LA VALSE DES SENS / 33- Le malheur des unes... Pure - TopicsExpress



          

LA VALSE DES SENS / 33- Le malheur des unes... Pure extasie…elle me faisait l’effet d’une drogue dure…En quittant son appartement, j’étais euphorique, léger comme je ne l’avais pas été depuis pas mal de temps…elle n’avait pas dit non…ok, elle avait posé des conditions drastiques, s’était montrée intransigeante sur certains points, mais elle n’avait pas dit non, avait laissé une porte ouverte…Quelque chose se mêlait à l’amour que je lui avais toujours porté…ce n’était pas seulement du respect, vu que je la respectais depuis toujours, c’était une sorte de fascination pour la métamorphose qui se déroulait sous mes yeux…Ce soir, Mireille m’avait donné l’impression de devenir une femme pleine d’assurance et de force qui n’avait rien à voir avec la jeune fille mal dans sa peau qui m’avait fait perdre la tête, à Grand-Bassam. Moins impulsive ? Plus réfléchie ?… Je n’en savais rien, je sentais, j’entrevoyais juste « quelque chose » de plus posé, de plus mature dans ses gestes, dans ses postures, dans ses oui, dans ses non, et même dans ses peut-être… …Un concert de klaxons impatients me ramena à la réalité. Au carrefour de l’école de gendarmerie, j’hésitai une fraction de seconde, avant de bifurquer sur la gauche, en direction de Cocody Mermoz. Priscille. Il me tardait de tourner cette page raturée de mon existence, il me tardait de reconquérir le cœur de Mireille, il me tardait de revivre, simplement…Inspirant un bon coup, je me garai au parking extérieur de son immeuble, et me dirigeai vers son appartement. Son visage s’éclaira d’un sourire à la fois ravi et surpris lorsqu’elle me découvrit sur le seuil de la porte. - Oli… ?Pour une surprise…fit-elle. - Bonsoir Priscille…je ne te dérange pas, j’espère ? - Me déranger…Tu plaisantes…Je m’ennuyais de toi … Empli d’une lassitude soudaine, je m’installai dans son canapé, me mis à la considérer avec gravité. Comment et pourquoi une fille comme Priscille, qui avait tout pour elle, en était-elle arrivée à de telles extrémités ? Etait-ce de l’amour ? Etait-ce de l’orgueil…Etait-ce de la cruauté, comme l’avait laissé entendre Mireille ? - Tu m’as l’air crevé, tu veux un truc à boire ? Un Whisky ? Toujours silencieux, je secouai juste la tête, en signe de refus. Mon attitude dut la mettre mal à l’aise, puisqu’elle se mit à déplacer, fébrile, des bibelots sur la table basse centrale, à lisser le rebord du canapé, autant de gestes nerveux et compulsifs qui laissaient transparaître son inquiétude. - Toi et moi, on sait qu’on doit parler, Priscille, commençai-je enfin. Ces mots eurent l’air d’agir sur elle comme des calmants. Eclatant de son rire guttural, elle retrouva instantanément son self-control, me demanda, d’un air interrogateur : - Je n’ai pas de don divinatoire jusqu’à preuve du contraire, Oli…dis-moi, de quoi tu veux qu’on parle, chéri ? - Priscille, tu connais Didier Séry ? En prononçant ces mots, je la regardai attentivement, guettant un signe de surprise, un tressaillement, n’importe quoi…en vain. Aucun cillement ne vint trahir une quelconque surprise, un trouble intérieur, même infime. Elle se mordit la lèvre inférieure, me regarda, les yeux plissés : - Didier Séry, Didier Séry…ça ne me dit rien…a priori, je dirais non, mais peut-être que si tu m’en disais plus…c’est un client, un de tes amis, quelqu’un que je suis censée connaître… ? Sa maîtrise me fit froid dans le dos…qui était donc cette fille ? Comment pouvait-on à ce point jouer la comédie ? - Viens là, stp, l’invitai-je, tapotant doucement le siège à mes côtés. Elle sourit, et de sa démarche féline, me rejoignit. Négligemment, je sortis mon téléphone, ouvris le mail que Mireille m’avait transféré. - Approche encore, stp, viens plus près… - Hum, toi, je sens que tu as quelque chose derrière la tête…glissa-t-elle d’un ton suggestif. Sans dire mot, je lui fourrai le téléphone sous le nez ; cette fois, elle sursauta légèrement, resta pétrifiée un long moment, les yeux fixés sur l’écran de mon I-phone. - Priscille, tu connais Didier Séry ? répétai-je doucement. - Je…ça…peut-être qu’ils ont piraté ma boîte, tu n’as pas entendu parler des brouteurs qui… - Pourquoi tu ne nous épargnes pas ça, Priscille ? lui demandai-je. Mais elle avait eu le temps de reprendre ses esprits. - Tu essaies de me dire quoi au juste, Oliver… ? Oui, je connais Didier, oui, je lui ai parlé, et puis quoi ?! Comment je l’aurais connu si l’autre pétasse là ne passait pas le temps à pleurnicher à propos de ce type, Hein ? Tu vas me reprocher quoi ? D’avoir voulu l’aider ? Tu étais tellement aveuglé que tu n’as pas vu qu’elle se servait de toi tout ce temps, quand vas-tu comprendre, Oli, qu’elle n’en a rien à faire de toi ? Qu’elle t’utilise comme un bouche-trou ??? - Tu n’en as pas marre, de répéter les mêmes mensonges, au point d’y croire toi- même… ? Elle pâlit : - Oliver, ne m’insulte pas… - Je ne t’insulte pas, Priscille, je constate juste des faits. Tu mens, tout le temps, tu mens encore, encore et encore…Tu as menti à Didier. Tu as manœuvré pour que je me retrouve dans le même restau que Mireille et lui… Tu m’as menti à propos de cette histoire de démarreur, tu mens tellement que tu ne distingue plus toi-même le vrai du faux…mais même sans ça, nous deux, c’était voué à l’échec, Priscille, depuis le début…terminai-je tristement. - Oli, ne dis pas ça, stp, murmura-t-elle tandis que, pour la première fois depuis le début de cette discussion, elle semblait enfin lâcher prise, ôter le masque. Ecoute, poursuivit-elle, en me saisissant à la manche…Ecoute, souviens-toi, avant qu’elle n’arrive au bureau, on s’entendait bien, tous les deux, on se plaisait, tu avais de petites attentions…tu ne peux pas me dire aujourd’hui que…un sanglot la contraignit à s’interrompre en plein milieu de phrase. Tu ne peux pas me faire ça, Oli, pas maintenant, pas comme ça…tu me reproches quoi, au juste ? D’avoir lutté de toutes mes forces pour toi ? Oui, j’ai lutté, j’ai utilisé les cartes que j’avais, je me suis battue à la loyale ou pas, mais c’est que je t’aime, Oli, elle ne peut pas prétendre qu’elle ressent pour toi la moitié de ce que moi j’éprouve ! - Je suis navré, Priscille dis-je en retirant doucement ma main…je ne sais pas quoi te dire, je ne veux surtout pas te faire mal, mais tu mérites qu’on t’aime à ta juste valeur…et …ce n’est pas mon cas. Elle accusa le coup, se leva brusquement, se précipita dans sa chambre. Du salon, je perçus des reniflements et des sanglots que l’on tentait d’étouffer. Je restais là, désemparé par cette détresse que je n’avais pas voulue, que je n’avais pas prévue... Lorsqu’elle revint quelques minutes plus tard, ses yeux bouffis lançaient des éclairs : - C’est toi qui a raison, Oliver, je suis trop bien pour un type come toi. Tu n’es qu’un pauvre gars, tu m’entends…un sale lâche ! Quand ça t’arrangeais bien que je réchauffe tes draps, tu ne savais pas que tu ne m’aimais pas ? Tu m’as utilisée, et aujourd’hui, tu me traites moins bien qu’une serpillère sur laquelle on s’essuie les pieds ?? - Priscille… - Peut-être que tu ne m’as pas encore bien regardée, hein, Oliver ! Tu crois que je suis en mal de sollicitations ici à Abidjan ? Je ressemble à une femme qu’on utilise et qu’on jette à la poubelle quand on a fini d’assouvir ses fantasmes ? - Tu sais quoi ? Je pars, c’est mieux. - Oui, va-t-en, c’est ça ! Rien dans le caleçon, tout le temps à fuir devant les problèmes, lâche, imbécile, sombre idiot… Priscille hurlait come une furie. En venant chez elle, j’avais espéré que les choses se passent en douceur, vu qu’on collaborait ensemble, et qu’on avait quand même partagé une histoire…mais il n’y avait rien à faire, ça tournait à la crise d’hystérie, jamais je ne l’aurais crue capable de débiter tant d’obscénités à la seconde. Je tournais déjà la poignée de la porte, pour échapper au spectacle pénible qu’elle offrait, lorsqu’elle se précipita vers moi, me saisit au collet, se mit à me secouer avec une vigueur insoupçonnée : - Oliver…bb…tu vas ou, hein ?…il faut qu’on discute, qu’on reparte de zéro…suppliait-elle, la face ravagée de larmes. - Il n’y a plus rien à dire, Priscille… - Je peux accepter d’être la deuxième, je vais rester à ma place…Je t’en supplie, je t’en prie ! poursuivit-elle en se jetant à mes pieds, les mains agrippées à mes jeans. - Arrête, ne te fais pas ça, Prisce…tu n’as pas besoin de ça, soupirai-je, profondément désolé. - Tu es tout pour moi…je t’aime…je t’adore…tu vas apprendre à m’aimer, je te promets de tout faire pour changer…mais aie pitié, ne me laisse pas…Oli! Incapable d’en supporter davantage, je me libérai d’un coup de pied brusque, ouvrit la porte et sortit précipitamment de là. Il me fallait échapper à cette scène… et à la nausée…et à la culpabilité. *** On était Vendredi, il était 19h30. J’étais rentrée du travail depuis près d’un quart d’heure, toute excitée. Djena était à Abidjan, et on avait prévu de passer notre premier Weekend ensemble chez moi. « Chez nous »…aimait à rectifier Djena. Je m’installai devant la RTI, prête à savourer ma Telenovela, lorsque le carillon de la porte d’entrée retentit. - Ma copine !!! m’écriai-je en ouvrant la porte à Djena. - Mamie, tu brilles deh !! C’est quoi ton secret ? s’exclama-t-elle en me serrant dans ses bras. C’était bon de la retrouver. Rapidement, je lui fis faire le tour du propriétaire, puis elle alla se débarbouiller, avant de me rejoindre à la salle de séjour : - Ton appart est kpata dehhh, ma chérie ! Tu as bien décoré comme ça ! - Ayi…mais est-ce-que moi-même je ne suis pas Kpata…répliquai-je en riant. - Ah, c’est ça aussi …jiiiii, nos amies deh !! Fleurs tout ça là ! s’exclama-t-elle en se dirigeant vers une douzaine de roses rouges disposés dans un vase en cristal. - Ooorrr, laisse ça…C’est Oli qui mes les a fait livrer avant-hier, répondis-je. - Han !!! Même Oli que je connais là ??? Ah çaaa, l’homme n’est rien deh, tous les Niamkey villageois là offrent fleurs à femme maintenant ! - Rhooo…va là-bas, m’esclaffai-je. En tout cas, je suis gâtée depuis 03 semaines, oh, ma chère. Il me fait porter du chocolat au bureau, des fleurs ici, m’envoie de petits mots chaque jour par texto… - Anhan…mais faut dire il te BREKE (drague) en même temps ! J’éclatai d’un fou rire. - Djena, pardon change un peu…m’exclamai-je-je en m’attrapant les côtes. Il ne me « breke » pas, il me fait la cour, nuance ! - Anholé…excusez-nous ohh, c’est ça on dit y a les uns et y a les autres sur terre là. Nous autres là, on nous breke bien même ! Alors…tu en dis quoi ? tu vas faire quoi ? me demanda-t-elle, recouvrant son sérieux. - Bah j’en dis que j’aime bien être courtisée…et que je vais en profiter encore un peu. Oli me fait fondre, si tu savais…Mais cette fois là, j’ai décidé de suivre ton conseil, oh, Mamie. Je prends le temps de bien observer d’abord avant de me jeter dans l’histoire. Depuis la dernière fois où il est venu à la maison là, j’ai préféré garder mes distances, on ne s’est pas encore vus… - Mais c’est comment avec l’autre vipère là, la Pri-machintruc ? (dédicace à Shido) - Il dit que c’est fini, ma chère…qu’il a mis les points sur les i, mais bon…c’est à cause de tout ça là que je préfère prendre mon temps. Et puis mon nouveau job me prend la tête. Il faut harceler les gens pour qu’ils honorent leurs échéances, ou bien se lancer dans des batailles juridiques interminables, du coup, je suis focus dessus actuellement, quoi…j’ai pas envie de me créer un stress supplémentaire. - Ah ok...mais et ton boss JCD dont tu m’as parlé, là ? - Dan ? il est là, c’est un bosseur, mais il ne stresse pas trop. - Daaaan ? Affaire de nom de caresse tout ça là…c’est arrivé là-bas ? Mimi, tenttion deh !!!(dédicace à Jael) - C’est comme ça que tout le monde l’appelle là-bas, tu aimes trop ça ! Nous restâmes à bavarder pendant près d’une heure, avant de nous apercevoir que nous avions toutes les deux l’estomac dans les talons. - On descend se manger un truc ? lui proposai-je. Je pourrais avaler une baleine, je t’assure. Il y a un restau sympa, en bas là… A défaut de baleine, je commandai une portion généreuse de frites et du poulet pané. Je m’apprêtais à entamer mon assiette lorsque je sentis mon portable vibrer. Un numéro inconnu. - Moi je n’aime plus répondre aux numéros inconnus, hein…marmonnai-je, fixant l’écran d’un œil méfiant. - Regarde, Mireille, pardon, arrête de distraire les gens…on sait que tu as réussi, mais faut décrocher téléphone là. Ko « je ne prends plus les appels inconnus… » - Hilare, je m’apprêtai à décrocher lorsque l’appel se coupa. - - Bon, je rappelle, décidai-je, mais si c’est un racketteur là, Djena tu vas me rembourser deh ! - Allô ? Décrocha une voix féminine qui m’était complètement étrangère. - Allô, bonsoir, c’est Mireille, vous avez essayé de m’appeler… - Ah, oui oui…Bonsoir Mireille, je suis désolée de vous déranger, je suis Ama Niamkey, la sœur d’Oliver ! - Euh…oui oui, il m’a beaucoup parlé de vous, enchantée, Ama ! répondis-je, haussant les épaules devant l’air interrogateur de Djena. - Je prends la liberté de vous appeler…je ne vous dérange pas là, on peut parler ? s’enquit-elle poliment. - Oui, bien sûr… ? fis-je, avec un peu d’appréhension tout de même. - Parfait… si je vous appelle, en fait…On peut se tutoyer ? - Avec plaisir ! répondis-je, sur des charbons ardents. - Ok, merci…je disais donc que je t’appelle, parce qu’avec Mamie, on compte organiser une fête pour l’anniversaire d’Oli dans 02 semaines , et on s’est dit que ce serait peut-être bien qu’on t’implique dans l’organisation…vu tout ce qu’il nous a raconté à propos de la place que tu occupes dans son cœur … et dans sa vie, bientôt, j’espère , ajouta-t-elle prudemment. - Euh…je…bafouillai-je, prise de court. - Mais c’est sûr que si ça te dérange, ou si tu préfères prendre ton temps…ajouta-t-elle précipitamment. - Non, non…en fait, c’est juste que je suis très agréablement surprise…oui bien sûr , ce sera avec plaisir ! Oli est au courant ? - Bon pour la fête, chaque année, il fait semblant d’être surpris, mais personne n’est dupe, par contre, tu pourras être notre joker cette année…il m’a raconté que les choses étaient un peu…disons en stand by actuellement. - Euh…fis-je simplement, embrassée à l’idée qu’une inconnue soit au fait de ma vie. - Je manque terriblement de tact, hein…dit-elle en riant. Je suis désolée, en fait Oli et moi, on a toujours été très proches ! - Ah d’accord ! répondis-je simplement. - Et puis, entre nous, ajouta-t-elle d’un ton conspirateur, je soupçonne Mamie d’avoir trouvé le prétexte de l’anniversaire pour faire enfin ta connaissance…depuis le temps qu’Oliver nous chante tes louanges…bon, trêve de bavardages, ça te dit qu’on se voie demain pour parler de tout ça ? Pourquoi tu ne viendrais pas déjeuner à la maison… ? - Euh…je…je reçois une amie ce weekend, répondis-je dans la panique, sortant la première excuse qui m’était tombée sous la main. - Bah amène-là, on sera quatre filles ! Je n’eus d’autre choix que d’accepter. Djena me sauta dessus dès que je raccrochai le téléphone. - C’était qui ? Je lui racontai la conversation que je venais d’avoir avec la sœur d’Oliver. - Mais c’est formidable, s’il leur a parlé de toi comme ça, ça veut dire que dans sa tête, tu es sa « titulaire » ! C’est quoi cette tête d’enterrement, alors ? En chipotant mes frites refroidies, je la regardai avec appréhension : - Je stresse, Djena, moi les affaires de belle-famille et tout là… - Orrrr, tu aimes trop ça ! On t’a dit elles vont te manger ? Affaire de mariage là, c’est en Kit deh ma chère, tu prends tout le package mari+ belle-famille, c’est comme ça. Je ris distraitement, partagée entre la joie de penser qu’Oli m’avait présentée comme l’autre femme de sa vie auprès de sa grand-mère et de sa sœur, et le stress que je ressentais à l’idée de les rencontrer. C’est que le malheur commun qu’ils avaient vécu des années auparavant les avait particulièrement soudés les uns aux autres …saurais-je trouver ma place au milieu de ce trio fusionnel ? Le lendemain, en pressant la sonnerie du portail de la grand-mère de l’homme que j’aimais, je n’étais toujours pas arrivée à me détendre, malgré les paroles rassurantes de Djena. J’eus un choc en découvrant la jeune femme pétillante qui vint m’ouvrir : c’était fou…les mêmes yeux aux éclats noisette…le même sourire chaleureux…les mêmes traits fins…Ama était la version féminine d’Oli, tout simplement. - Mireille !! s’écria-t-elle en me serrant chaleureusement dans ses bras. Tu es encore plus jolie que sur les photos ! - Bonjour Ama, articulai-je, merci ! Je te présente Djénéba, ma meilleure amie. - Ravie de te rencontrer, Djénéba, les amis des amis de mes amis sont mes amis, plaisanta-t-elle en lui plaquant 03 bises sur les joues. - On vous attendait avec impatience…Oh, c’est pour Mamie, ces fleurs ? Elle va être ravie…Venez, entrez ! Les paroles d’Ama bourdonnaient à mes oreilles sans les atteindre, tandis que je marchais à sa suite, comme un condamné à mort vers sa potence.
Posted on: Wed, 10 Jul 2013 12:00:36 +0000

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