézard (physiquement on dirait aujourd’hui davantage une taupe) nous fasse le coup du clown en train de faire son dernier tour de trop. Mais non, Papy se reprend et je dois reconnaître que la dernière ligne droite du show (c‘est à dire à partir de la troisième chanson) a la blancheur brûlante de l’incandescence. Tout de même. Pas évident derrière d’enchaîner pour les BB Brunes. Pourtant, portés par leurs ultra(e)s, les gamins s’en tirent haut la main. On voit que le combo a accumulé sur scène un paquet de trimestres qui compteront pour lourd au moment du calcul des pensions. A titre perso, je préfère les titres des premières heures, qui respirent l’enthousiasme juvénile, aux évolutions ayant suivi. Mais enfin, je pense la même chose des Beatles, alors t’es pas obligé d’avaler tout ce que je raconte. Pour conclure les Hives décident de tout défoncer, et de toute façon, je sais pas s’ils savent faire autre chose. (A part faire les jolis cœurs avec ma stagiaire de MOJO, à l’époque) Le problème c’est qu’ensuite, c’est déjà l’heure de picoler d’ultimes coupes, pendant que ça commence à démonter. Et surtout il faut serrer une dernière fois ces bras qui nous ont reçus grand ouverts. Qui nous ont permis d’assister à une tranche de rock’n’roll label rouge en bossant dans cette ambiance de méga récrée avec ça et là, mes web confrères de Toulouse, les types du photo call dont j’ai oublié les noms mais pas les accolades (après tout y’en a bien un qui m’a appelé « M6 » pendant 3 jours), l’équipe RTL 2, les hôtesses du bar Sud de France, les nounous de la halte kid qui m’ont laissé disputer une partie de Docteur Maboul avec les ptiots… On voudrait les embrasser encore, Thierry et Géraldine le couple team presse en (disque d’)or massif, Anne l’aide de camp en tout, à base de gentillesse A.O.C , Nina la stagiaire qui te ferait oublier qu’il y a (peut être ?) des boss au dessus d’elle et Steph mon cadreur 300 carats. On se connaissait pas y’a trois jours, et vous faites chier, parce que je crois bien que vous allez me manquer jusqu’à l’année prochaine. Tu vois, j’écris ces lignes en finissant de déssouler dans le TGV, et franchement, dans mon crâne vaporeux, les souvenirs, ça déferle déjà….
Posted on: Thu, 11 Jul 2013 12:35:26 +0000

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