Histoire de la colonisation de l’Afrique Les Européens sont - TopicsExpress



          

Histoire de la colonisation de l’Afrique Les Européens sont longtemps restés aux frontières de l’Afrique, sur les côtes océanes, ne s’aventurant pas à l’intérieur des terres, mis à part quelques aventuriers audacieux. Ce n’est qu’à partir de la fin du XIX° siècle qu’ils s’engagent dans la conquête territoriale du continent. Si en 1880, à peine un dixième du continent noir était sous contrôle européen, vingt ans plus tard, seuls l’Ethiopie, le Maroc (conquis en 1912) et le petit Libéria y échappaient. Entre temps, les puissances occidentales se sont entendues lors de la conférence de Berlin (1884-1884) sur la répartition du gâteau. Des facteurs liés aux avancées techniques et au contexte économique de l’époque expliquent cette nouvelle étape des relations Europe-Afrique au tournant des années 1880. Techniquement, les maladies tropicales ne représentent plus un obstacle insurmontable pour les Européens: l’usage de la quinine permet de résister au paludisme, et d’autres médicaments et vaccins rendent désormais possible leur séjour prolongé à l’intérieur des terres africaines. Des innovations en matière d’armement, notamment avec le développement d’armes légères, mobiles et semi-automatisés (canons à répétition) donnent un avantage militaire décisif aux forces européennes, particulièrement dans les batailles à découvert. Enfin, l’invention du télégraphe permet de mieux connecter les postes avancées de leurs bases arrière sur les côtes océaniques ou en métropole. Concrètement, les troupes européennes resteront peu nombreuses durant cette phase de conquête, les états-majors occidentaux s’appuyant principalement sur des auxiliaires autochtones, issus d’ethnies anciennement marginalisées ou souhaitant tout simplement bénéficier des retombées de pouvoir de la nouvelle puissance du moment, au détriment des anciennes. Mais au-delà de ces aspects techniques, c’est un nouveau contexte économique international qui incite à la colonisation. La décennie 1880 marque une nouvelle phase de l’industrialisation de l’Europe et, au-delà, un nouveau chapitre de l’histoire du capitalisme global. La mécanisation de l’industrie du textile arrive à maturité et cette industrie doit se trouver de nouveaux débouchés commerciaux ; les machines à vapeur permettent de nouveaux gains de productivité, et l’agriculture commence aussi à utiliser des machines qui diminuent les besoins en main d’œuvre. Les grandes plantations d’Amérique n’ont plus autant besoin d’esclaves qu’auparavant. L’économie est en pleine mutation, ce que reflète la confrontation brutale de la guerre de Sécession aux Etats-Unis, entre un Nord industrialisé qui cherche avant tout de nouveaux débouchés pour ses produits et un Sud rural et pro-esclavagiste. L’Afrique est amenée à jouer un rôle nouveau dans cette évolution du contexte économique global. Elle doit tout d’abord être un fournisseur régulier et important de matières premières pour les industries des pays occidentaux. La baisse de la production américaine de coton pour cause de guerre de Sécession se trouve ainsi suppléée par la production égyptienne, évitant à l’économie mondiale de se gripper. Les matières premières agricoles et minérales du continent africain alimentent les besoins monstrueux de l’économie industrielle occidentale. Les terres agricoles africaines sont converties à des monocultures d’exportation qui perturbent dangereusement l’équilibre écologique et alimentaire des populations locales. Les échanges ne se font pas que dans un seul sens et le continent noir devient un marché parmi d’autres de l’industrie européenne où sont vendus des produits textiles, les outils mécaniques et différents accessoires manufacturés symboles de la «way of life» occidentale. C’est l’âge d’or des grandes compagnies commerciales européennes dans le monde, les « compagnies des indes ». Plusieurs s’implantent durablement en Afrique : c’est le cas par exemple de la Compagnie française pour l’Afrique Occidentale, fondée en 1887 par des commerçants marseillais et qui existe toujours de nos jours avec un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros. Côté anglophone, laBritish South Africa Company fondée en 1888 par Cecil Rhodes, s’imposa rapidement comme un intermédiaire incontournable des relations entre le Royaume-Uni et ses colonies au Sud du continent. Ces compagnies commerciales coloniales organisent concrètement les échanges entre les produits africains exportés en Europe et les produits industriels européens vendus en Afrique. Pour ce faire, elles s’appuient sur un réseau de comptoirs et de représentants commerciaux sans nul autre pareil, et sur des moyens de transport des marchandises (rails, bateaux, pistes routières) et de télécommunication (télégraphe) qu’elles financent parfois sur fonds propres. Au final, elles dégagent de très confortables bénéfices, d’autant plus qu’elles sont souvent en situation de monopole ou de duopole.
Posted on: Sat, 05 Oct 2013 06:44:02 +0000

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