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Habib Ferhi vendredi 26 avril 2013 00:05 Le recyclage des déchets en Algérie, une filière en gestation 23 milliards de DA dans nos décharges (dr.) Sur 6,1 millions de tonnes de déchets ménagers recyclables, seulement 5% sont exploités par des filières algériennes de la récupération. Le marché du recyclage est estimé à 23 milliards de DA (environ 230 millions d’euros). Les investisseurs peuvent y trouver un intérêt. Et l’Etat gagnerait à faciliter la filière environnementale à fort potentiel de création d’emplois. La récupération des déchets en Algérie est une importante opportunité à saisir, a estimé Mohamed Chaeib Aissaoui, Chargé d’études (CES) au secrétariat d’Etat à l’environnement, lors d’une conférence prononcée à l’occasion du 1er forum de l’entreprenariat et l’employabilité des femmes dans l’économie verte en Algérie, tenu mercredi à l’hôtel Sofitel d’Alger. Selon lui, les déchets ménagers représentent environ 13,5 millions de tonnes/an, soit un kilogramme par habitant par jour, dont près de la moitié peut être récupérée. Environ "45 % de ces déchets, soit 6,1 millions de tonnes, sont recyclables", dit-il. "Parmi ces 6,1 millions de tonnes, il y a 1,8 million de tonnes de papiers, 1,22 millions de tonnes de plastiques, 1,6 millions de tonnes de textiles et 300.000 tonnes de métaux (…) Ceux-ci pour une valeur approximative de 23 milliards de DA. C’est un véritable gisement. Or, il n’existe que 247 micro-entreprises qui opèrent dans la récupération des déchets et qui ne valorisent à peine que 5 ou 6 % de ce potentiel dont une partie est exportée", a-t-il ajouté. L’Etat mise beaucoup sur le développement d’une industrie de récupération et de recyclage. Elle est au cœur même du Programme national de gestion des déchets municipaux (PROGDEM), qui constitue le principal cadre de référence en termes de gestion et de valorisation des déchets ménagers. Deux types de filières ont été identifiés : "classiques" (plastiques, papiers, métaux, textiles, verres, bois et matières organiques) et "complexes" (pneus usagés, huiles usagées, piles et batteries et autres déchets d’équipements électriques et électroniques). Des métiers de l’environnement à apprendre La chaîne de valeur de ces filières comporte quatre niveaux à savoir, les études d’ingénierie, la logistique et transfert, le traitement et la valorisation, et enfin l’élimination. Les quatre niveaux nécessitent une expertise pour laquelle l’Algérie cumule d’immenses retards, selon M. Aissaoui. Si, officiellement, l’Etat s’est fixé le défi de faire du retard dans ce domaine un atout pour développer une économie verte, il reste que le gros de ces déchets est mis en décharge. «L’économie verte est l’expression sur le terrain du développement durable. Elle implique beaucoup d’investissements, publics, mais aussi privés", affirme Mme Lotfia Harbi du bureau AHC Consulting. Pour elle, "beaucoup de choses ont été faites en matière de développement durable, sur les plans réglementaire et institutionnel". Mais, ajoute-t-elle, "ces efforts n’ont pas été traduits en un projet mobilisateur. C’est la plus grande défaillance. Le gouvernement ne communique même pas." Pour Mme Harbi, le développement durable pour lequel l’Algérie a pris des engagements internationaux favorise l’émergence de filières très porteuses (énergies renouvelables, la gestion des déchets ménagers, spéciaux ou des eaux usées, et les bâtiments à faible impact énergétique). "Le programme des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique est ambitieux. Il prévoit une production électrique d’origine renouvelable (photovoltaïque, notamment) de 22.000 MW à l’horizon 2030 (5 MW actuellement). De même qu’on vise le recyclage de 70 % des déchets (5% actuellement) en 2020, et à promouvoir la réutilisation des eaux épurées", a-t-elle poursuivi. Mais, suggère-t-elle, il est nécessaire de "réorienter la formation vers les métiers qui sont nécessaires au développement de telles filières". "Ces filières nécessitent une expertise qui n’est pas disponible en Algérie. Elle est importée d’Allemagne, de France et de Suisse. Tout est à faire dans ce domaine (expertise et ingénierie des déchets spéciaux, gestion des stations d’épuration, traitement des eaux usées, en irrigation, système de traçabilité, management environnemental, qualité de l’air, transport) car, les capacités actuelles du pays ne lui permettent pas de tenir ses engagements internationaux", constate Mme Harbi. La part de responsabilité des industriels Il convient de signaler que l’Algérie dispose de 16 centres de tri opérationnels, 16 autres sont en travaux ou en phase d’études, et 5 en voie de lancement. Des investissements ont été également engagés pour la réalisation de 48 déchetteries dont 13 sont désormais en exploitation, 9 en travaux, 8 en phase d’études et 11 en instance de lancement (choix de sites). Par ailleurs, selon la réglementation en vigueur, tout producteur de déchets est tenu d’en assurer l’élimination dans des conditions à éviter les effets préjudiciables pour l’environnement, à faciliter la récupération des matériaux, le recyclage des matières ou la valorisation énergétique. Selon M Aissaoui, aucune étude n’a été engagée pour quantifier les déchets industriels. "L’Etat, a pris à sa charge l’élimination des déchets produits avant la promulgation de la nouvelle loi et ce, dans le cadre d’un plan national de gestion des déchets spéciaux (mercure, cyanures). Désormais, les industriels sont tenus de le faire par leurs propres moyens. Nous avons signés des contrats de performances avec eux et nous leur ont donné le temps nécessaire pour s’y préparer", a souligné la secrétaire d’état chargée de l’environnement Mme Dalila Boudjemaa lors de cette rencontre.
Posted on: Wed, 03 Jul 2013 21:54:53 +0000

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