L‘échoppe-ment Premier mensonge vers l’âge de 5 ans, - TopicsExpress



          

L‘échoppe-ment Premier mensonge vers l’âge de 5 ans, j’avais trouvé quelques pièces de monnaie dans la bourse maternelle, j’étais un peu voleur, je continuais de tâtonner furetant partout pour trouver une issue à l’indifférence où m’avait exilé l’arrivée de mon frère. Il me fallait un palliatif, de la douceur, du pétillant des éclats de rires… Les mains foncées dans les poches poignant le larcin, pognon miraculeux, comme pour en extraire toute l’énergie créatrice j’allais, d’un pas heureux, assuré de trouver mon bonheur, pousser la porte carillonnante de la petite épicerie du quartier voisin. La seule fenêtre de l’établissement donnait sur le levant le rideau de perles technicolor ruisselait en glissant rayonnant d’éclats fugaces il scintillait comme la voie lactée sur fond de réglisse. Les friandises s’étalaient, rutilantes, aguichantes, explosaient de couleurs, brillaient de mille feux et la mamie derrière sa caisse lorgnait vers le pécule tenu entre les doigts. Le choix difficile devant la profusion, les passants dans la rue masquaient un instant le soleil, le rayon plongeait dans l’obscurité pour exploser à nouveau. Quelques carambars pour le rire, des malabars pour souffler et des mistrals gagnants pour commencer à se niquer les dents. L’indécision à un coût temporel, qui se paie cash, la poche pleine de clefs, acidulées, sucrées, pétaradantes ne restait plus qu’à franchir les quelques dizaines de mètres qui séparaient l’ile au trésor de l’œuvre de se sacré charlemagne. C’est toujours le même problème avec les portes… Il faut les franchir ou s’enfuir, quand on a juste cinq ans on est plein de courage je l’ai poussée non sans avoir frappé et entendu le magistral entrez, court répit destiné à capter l’attention avec politesse. Je crois que j’ai toujours cet air un peu sévère comme préoccupé lorsque j’ai un problème à résoudre, j’en avais un, la classe était rentrée et installée, j’étais en retard. -qu’est ce qui t’arrives. Il ne fallait pas dévoiler mon trésor, le livrer au pillage. Il fallait une réponse une ferme, définitive si possible qui résolve tout qui verbalise tout en masquant mes fautes, qui me laisse du temps… J’aurais pu dire, « j’ai trébuché » cela n’aurait pas été un mensonge, mais je me savais en tords alors plutôt que de rester dans le non-dit. -Mon frère est mort… Cela favorisait le mutisme et l’entrée dans le silence.
Posted on: Wed, 26 Jun 2013 19:30:46 +0000

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