Ethnies et Tribus ou lextase identificatoire,lautre religion... - TopicsExpress



          

Ethnies et Tribus ou lextase identificatoire,lautre religion... ! 4 novembre 2013, 00:36 Dans le spectre de profils sociologiques quoffrent les pays sud-sahariens en particulier,sil existe un paramètre interchangeable et de ce fait pertinent pour évaluer afin de le mieux comprendre larrière-plan des enjeux politiques - mais pas seulement - tels quils se répercutent dans les dynamiques dévolution touchant aux différents domaines de la vie sociale ,cest sans doute à travers une tentative de démythification de la notion d ethnie quil nous apparaît possible de parvenir à en cerner les contours.Une mise en perspective en somme,dans laquelle il importe demblée de faire apparaître le décalage de contenu sémantique que recouvre le sens originel du mot,rapporté la connotation dont il est aujourdhui lesté.Proprement,ethnie est un terme générique caractérisant du strict point de vue anthropologique,à lintérieur de lespèce humaine - et non de la race humainequi nest quun produit fatasmatique- la division entre les ensembles constitués par les groupes suivants: les Xanthodermes (les Jaunes),les Mélanodermes(les Noirs),les Leucodermes (les Blancs)!Le principe de la connotation impliquant loccurrence dune relation, à un contexte quelconque,historique ou culturel,un niveau de langue,une tournure linguistique,etc,nous napercevons aucun abus à en inférer que le terme ethnie ne saurait,sans trahir de la part de celui qui lutilise une intention de dévoiement,semployer de manière indifférenciée,autrement dit en enjambant les limites du contexte que nous venons dévoquer!Doù la question:comment se détermine la relation dans ce schéma mettant en présence Xanthodermes,mélanodermes,et Leucodermes?Dans le sens de lhorizontalité ?De la verticalité?En dautres termes,lordre dans lequel sinscrit cette relation induit-il lidée dune superposition correspondant à une hiérarchie ou non?Dans laffirmative,sur le fondement de quel principe démontrable?Au fil de la période historique couvrant ce que lon nomme les Grandes découvertes,dans un contexte idéologique où lexotique était associé aux légendes les plus caricaturales,ce dont résonnaient les contenus éditoriaux de toute sorte - certes avec parfois des nuances de tonalité,mais toujours dans une convergence détat desprit paternaliste- sétait peu à peu imposée dans les esprits une vision du monde qui,si elle commençait alors à intégrer la diversité de celui-ci,nen concevait pas moins quelle se résolve dans un vaste processus de type féodal dans lequel lEurope,forte de sa puissance technicienne,toute pénétrée,via le christianisme,de la vérité universelle dun parti-pris théologique,figurerait La Seigneurie,tandis quau gré de son humeur et de ses intérêts,le restant de lespace terrestre serait dévolu,selon le degré de servilité des impétrants,qui à des feudataires, qui à des vassaux, qui à des vavasseurs...! Le Traité de Berlin de 1884,en fait,se réduit à la formalisation de ce corpus,légitimant leuropéocentrisme tel quil sest illustré à travers les équipées coloniales.Mais il y a eu entre-temps,dans le paysage,le mouvement dit des Lumièreset le migistère intellectuel quil ne tardera pas à exercer,contemporain cependant de lexpansion de la Traite nègrière à son paroxysme,ce qui nentraînera de la part daucun de ces clercs attitrés la moindre manifestation de scrupule philosophique;au contraire,quelques-uns dentre eux -les Voltaire et autres Montesquieu se seront même découvert une âme de manager et ne se priveront pas dy aller chacun de leurs préconisations en vue dune potentialisation maximale de cette activité .Eblouissantes daveuglement,donc,ces Lumières!Or donc,altérés de culture clinquante et dautant plus creuse,pétris de snobinardise,persuadés dinnover alors quils sabîment pour la plupart dans le recyclage,nombre de descendants de ces esclaves,passés par le moule académique européen se révèlent littéralement confits en dévotion devant les pondaisons héritées dun passé pourtant intellectuellement à la limite du sulfureux......! Le français courant est tapissé ditems et de syntagmes miasmatiquement évocateurs de lère de leuropéocentrisme triomphant,repris sans cesse tels quels ou presque dans les rééditions successives des ouvrages métalinguistiques,comme pour subrepticement entretenir,par obsession passéiste,un certain imaginaire induit ! Petit florilège des gracieusetés ordinaires,les expressions suivantes,symboliquement frappées du sceau de la péjoration,ont en commun de graviter autour dun même élément-noyau,en lespèce le terme noir,en valeur dadjectif ou de substantif:Série noire,employé à propos dune succession dincidents ou dévénements mlheureux...Liste noire,celle de personnes indésirables ou recherchées pour des motifs repréhensibles...Bête noire,par allusion à un adversaire perçu comme invincible et détesté pour cette raison...Idées noires,pessimistes...Colère noire,profonde,violente,homérique...Messes noires,conciabules à motifs secrets ou inavouables...etc.Rien,par conséquent, que de connotativement négatoire ! Paradoxalement,ce lexique prospère jusques et y compris dans les habitudes verbales de ceux-là mêmes dont on aurait pu attendre un réflexe de rejet,à tout le moins de réserve distanciée,car en dépit du bon sens, les Africains ne laissent pas de se dépeindre en Hommes de couleur,ou,à propos de leurs fratries,de se relier à des ethnies ou des tribus,à limage des Tutsi et des Hutus,mais tout à rebours des Wallons et des Flamands,dont chacun sait quils forment des Communautés,fermez les bans! ...! En établissant que le locuteur africain francophone,quelquefois,certes, sans en avoir pleinement conscience,endosse le sémantisme dévoyé de toute une chaîne de vocables qui ne font rien dautre que le desservir dans la représentation dont il est lobjet,on parvient à cerner quelques-uns des tenants du glissement de sens qui affecte des termes comme ethnie ou tribu......!Voire! Quest-ce qui peut fonder le parallèle entre lidentification à l ethnie et la religion?Cest dabord que le ressort de lenfermement,comme facteur prévalent, est à loeuvre dans les deux cas:le présupposé de lexclusivisme est en germe dans le fondement même de toute religion;cela sappelle autrement le dogme,à propos duquel,par définition est exclu toute réflexion,a fortiori critique !Comment,dès lors,dune part assumer intellectuellement le dogme qui, par essence distingue et particularise,et dautre part avoir luniversel indifférencié,y compris confessionnellement,comme référence....? Quant à ce que l ethnie cristallise dans une symbolique qui assouvi lémotion affective mais aussi esthétique en nous renvoyant à nos propres repères culturels,la question est de savoir si,pour être vécu dans son authenticité,cet élan vers le ressourcement suppose que lon doive sy enfermer,quitte à envisager laltérité comme une menace,dans une logique qui a tôt fait de devenir la matrice de tous les réflexes dostracisme,nautorisant que la perméabilité à soi-même et à limagerie de soi;avec des répercussions comparables à celles dont nous avons fait état au sujet de la religion! Lappartenance ethnique renvoie à des valeurs,respectables au-delà des antagonismes culturels,mais elle ne peut être elle-même érigée en valeur,sinon à travers un prisme idéologisant....! Entre elles,dailleurs, tribus et ethnies évoluent dans un rapport que lon ne saurait qualifier démulation,mais plutôt de rivalité,de confrontation,de prédation même,qui peut sincarner ouvertement,par individualités interposées, ou de manière plus ou moins feutrée,par messages codés;en toute hypothèse,cest à quelle entité parviendrait à phagocyter lautre,dans une donne où lenjeu nest rien de moins que la captation du pouvoir,politique de préférence,et tant quà faire,ses rênes...!Et dans cette arène,pour tout postulant,à mesure que lentregent personnel,lorigine et le nombre de cooptations-figure imposée sil en est- font gagner en influence personnelle,et donc en périmètre de respectabilité,limpulsion initiale,par effet de cercles concentriques se démultiplie,ouvrant un parcours dadoubement qui,parti du quasi-artisanat de la cellule tribale,en passant par la prise en mains,sous la férule de rituels colorés désotérisme,des caciques de lethnie,aboutit aux pieds dun aréopage de patriarches composant une sorte dhyper-ethnie ad hoc,qui,au titre de légataires des oracles des mânes, délivreront au postulant lonction dont il aura besoin pour ses suffrages futurs,pour convoquer en soutien le ban et larrière-ban des réseaux du lignage,ceux induits par la filiation par alliance,ou encore linévitable nébuleuse des flagorneurs et opportunistes de tous poils....! A lheure où la globalisation des échanges se révèle -du moins au stade actuel -pour ces pays encore en construction davantage comme facteur daccroissement de leur instabilité que comme moteur dexpansion ,lémergence de contenus dorganisation socio-politique propres à consolider les liens du vivre-ensemble se pose en défi et ne pourrait quêtre retardée du fait de la persistance,entre autres phénomènes,de formes exaltées de tropisme relativement à l ethnie et à la tribu: il ne sagit point de récuser les traditions dans lesquelles nous nous sommes plus ou moins construits,mais de sefforcer à suffisamment de discernement afin déviter par rapport à elles un type dimmersion qui,non seulement nous fermerait à tout apport fécondant de la part de celles des autres,mais,plus grave encore, nous les rendrait intolérables...! J’aimeCommenterPartager31 partages Emile Mpoudi Ekwa et 2 autre
Posted on: Mon, 04 Nov 2013 14:54:51 +0000

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