La fin de mes souffrances #instapoeme Je fuis encore cet - TopicsExpress



          

La fin de mes souffrances #instapoeme Je fuis encore cet instant de l’intimité. Bref instant de lexistence où je devrais me mettre à nu sans insolence. Me débarrasser de mes défenses. Déposer les armes pour léternité. Me montrer encore plus vulnérable. Quun tas de larmes asséchées. Débarrassé de mon passé tourmenté. De tous ces morts sans nom qui mentourent. Libre de mes chaines de mortel je massoirais sur ce lit. Prêt à subir ton assaut. Vouloir devenir ta proie. Pour quelques rubans de dentelles noires. Quelques talons aiguilles vernis. Poser mon chapeau de cow-boy. Ranger un instant mon calibre. Ma virilité au placard aussi. Je ne suis plus détective privé. Je ne suis plus rien. Plus rien dautre quun homme. Un homme égaré cette nuit là. Détruit par mes doutes. Et mes ressentiments. Ma soif de vengeance est méritée. Mon inséparable colère. Le résultat de la souffrance. De cette société injuste. Devenue même inhumaine. Je regarde ces immenses tours noires. Il ne me reste plus quà fuir cette ville. Fuir ce monde sans avenir. Prendre un cheval. Galoper pour sortir de la civilisation. Ou du moins ce quil en reste. Traverser les champs. Men aller aussi loin que possible. Quitter mes semblables. Ou plutôt ceux qui sont devenus différents de moi. Je caresse encore le rêve dun monde meilleur. Les yeux sur cette statue de la Liberté. Dressée au milieu des flots. Survivant à toutes les guerres. La tête toujours haute. Dominant le monde et ses ennemis. Ses yeux lumineux. Cette lumière qui continue de briller défiant la nuit. Me sentir mieux ici. A New York plutôt quà Paris. Ne même plus avoir envie de revenir en France. Chercher à oublier les femmes du passé. Tous ces cadavres qui trainent. Des tombes pas complètement refermées. Je regarde linvincible dame de pierre. Me sentant ridicule à côté delle. Revoyant dans ma chambre denfant sa réplique en miniature. Une statuette valant plus que lor du monde. La liberté quon chérit tant. Encore plus après une erreur judiciaire. Le symbole dune démocratie en décadence. Des derniers soupirs dune république qui se meurt. La perfusion dans le bras. Un pays qui torture son peuple na plus davenir. Hormis la dictature. Je reste meurtri par la trahison de mon pays. Cette famille que jai perdue. Ces sentiments que je nai plus. Je regarde la carte dun hexagone bruler dans une corbeille à papiers. Je nai plus besoin de retourner sur mes pas. Il y a des erreurs quon ne pardonne pas. A ceux qui maquillent les suicides en crimes. Ceux qui travaillent à la fabrique des mensonges. Les législateurs sont morts depuis trop longtemps. Rendant ingouvernable le vieux continent. Je ne crois plus à la fin des hommes corrompus. Ni à la sagesse des hommes purs. Devenus fous pour accumuler toujours plus dargent. Je ne sauverai plus le monde. Ni même moi dailleurs. Je regarde bruler mon ancien passeport. Comme si de rien nétait. Je ne suis désormais plus français. Je lève les yeux vers le ciel. A la recherche dun ange gardien. Nimporte qui qui maime encore. Jimplore une créature de la nuit. Regarde la lumière dans les yeux de la Liberté. Le vent de locéan sur mon visage. Dernier regard vers lhorizon sans nostalgie. Sans même chercher où se trouve la France. Je caresse du bout des doigts un rêve perdu. Lillusion dun bonheur en satin. Je ne sais plus avec qui massembler. Qui peut encore me ressembler? Accusé à tort pour un crime que je nai pas commis. Par un ennemi qui porte un masque de justicier. Que me reste il pour vivre? A part lexil? Plus le temps passe ici, moins je pense revenir à mon point dorigine. La terre de mes ancêtres. Je ne sais ce qui mattire dans le nouveau monde. Hormis ce besoin de liberté. A trop aimer une femme, jai damné mon âme. Me sacrifier pour la sauver des flammes. Affronter plus périlleux que soi. Aimer la femme quil ne fallait pas. Une rencontre par hasard. Une fin tout aussi hasardeuse. Toutes ces heures passées à attendre lamour de ma vie. Compter tous ces jours et ces nuits. A la guetter à travers sa fenêtre. Espérer la revoir même un instant. Et finalement rebrousser chemin. Men aller seul. Seul pour toujours. Ne plus revenir vers elle. Que me restait il à faire quand son coeur est mort? Quil ny a plus despoir de la faire changer davis. Je regarde ce passé avec un air las. Sans aucune compassion. Ni même dempathie. La violence du coeur brisé. Les ruines de ces amours détruites. Réunies parce que toutes identiques. Ces femmes qui refusent de croire quun homme peut souffrir. Comme si mon pouvoir de vivre dans la mort faisait de moi un être invincible sous les coups de lamour. Que le vampire ne soit pas elle mais… Moi. Etre un homme armé face à la mort. Mais désarmé face à lamour. Cette vie que je nai pas choisie. Avec cette mort qui me poursuit. Pourquoi au fond? Deux mots. Secret Défense. Une raison. Celle de lEtat. Ou tout cela nest que vanité. Egoisme. Jalousie. Lambition des hommes qui écrase lamour des femmes. Aussi belles soient elles. Jai fui les oubliettes du pouvoir. Et maintenant je cherche à oublier ta robe de velours rouge. Tes yeux immensément bleus. Tes cheveux noirs ou blonds selon lheure du jour. Qui sait, peut être que la prison ma changé. Que je ne suis plus le même homme quautrefois. Prêt à tirer sur ordre. Sans poser de question. Je ne suis plus le bon petit soldat. Ni celui de sa patrie. Ni celui de lamour. Jaimerais fermer les yeux. Attendre que tu viennes ici. Tassoir sur ce banc avec moi. Avec lapparente légèreté de ta robe décolletée. Sentir les rayons de Lune effacer mes mauvais souvenirs. Diluer mon passé dans cet océan sans fin. Jaimerais encore sentir ta tête posée sur mon épaule. Je prie pour que mes rêves deviennent réalité. Prier pour y croire même quand je nose plus. Me convaincre que tu es là. Marchant quelque part dans la grande pomme. Perdue avec tes immenses talons aiguilles au milieu des minuscules immeubles de Manhattan. Timaginer tout près de moi. Quand je me sens aussi seul. Pouvoir te savoir à portée de main. Tenlacer encore pour mettre fin à mes angoisses. Les envoyer vers le fond. Reposer au milieu des épaves dans la baie de New York. Mais au fond de moi même je dois mavouer la vérité. Celle que plus personne ne maime. Jai perdu ma véritable identité. Mes sentiments les plus sincères. Je vis la fin dun mystère. Jai été. Je ne suis plus. Un tête à tête avec moi même. Au pied de la statue de la Liberté. Cette robe qui men rappelle une autre, la tienne. Bien avant de découvrir ta nudité. De vivre un rêve qui semblait soudain sans fin. Ces corps tièdes encore brulants dans les premières lueurs de laube. Ton confortable peignoir de soie noir jeté à terre. La vapeur de nos chairs devenue brouillard dans le froid de lhiver naissant. Ces matins où je me sentais dégal à égal. Où tu navais pas le choix. Jen tremble encore. Malgré la chaleur du duffle coat. Ce long frisson trahit une invisible peur. Celle de la solitude éternelle. De ne pouvoir même pas adopter. De perdre celle qui nest pas encore mon audacieuse fille. Comme jai perdu ma défunte soeur. De ne jamais bâtir une famille. Je sens venir le danger. Devenir un bloc de pierre sans amour perceptible. Comme lun de ces médecins légistes acharnés à faire une autopsie. Je regarde tétanisé le vide noir qui mentoure. Ne sachant plus vraiment où je suis. Si je suis dehors ou dedans. Dans le passé ou le présent. Tous mes sens en alerte. Le feu de la Liberté dans mes yeux. Je sens gronder ma colère. Jaimerais faire voler en éclat tous les secrets du passé. Tous les secrets de famille cachés. Faire taire les mauvaises langues. Tous ceux qui me croient compromis. Ou qui préfèrent écouter les comploteurs qui aiment compromettre. Tous ces ennemis de la liberté déguisés en épouvantails de la justice. Même si jai ma conscience pour moi, combien de temps encore avant quon nessaie de me la voler. De me rendre fou. Pour mempêcher de parler. Tous ceux qui ont déjà essayé de me faire taire. Pourront ils encore supporter longtemps de vivre dans la corruption. De faire du mal aux autres. Y compris à leur entourage. Liquider leur propre famille. Je préfère mourir libre. Plutot que de vivre en esclave dans un système malhonnête. Un système qui prend toujours plus aux pauvres pour donner encore plus aux riches. La crise nexiste pas. Elle nest quun leurre pour masquer des manipulations boursières. Les mêmes familles qui étaient riches sont désormais encore plus riches. Organisées tel un triumvirat pour appauvrir encore plus le peuple. Comment rester le témoin impassible dagissements aussi terribles? Comment me résigner à continuer de vivre en regardant les autres mourir autour de moi? Ma soeur en a été la première victime. De ce déséquilibre entre riches et pauvres. Ce nest pas moi qui lai tuée. Mais sa mort a fait de moi un vampire. Un être des ténèbres. Comme il y en a tant autour de nous. Ces gens aux visages sombres qui vivent avec lâme vengeresse. Cette brulure qui me consume depuis mon enfance. Maffaiblit. Et même me détruit. Jenvie les gens qui supportent de vivre dans labime de lignorance. Faisant semblant de ne rien voir. De croire encore à un paradis parfait. Une pureté des sentiments exemplaire. Un miroir avec un faux reflet. Une esthétique aux contours si lisses. Lange de la création. Cette femme en robe blanche se tenant au dessus dune nuée abyssale. Sans avoir dégale. Cette femme derrière laquelle je cours encore après. Nimporte où où je vais. Traverser une gare ou un aéroport. Ici ou ailleurs. Je cours après une ombre. Un nuage flottant dans lair. Je veux encore effleurer ses longs cheveux. Froler sa peau juteuse. Je veux encore ressentir ses émotions. Pleurer comme elle. Crier toutes mes douleurs. Et même souffrir… Souffrir jusquà en mourir. Lentement bruler sur un bucher. Aux yeux de tous. Menflammer en place publique. Jusquà ce que ma chair se disloque. La chair du ventre tendu de ma mère. Me glisser dans un magma en fusion. Pouvoir être plus près delle. Plus près de la vie. Que personne ne le sera jamais. Trouver enfin un secret. Savoir si vraiment la vie existe. Ou bien si elle nest quune imposture. La délicate apparence dune lame tentant inexorablement de me transpercer. La mort en cavale. Cette nuit noire quil faut que je déchire. Je regarde sans regarder le bouton de lascenseur. Je pousse la porte de la chambre dhotel. Avant de mécrouler sous la douche. De laisser couler leau. Et mes larmes avec. Je reste à pleurer durant des heures. Me demandant si un jour je te reverrai. Si une autre que toi mattend quelque part. Jécoute mon coeur cesser de battre. Jadmire ma propre agonie dans le miroir. Je fais corps avec linvisible. Me glissant dans le noir comme une ombre. Je me dilue dans lobscurité sans heurt brutal. Je ne maquille pas la nuit. Cest plutôt elle qui le fait. Qui fait tout ressembler à ce noir sans limite. Je ne sais plus où je suis. Ni même ce que je suis venu faire ici. Méchouer à New York plutôt quà Moscou. Je ne supporte plus mon corps. A moins que ce ne soit lui qui ne me supporte plus. Jai trop vu cette tête là quelque part. Raison de plus de cacher mon visage dans le noir. Avec toutes tes photographies. Eloigner de moi le souvenir de cette blessure. Cette cicatrice noire dans ton dos. Mon attirance pour cette différence. Avoir de la pitié. Ou ne chercher que… Mes semblables. Je sens une étrange mue en moi. Puis autour de mon coeur. Le chatouillement de la peau qui repousse sur mon cadavre. Létrange métamorphose de mes sentiments. Renaitre encore de mes cendres. Cette apparence plus belle. Cette essence plus forte. Je me sens désormais débarrassé du fragile. Des faiblesses qui mont rendu vulnérable. Dépourvu de mes failles. Mais comme assoiffé du sang de la vengeance. Cette justice que je réclame et qui se fait attendre. Regarder mourir ceux qui ont tenté de métouffer avec leurs maux. Ceux qui mont abandonné dans ma souffrance. Les laisser périr sous mes obscures morsures. Résister encore malgré mes blessures. Sous lemprise dune dame en noir. Libérer mon ambitieuse vengeance. Me laisser guider un instant sur le chemin des ténèbres. Braver les eaux troubles de linconnu. Quand bien même je préfèrerais meffondrer comme un château de cartes. Enveloppé dans un nuage de fumée. Plonger dans tes bras. Et mallonger contre ta peau lisse. Caresser encore tes cheveux. Hypnotisé par ton doux sourire. Alors offrir mon cou. Livrer à ta merci. La chair de mon coeur. Mon sacrifice comme un repas offert. Ma peine ressentie. Je tremble encore dans le noir. A lidée de te séduire. De perdre mon rêve dune éternelle femme-enfant. Celle qui comprendra mes ultimes douleurs mieux que personne. Qui saura aussi me donner la douceur nécessaire. Un onguent fragile sur mes blessures. Ses lèvres sur mes lèvres. Toucher un corps pour reconstruire le mien. Un éclat dans la pénombre. Mordre la flamme dun briquet heurtant une cigarette. La blancheur de tes canines. En sortant de ton ombre. Plonger vers mon corps. Et me jeter un sort. Je ten supplie. Lorsque tu montres tes crocs. Plus sauvage encore. Pour percer mes veines et en extraire quelques gouttes de sang. Croquer ma belle pomme. Et me délivrer ainsi du mâle. Je te laisse étouffer mes cris. Bailloner ma frayeur. Amadoué par la tentation de ton corps. Emporté par le tourbillon de lexaltation. Métendre sans retenue. Mabandonner à ton regard brillant. Ces yeux jaunes dun chat bondissant sur le mur den face. Une femme-chat immobilisant ma dépouille au sol. Regarder cette longue langue. Et imaginer quil faille faire lamour pour trouver linspiration. Ecrire jusquau bout de la nuit. Laisser une chasseresse me vider jusquà ce que ma plume soit morte. Et que lencre soit sèche. Boire mon sang en entier. Avant la fin de ma vie. Et avec… La fin de mes souffrances. © 2013.10.14 @the_smoking_pen
Posted on: Mon, 14 Oct 2013 21:47:51 +0000

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