LE PROJET DE PIPELINE DE TRANSCANADA : UN CADEAU EMPOISONNÉ Par - TopicsExpress



          

LE PROJET DE PIPELINE DE TRANSCANADA : UN CADEAU EMPOISONNÉ Par François HARVEY, reporter et porte-parole du Mouvement des Québécois. Mardi le août. RIVIÈRE-DU-LOUP- Catastrophés par la tragédie ferroviaire de Mégantic qui a fait 47 victimes le mois dernier, les Québécois peuvent être tentés d’ouvrir le sol de leur territoire au projet de pipeline de TransCanada qui doit acheminer le pétrole issu des gaz bitumineux de l’Alberta au terminal pétrolier d’Irving à St. John, au Nouveau-Brunswick, traversant le Québec de part en part. Ce serait tomber de Charybde en Scylla. Dans la région de Portneuf, on est très inquiet par ce projet. Le tracé prévu du pipeline doit longer celui d’un gazoduc vieux de plus de trente ans, qu’on préfère ne pas voir bousculé par les travaux qui conduiraient à la réalisation de ce projet. TransCanada se propose notamment de creuse à côté du gazoduc à dix mètres en-dessous de la rivière Jacques-Cartier qui se jette dans le Saint-Laurent, et on n’ose penser à ce qui pourrait survenir à la rivière et au fleuve advenant un accident maintenant, ou dans dix, vingt, trente ans, quand le pipeline aura vieilli. Beaucoup de gens là-bas ont peur de parler. Tandis que les édiles municipaux calculent déjà les redevances que leurs municipalités pourraient retirer du pipeline, les citoyens chez qui passera l’énorme boyau constatent, eux, que leurs propriétés y perdront de la valeur, qu’ils ne pourront plus la vendre, et ils ont peur des accidents, surtout au vu des nombreux déversements qu’ont connus les pipelines au Canada comme aux États-Unis où un projet semblable de Keystone XL pour transporter le pétrole albertain vers les raffineries américaines et mexicaines est bloqué en ce moment par le président Obama. Dans Portneuf, on ne croit plus aux promesses des chevaliers de l’industrie. La papetière Domtar a été fermée à Donnaconna en 2008, réouverte en 2010 par Abitibi-Bowater à qui Québec avait versé une généreuse subvention. Abitibi-Bowater a enfoui sur les rives du fleuve les déchets toxiques laissés par Domtar sous une couche de sable, puis à son tour fermé les portes de l’usine, transformant Donnaconna en ville-fantôme. Mais revenons au pipeline. Le projet, depuis un an, a doublé en importance. On parle maintenant d’un investissement de 12 milliards pour un tracé de 4,400 kilomètres dont 1400 au Québec. La capacité du pipeline a été portée à 1,1 million de barils de pétrole par jour. En annonçant le projet la semaine dernière, le président de TransCanada a fait état de milliards de retombées pour le Québec et le Nouveau-Brunswick. Mais il n’a pas parlé de tout le dérangement que les travaux vont causer partout où ils seront menés, de la dévaluation des terres, des risques de fuite. TransCanada vient d’embaucher quatre lobbyistes qui exerceront en son nom des pressions auprès du gouvernement du Québec et des instances municipales envers ce gigantesque projet. L’oléoduc doit être mis en service à la fin de 2017 pour les livraisons au Québec et en 2018 pour celles au Nouveau-Brunswick. Est-il besoin de préciser que ce projet a l’appui du gouvernement Harper? Il doit encore recevoir l’aval de l’Office national de l’Énergie. Au Québec, les groupes environnementaux et écologistes se mobilisent contre TransCanada. Une assemblée d’information organisée par l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique a eu lieu hier soir à L’Islet-sur-Mer, une autre sera donnée ce soir à Cabano. Nous y serons. Il y aura une lutte au Québec contre le projet de pipeline de TransCanada. Rien n’est encore gagnée pour la pétrolière, contrairement à ce que laisse croire les médias de masse. En définitive, il appartiendra aux Québécois de décider ou non de résister aux dangereuses visées de TransCanada. (À suivre)
Posted on: Tue, 20 Aug 2013 18:53:12 +0000

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