Douaisis : des policiers rassemblés pour dénoncer un malaise - TopicsExpress



          

Douaisis : des policiers rassemblés pour dénoncer un malaise dans les commissariats À l’appel du syndicat Unité SGP Police-FO, majoritaire à Douai, une soixantaine de fonctionnaires de police du Douaisis se sont rassemblés ce vendredi devant l’hôtel de police pour témoigner du malaise grandissant au sein des commissariats de l’arrondissement. Une mobilisation rare qui en dit long sur l’état des troupes. Le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) ne descend pas tous les jours à Douai, ça reste même exceptionnel. Ce vendredi matin, pourtant, il était à l’hôtel de police pour rencontrer les chefs de service, quelques heures à peine avant la mobilisation prévue et annoncée par le syndicat Unité SGP Police-FO. « Il est venu mettre un coup de pression pour qu’il y ait le moins de participants possible au mouvement », raille Fabrice Danel, secrétaire régional adjoint du syndicat. La visite n’a pas forcément eu d’effet car une soixantaine de policiers, pour la plupart en civil et issus des trois circonscriptions (Douai, Aniche et Somain), se sont massés devant l’entrée de l’hôtel de police avec, chevillées au corps, des revendications bien trempées. On aurait pu croire que, comme la veille au niveau national, les policiers douaisiens voulaient « juste » protester contre les conditions de travail et le manque global de moyens alloués à la police. C’est un fait : il y a un manque d’effectif (une trentaine d’hommes) dans le Douaisis et des problèmes matériels. Sur ces deux points, le syndicat et le chef du district Thierry Courtecuisse (lire ci-dessous) sont presque d’accord, même si le syndicat reproche au commissaire de ne pas utiliser le stock de matériel neuf pour ne pas entamer le budget (« On a des chaises qui pourrissent à la cave et on n’a même pas de quoi faire asseoir les victimes ! »). Sur le reste, c’est une autre histoire… Cellule de veille « Les problèmes matériels, c’est l’arbre qui cache la forêt ici ! », lance le représentant syndical local. Ce que veulent surtout dénoncer la soixantaine de policiers rassemblés, c’est la politique du chiffre et la pression hiérarchique. En ligne de mire : le commissaire central et son adjoint. « Le mal-être a transpiré au dernier comité d’hygiène et de sécurité, explique Thierry Depuyt, représentant régional d’Unité SGP-FO. Nous avons demandé d’activer une cellule de veille mais ça ne résoudra pas tout : les policiers souffrent du manque de respect, d’être déconsidérés, de la déshumanisation… » À entendre les témoignages des uns et des autres, les mots « sanction », « terreur » et « injustice » font partie du quotidien. Un policier cite l’exemple de couvertures qui manquaient dans les cellules de garde à vue, un jour, et qui a dû ensuite répondre à sept demandes d’explication avec admonestations à la clef. « Forcément, ensuite, pour les changements de grade, ça compte ! », lâche l’intéressé. Un autre se souvient avoir oublié son PDA (l’appareil pour dresser les procès-verbaux électroniques) dans une voiture en rentrant d’une patrouille. L’erreur est maintenant inscrite dans son dossier. La politique du chiffre, qu’ils croyaient pourtant loin derrière eux, les policiers protestataires disent la subir encore de plein fouet. « On les presse comme des citrons, reprend Thierry Depuyt. Il faut faire toujours plus de chiffre, du timbre-amende, des contrôles d’alcoolémie… » « Par -10ºC, sous la neige ! », peste un fonctionnaire. Au « détriment » de la sécurité, comprend-on. Des chiffres à tout prix ? Lors de son arrivée à Douai et dans nos colonnes le 12 septembre 2009, le commissaire Courtecuisse avait prévenu : « Nous devons rationaliser et mutualiser l’emploi des personnels pour être plus présents sur la voie publique. » La formation de la police d’agglomération allait dans ce sens mais, sur le terrain, les dents grincent. « D’année en année, on nous demande de comparer l’activité de chaque fonctionnaire et ça compte dans leur dossier, indique un brigadier-chef douaisien. Mais on nous demande d’insister sur les timbres-amendes (l’argent qu’ils font gagner) plutôt que sur leur présence sur le terrain. » « À Aniche, la nuit, témoigne un policier du commissariat, pour que l’on voie plus de véhicules dehors, on n’est plus que deux au lieu de trois par patrouille, dont un ADS (adjoint de sécurité) qui ne peut pas tout faire. Ça pose des problèmes de sécurité et de surcharge de travail évidents. » Avec comme conséquence des arrêts maladie en cascade et des services décimés. Les policiers douaisiens n’ont pas la forme. Reste à trouver le remède. Thierry Courtecuisse : « Je n’ai pas l’ombre d’un problème avec le personnel » – Que répondez-vous aux revendications syndicales concernant les problèmes matériels ? « On essaie de faire au mieux avec nos moyens mais on remplace au plus vite quand il faut remplacer. Le parc automobile a été rénové à plus de 40 % mais il y a aussi des problèmes de bâtiments. On a régulièrement des problèmes d’infiltration d’eau et de remontées d’égout à l’hôtel de police de Douai, c’est un problème de conception au départ. » – Il y a aussi un gros problème d’effectif… « C’est vrai que l’on n’a eu aucune arrivée au mois de septembre, il nous manque du personnel. En plus, il y a une succession d’arrêts maladie en ce moment, c’est cyclique. Certains sont en arrêt maladie parce qu’ils n’ont pas eu d’avancement mais je reste attentif à la situation personnelle de chacun. Notre marge de manœuvre est évidemment plus réduite à cause de ces problèmes d’effectifs. » – Et cette pression hiérarchique que dénonce le syndicat Unité SGP Police-FO ? « C’est du délire. Je n’ai pas l’ombre d’un problème avec le personnel. On n’a jamais autant remercié et félicité que maintenant ! Il faudrait pouvoir encore démontrer cette pression hiérarchique, m’apporter les éléments. J’ai reçu le syndicat en question il y a une semaine et il ne m’en a pas parlé. Il ferait mieux de s’attaquer aux vrais problèmes, je me doute bien que ce mouvement est lié à des échéances électorales prochaines. Est-ce que quelqu’un n’a pas été reçu ? Ma porte est toujours ouverte, je reçois les fonctionnaires quand ils me le demandent. »
Posted on: Fri, 15 Nov 2013 21:49:19 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015