JUSTICE – Elle regrette que l’accusé, Anthony Draoui, ne risque pour l’instant qu’une peine de trente ans de prison… «Après ce qu’il a fait, comment imaginer que cet homme ne puisse pas être exposé à une peine de prison à perpétuité !» En une phrase, l’avocat David Metaxas a résumé l’état d’esprit de la famille de Marie-Jeanne Meyer à l’endroit de celui qui a reconnu avoir tué leur fille. En juin 2011, cette jeune fille de 17 ans avait été enlevée alors qu’elle effectuait un jogging non loin de la maison de ses parents à Tournon-sur-Rhône (Ardèche). Bonne élève, elle voulait ainsi se détendre à quelques jours du début des épreuves du baccalauréat. Son corps avait finalement été découvert à moitié calciné sous des feuillages dans un endroit très difficile d’accès. Le suspect, Anthony Draoui, avait été interpellé un an après les faits alors qu’il était en fuite en Espagne. Une différence de taille dans le code de procédure pénale Mis en examen depuis, ce jeune marginal a été renvoyé devant une cour d’assises pour répondre de «meurtre». Un chef d’accusation qui ne satisfait pas la famille Meyer. Ce mercredi matin, leur avocat plaidera donc devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon (Rhône) afin que les faits soient requalifiés en «assassinat» ou en «meurtre aggravé». Dans le code de procédure pénale, la différence est de taille. Un accusé de «meurtre» encourt une peine de 30 ans de prison contre une peine de prison à perpétuité pour celui qui doit répondre «d’assassinat». Toutefois pour accuser quelqu’un «d’assassinat», il faut prouver que celui-ci avait prémédité son geste. Le corps découpé à la hache avant d’être brûlé Alors qu’il a avoué partiellement les faits, Anthony Draoui a toujours expliqué qu’il avait «paniqué» pour justifier son geste. «Je n’y crois pas une seconde, réagit David Metaxas. Il a tenté d’embrasser Marie-Jeanne. Elle a refusé. Il l’a poignardée. Cela veut déjà dire qu’il avait un couteau sur lui…» Ensuite, c’est surtout l’horreur des faits qui fait réagir l’avocat. D’après l’autopsie et la reconstitution des faits, Anthony Draoui aurait découpé le corps de la jeune fille à la hache avant d’y mettre le feu et de prendre la fuite. «Au vu des faits, je pense vraiment que cette demande est justifiée», conclut l’avocat. La chambre de l’instruction devrait mettre sa décision en délibéré. On saura après à quelle date Anthony Draoui sera jugé. Et surtout pour quel motif.
Posted on: Wed, 28 Aug 2013 08:35:09 +0000
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