Il y a quelques années jai vécu et travailler temporairement en France. Cest un pays chargé dhistoire et de monuments qui témoignent de créateurs prestigieux, de restaurants étoilés et de villages médiévaux que le chemin de Compostelle ma permis dadmirer. La France est une grande destination touristique qui est au top palmarès des destinations rêvées. Les Français adorent les Québécois(e)s et notre accent. Il y a des milliers dactivités et de stations touristiques pour tous les goûts autant dans la France profonde que dans la ville lumière et les grandes villes de chaque région. Vous pouvez dormir dans des drôles dhébergements (bergerie, roulotte, bastide (maison provençale), au sommet dun phare ou dans la tour dun château fort) ou dans dans un hôtel 5 étoiles, mais impossible de dormir dans les grottes mystérieuses de Lascaux ;-) Vous pouvez naviguer à bord dune péniche et traverser le Canal des deux mers et même découvrir des châteaux, des vignobles sur des magnifiques pistes cyclables. Les musées, les marchés publics, les jardins, les bistros, les boulangeries-pâtisseries, les spectacles historiques et les manifestations culturelles dans les lieux mythiques sont autant de destinations incontournables et inoubliables. Jai pu profiter un peu de la France comme elle a pu profiter un peu de moi, mais un jour il ma fallut prendre la difficile décision de revenir au bercail après mavoir lier avec des familles françaises et développer une belle amitié avec quelques cousins sympathiques. Jai pris conscience que lavenir de nos cousins nallait pas être rose et encore moins pour moi. Javais prédit plusieurs choses pour me convaincre de revenir: la croissance ne serait pas au rendez-vous même avec un pseudo-socialiste au pouvoir; les déficits publics continueraient à se creuser; les impôts continueraient daugmenter; la rigueur daustérité ne serait pas juste et diviserait la France de fond en comble avec une montée dextrême droite; la précarité serait massive (il y en aurait long à dire sur ce sujet); la xénophobie, le racisme et la violence augmenteraient; la politique de la France serait incohérente vu sa trop grande proximité avec les USA et la dictature de la Finance. Je suis revenu de Compostelle cet été après avoir traverser multiples régions et départements français jusquaux Pyrénées. Jai constater la lucidité et le courage de nos cousins mais aussi leur cynisme pour ne point dire leur désillusion à légard de la politique. Mais jai aussi constater comment la propagande était omniprésente pour diviser ce peuple des droits de lHomme. Ce que jai surtout remarquer en cheminant sur le chemin de Compostelle avec quelques européens cest quici au Québec comme ailleurs en Occident, nous sommes entrer de plein pied dans lère postmoderne. Lindividualisme narcissique na jamais été aussi florissant; lhédonisme et le culte du plaisir est devenue la seul chose qui compte, cest mon épanouissement, mon bonheur par tous les moyens et le plus vite possible; le divertissement qui prend une place démesurée, nous amuse et nous fait arriver insensiblement à la mort comme dirait Blaise Pascal (Pensées et Opuscules, No.139); le culte du corps, comme titrait le Journal de Montréal, est exalté au détriment de la construction de la personnalité, de lappauvrissement psycho-spirituel (cest Malraux qui disait que dans les civilisations décadentes, la seule valeur qui subsistait, cétait le corps); comme l$ donne accès à toutes les jouissances, acheter est devenu une occupation de loisirs, une expérience de spectacle, de luxe ou de nostalgie, ainsi pour les économistes néo-libéraux, lacte de consommer est vue comme un but en soi, un devoir social (le cogito ergo sum de Descartes sest mué en consumo ergo sum= je suis dans la mesure où je consume et exit pour les pauvres qui ne sont pas payants politiquement et qui ne sont pas étiqueté R1 chez Equifax; limage prend plus de place que la lecture et la parole devient un accessoire à des images au point quon peut se demander combien dentre nous passent plus de temps devant un écran que devant une personne ou un livre?; Carpe Diem: profite de ce jour, de linstant qui passe, on met ainsi laccent sur le moment présent en devenant amnésique au passé, à notre histoire et on ferme les yeux sur lavenir car ne sachant pas doù nous venons nous ne savons guère où nous allons, quimporte, panem et circenses (du pain et des jeux du cirque), tout devient spectacle même la politique, nayant point de passé ni avenir nous vivons linstant sans patience sans endurance et persévérance et choisissons au gré des émotions le menu du jour pour en jouir ici et maintenant car demain on ne sait pas?; LÉtat et ses rouages (les lois, la justice, la police, larmée), la religion, lÉglise et ses représentants, le mariage, la famille, le respect de la vie (animale et autres), toutes ces valeurs sont contestées avec cynisme car pourquoi laisserais-je des institutions extérieures ou des valeurs que je nai pas choisies moi-même brider ma liberté ou mon plaisir?; nous vivons dans un monde qui adhère au relativisme abslu dans une société pluraliste et divisé. La tour de Babel est valorisée et la désorientation devient une vertu. Il nous faut donc apprendre à vivre non plus avec des consensus mais avec des dissensus; tout devient un objet de consommation, les relations deviennent de plus en plus marchande et lhumain lui-même a un prix; tout est remis en question, même les absolus, nous sommes dans la relativité de toutes les idées, il ny a plus de Vérité objective, à chacun sa petite vérité subjective; nous vivons aussi dans la généralisation de la confusion morale car toutes les valeurs morales sont relatives aux individus et à leurs circonstances, le bien et le mal sont réduites à des questions de goût personnel, de préférences affectives ou de choix culturels; nous sommes dans une époque déclipse de la raison au profit de la tyrannie du sentiment aveugle; la mondialisation est à notre porte et le religieux revient avec force car la nature a horreur du vide, chacun va au buffet pour construire sa religion selon ses fantasmes, on bricole son cocktail religieux avec un zeste dhédonisme; etc... nous pourrions poursuivre encore très longtemps le diagnostique de notre monde occidental. Ne soyez donc pas surpris de voir la démocratie en crise et le capitalisme financier perdre la boule. Tout cela était prévisible et même plus dailleurs pour ceux et celles qui savent discerner les signes des temps (St-Jean 14:29 et 16:4 et St-Matthieu 16:3).
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 01:34:57 +0000
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