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⚡Jean-Pierre Gorges 29 août, 21:56, à proximité de Chartres · La chronique de Jean-Pierre GORGES – Numéro 17 Retraite : un mensonge d’Etat Il n’y aura pas de réforme des retraites. Seulement un ajustement fiscal qui permettra de boucher quelques trous sans résoudre le problème durablement. Les perdants ? Les salariés et les entreprises, qui vont cotiser davantage. Aux salariés, le gouvernement socialiste promet un texte sur la pénibilité… applicable en 2015. Aux entreprises, il dit qu’il s’engage à faire baisser le coût du travail, plus tard, en opérant un transfert des cotisations familiales jusque-là payées par les entreprises, mesure qui figurait d’ailleurs dans le programme de l’UMP en 2012. Va commencer également le rabotage discret mais réel des « avantages » consentis aux retraités. On pouvait reprocher aux deux réformes Fillon de 2003 et de 2010 de ne pas être allées assez loin. Mais la réforme Ayrault ne remet en cause ni le dogme de la retraite à 60 ans, ni le nombre d’années de cotisation nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein. Elle ne touche pas non plus à l’inégalité flagrante entre les retraites du secteur privé et celles du secteur public, sans parler des trop fameux régimes spéciaux. Le plus choquant, c’est que ce gouvernement croit pouvoir faire des promesses jusqu’à l’horizon 2035, comme si quelqu’un en France était capable de connaître la situation démographique et sociologique de notre pays dans plus de vingt ans. Décidément, la gauche aussi a retenu le fameux adage de Charles Pasqua : « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. » La seule certitude, c’est que les actifs vont subir des prélèvements supplémentaires. La vérité, que personne n’ose dire, c’est qu’il faut à notre pays un nouveau système de retraite. En effet, le système de retraite par répartition ne peut plus durer, quelle que soit son image positive auprès des Français, qui répugnent au changement, encore davantage en période de crise. Ce système a été conçu juste après la deuxième guerre mondiale : les gens travaillaient jusqu’à 65 ans, disparaissaient avant 75 ans en moyenne, et la France comptait alors sept actifs pour un seul retraité. Or, rappelons-le, dans le système de retraite par répartition, ce sont les actifs d’aujourd’hui qui payent par leurs cotisations les retraites d’aujourd’hui. Même si François Mitterrand n’avait pas institué la retraite à 60 ans, une réforme irresponsable au regard de l’évolution prévisible de la démographique française, le verdict aurait condamné sans appel le système par répartition : la France compte aujourd’hui à peine plus d’actifs que d’inactifs. Quelle solution ? La gauche rejette par idéologie les retraites par capitalisation, même si les fonctionnaires en bénéficient déjà à travers la Préfon, le seul fonds de pension qui ait trouvé grâce aux yeux de nos technocrates de droite ou de gauche. Il existe aussi un autre système, que les socio-démocrates scandinaves ont mis en œuvre depuis longtemps, et dont la CFDT avait fait son cheval de bataille. François Fillon s’y était semble-t-il rallié lors de sa première réforme de 2003, mais en 2010, c’était la CGT qui avait l’heur de lui plaire… Ce système, c’est la retraite par points. Pour faire simple, plus on travaille, plus on cotise, plus on accumule des points de retraite. Chacun finance par son travail sa propre retraite. La question est simple : quel responsable politique aura le courage de mettre en œuvre ce système ? Depuis hier, on sait que ce ne sera ni François Hollande ni Jean-Marc Ayrault. Ce qui risque donc de se passer, c’est que nos retraites vont s’effilocher petit à petit, elles seront rabotées au nom des seules nécessités comptables. Pendant ce temps, comme les Français devront faire face, la retraite par capitalisation va s’imposer, mais dans le désordre, sans mécanique de solidarité, aux seules conditions fixées par les grandes compagnies d’assurance… Au total, les Français payeront plus cher et obtiendront moins, surtout les plus faibles. Etes-vous prêts à l’accepter ? Jean-Pierre Gorges Député-Maire de Chartres
Posted on: Sat, 31 Aug 2013 10:33:00 +0000

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