La famille, noyau de la société sénégalaise, est avant tout un - TopicsExpress



          

La famille, noyau de la société sénégalaise, est avant tout un terreau où la vie se forme, se développe et s’épanouit : un lieu de croissance humaine, morale, intellectuelle et spirituelle. Autant la vie familiale au Sénégal a des caractéristiques communes avec toutes les familles en général, autant, elle a quelque chose de spécifique et d’original. I- Quelques particularités de la famille sénégalaise La famille sénégalaise ne se limite pas à trinôme papa/ maman/ enfants. Bien suivent plusieurs membres de la famille vivent ensemble ou au moins dans la maison d’à côté. Il n’est pas rare de constater que dans un même cercle familial, cohabitent neveux, nièces, cousins, cousines, oncles, grand – parents …………….les repas sont pris ensemble. Une autre originalité se dessine parfois à travers une forte coloration religieuse : Dans une même famille peuvent vivre des personnes qui ne partagent pas les mêmes convictions religieuses mais les propriétés et les activités familiales sont communes et tous travaillent de concert pour le bien être de la famille et dans un souci de lui procurer des conditions de vie descentes. Toutefois, il convient de faire remarquer que dans certaines localités, on assiste progressivement à un éclatement de la famille traditionnelle ou typiquement sénégalaise et pour cause, les jeunes filles se montrent de plus en plus réticentes à rester dans leur belle famille….La famille jadis plus qu’élargie se démembre et se nucléarise graduellement. Mais ce constat, pour judicieux et vrai qu’il soit, n’a pas force de loi et ne saurait guère contredire le mode de vie familial sénégalais. II- La famille sénégalaise : lieu de formation spirituelle Dans toutes les familles au Sénégal, l’éducation aux valeurs religieuses et spirituelles demeure le point de départ de toute la formation humaine : Avant tout, que l’on soit chrétien, musulman ou adepte de la religion traditionnelle, on est initié à la connaissance de Dieu, à la prière….On apprend généralement à prier avant de commencer à lire ou à écrire….Et la prière occupe une place centrale ou privilégiée dans toutes les orientations ou occupations familiales. Tout commence par la prière, ne serait-ce que par le Signe de la croix pour les chrétiens et pour nos frères musulmans par une formule de ce genre « BISSIMILAY » qui signifie : au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Pour les Sénégalais, Dieu est la Source, le centre et le sommet de tout. Et il demeure important que dès la tendre enfance, que l’ont soit engagé à nourrir une certaine familiarité avec Dieu, le Créateur qui est à l’origine de toute vie humaine et de tout ce qui existe. III- La Famille Sénégalaise : Un lieu de formation et de transmission des valeurs humaines. Si donc la famille reste et demeure un lieu de formation humaine, il va de soi que c’est au sein même de la famille qu’on fait l’apprentissage à un certain nombre de valeurs cardinales. Au Sénégal, ces valeurs se nomment : le Kersa (la tempérance, l’humilité) le diom (le courage, le sens du devoir et de la responsabilité, l’amour du travail), le mùn (persévérance, la tolérance). A ces valeurs, s’ajoute une valeur à laquelle toutes les familles sénégalaises tiennent particulièrement : La téranga (l’hospitalité ou le sens de l’accueil). Tous les parents cherchent à les inculquer ou mieux à les transmettre à leurs enfant La famille, comme partout ailleurs du reste, est le lieu où les talents et les habiletés se tissent et émergent. IV- La famille sénégalaise : un lieu d’unité et d’éducation à la solidarité Pour les sénégalais, la famille est sacrée. Et les membres d’une même famille travaillent et œuvrent pour instaurer sans cesse la cohésion et l’union des cœurs au sein de leur famille : une famille désunie fait le malheur et la honte de tous et de toutes sans exception. Quoique constructeurs et instructifs, les propos d’une tierce personne appartenant à une famille quelque peu divisée, sont moins pris en considération dans les grandes décisions à prendre sur l’arbre à palabre. Compte tenu de tous ces paramètres, l harmonie familiale reste une priorité et /ou un acquis à préserver. Confrontée à une situation de crise chronique subséquente à un contexte de pauvreté galopante, la famille sénégalaise « tient parfois le coup » grâce à la solidarité et au sens du partage qui n’est pas seulement un devoir ou une obligation morale mais une valeur que l’enfant apprend à intégrer et à incarner dès le bas âge. Aucun parent ne peut tolérer que l’un des enfants se mette à manger et que les autres restent à regarder alors qu’ ils en auraient bien envie . Dans pareille circonstance, l’enfant est invité à partager le peu qu’il possède pour la joie de tous. La famille joue au Sénégal un rôle important même si, selon l’appréciation de certains, ce rôle est écrasant : chaque sénégalais qui a la chance d’avoir du travail doit non seulement faire vivre sa femme et ses enfants mais aussi parfois ses parents, ses frères, ses sœurs et ses alliés. C’est une véritable solidarité qui s’est créée et qui se vit dans les familles sénégalaises. Cette solidarité familiale se manifeste également et tout naturellement en cas de problème : jamais sinon rare qu’un sénégalais soit abandonné des siens en cas de difficultés (perte d’un emploi, mort d’un(e) conjoint(e) …..Il y aura toujours un lit ou une assiette pour un proche qui se trouve dans l’embarras. V- Conclusion La famille sénégalaise demeure incontestablement une première école à laquelle on retourne sans cesse pour se ressourcer ou apporter sa contribution pour son évolution heureuse sur tous les plans, relationnel, économique, financier et spirituel. Elle demeure un lieu inconditionnel d’apprentissage de la vie et de l’amour, à l’instar de toutes les autres même si elle conserve un certain nombre de facettes qui lui sont propres : au point de vue organisationnel et hiérarchique, le père de famille est le premier responsable. Il exerce sur la famille une autorité morale de grande envergure. Il est respecté, écouté et obéi. La mère joue un rôle participatif de première importance dans la gestion de la famille. En cas d’absence temporaire ou de décès du papa, c’est généralement l’ainé des garçons qui supplée de facto et assume la charge, aidé en cela par les oncles paternels et maternels. La situation de pauvreté ou de précarité dans lesquelles elles évoluent, n’enlève en rien aux familles sénégalaises, leur charme ainsi que la joie d’être et le bonheur de vivre de leurs membres. Quelque soit la dureté de la vie, le sourire émane toujours des visages et l’ambiance familiale est toujours d’une gaieté exceptionnelle. On peut bien être pauvre matériellement mais en réalité être très heureux parce le contact sociétal et le tissu familial sont empreints de simplicité, de respect et de convivialité dans les relations quotidiennes : « qu’il est bon et doux d’habiter en frères tous ensemble. » (Ps 132, 1) P. Grégoire FAYE
Posted on: Thu, 04 Jul 2013 11:06:25 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015