La foi… Au début, Dieu créa le ciel, la terre, les oiseaux, - TopicsExpress



          

La foi… Au début, Dieu créa le ciel, la terre, les oiseaux, l’eau et la nature. Il contempla son œuvre et trouva cela bien. Ensuite pour meubler la terre, il créa l’homme et tous les emmerdements qui vont avec. Las de le voir se mettre à genou et à implorer son aide à chaque fois qu’un léger problème vient perturber sa piètre vie, il lui donna un formidable outil, capable à lui seul d’assurer aux hommes leurs destins, et à Dieu une paix royale : La foi… La foi. Elle peut nous aider à surmonter nos peines, elle nous donne la force de nous surpasser et d’aller au-delà de nos limites, d’être tout simplement un homme. Le soleil se lève lentement sur la plaine africaine. Dans quelques heures, il fera si chaud que toute vie s’arrêtera pour le reste de la journée. Sur un chemin poussiéreux et cabossé, un jeune homme court seul en transpirant. Il est sportif, marathonien pour être exact. N’gayo est heureux. Il a dix neuf ans et il a été désigné pour représenter son pays aux prochains jeux olympiques qui se dérouleront dans deux mois. Il est fier et impressionné car il revient de loin. N’gayo est originaire d’un minuscule pays d’Afrique noire, à peine un trait de crayon sur une carte, coincé entre les puissants voisins sénégalais et guinéens. Il est le sixième enfant d’une famille de treize, le quatrième garçon. Son père le destine à être agriculteur comme lui. Lorsqu’il est né, N’gay était si maigre, si fragile que les médecins ne lui donnait que quelques heures de vie. Il faut croire que le jeune garçon ne l’entendait pas de cette oreille car il a survécu à tout : Le soleil, la chaleur, le manque de nourriture, le manque d’eau, la maladie. Tout cela lui à forgé un caractère à toute épreuve. Il a grandi au milieu des siens avec les moqueries, les plaisanteries, les railleries de ses frères. Seul son grand-père a descellé en ce jeune garçon un peu frêle, un futur athlète. A six ans, il commence à courir au milieu de la savane. En quelques années d’entrainement actif, sous les conseils de son grand-père, il arrive à boucler un marathon. Quarante deux kilomètres, rien que ça. La journée, il travaille dans les champs pour subvenir aux besoins de la famille. Ses journées sont longues et harassantes mais une foi inébranlable l’aide à tenir jusqu’au jour où une lettre arrive de la capitale, Banjul. Barrée de tampons impressionnants, elle convoque le jeune homme aux prochains jeux olympiques. Lui le chétif qu’il fallait porter car ses jambes ne supportaient pas son poids, ira défier les plus grands, zaïrois et congolais, maîtres absolus du marathon. Une lueur de fierté sort des yeux de son grand-père. Le jour du départ est arrivé. Pour rassembler le prix du billet, le village entier s’est cotisé. Chacun a mis ce que ses maigres moyens pouvaient permettre. Le père, la gorge nouée et le torse gonflé de fierté, tend quelques billets de banque. N’gayo sait très bien combien de sacrifice a du faire son père. Le grand-père serre le jeune homme dans ses bras et lui murmure à l’oreille : « Gardes la foi. Crois en toi ! » N’gayo atterrit à Los Angeles. Il a un peu peur car tout est grandiose, démesuré, inhumain. Dans quelques heures, il défilera, drapeau en main, dans le grand stade au milieu des autres athlètes et devant des millions de spectateurs. Il est fier de représenter son petit pays, la Gambie. Il pénètre dans les travées du stade. La foule est debout, applaudit à tout rompre et hurle les noms des dieux du stade. Il est le seul représentant de son pays mais il est au milieu du monde, il est la preuve vivante des un million et demi de ses compatriotes. Il pourra bientôt se mesurer aux autres champions. Le jour de la grande course est arrivé. C’est la dernière épreuve et après cela, les jeux seront terminés avec son lot de joie et de peine. N’gay observe les autres concurrents. Il n’est nullement impressionné car il a foi en ses capacités. Son grand-père lui a insufflé ce désir de croire, il se souvient de chaque parole. Le départ est donné sous un soleil de plomb. Chaque coureur joue des coudes pour être devant. Les plus rapides ont déjà quelques longueurs d’avance. N’gay essaye de suivre le rythme. Son souffle est trop rapide, ses pas s’emballent. Il réfléchit. Il doit ralentir sinon il ne tiendra pas la distance. Qu’importe si les autres sont déjà loin devant lui, il doit tenir. Au bout de quelques minutes, sa course est devenue régulière, sa respiration est réglée sur ses foulées. Il reprend confiance. Une heure s’est écoulée. Le jeune homme transpire. Il a chaud, le goudron ardent lui brule les jambes. Encore vingt huit kilomètres. N’gay a dépassé quelques concurrents à bout de souffle, épuisés au bord de la route. Ses pas cadencés résonnent dans sa tête. Il ne doit pas bruler ses réserves car cela pourrait servir à la fin. Il est proche des premières places. Soudain, sans prévenir, une violente douleur lui arrache un cri. Le cri du désespoir, le cri du découragement, de l’abattement. Tous ses rêves de gloire s’évanouissent. Une boule énorme gonfle sur son mollet. Il sait ce qui vient d’arriver. Un claquage. Il s’arrête net. La tête lui tourne, il cherche son souffle. Rapidement des hommes en blouse blanche s’affairent autour de lui. Le verdict est sans appel. Il doit stopper. Deux hommes lui tiennent l’épaule pour le conduire vers l’ambulance déjà bien remplie. Le jeune garçon croise leurs regards fatigués. Il s’apprête à grimper, des images se succèdent dans sa tête. Il revoit le grand-père, son père, tout le village derrière le car qui l’emmenait vers la gloire. Tous croyaient en lui. Abandonner si près du but ? Il ne peut s’y résoudre. Alors il fait une chose incroyable, impensable. Il se remet en marche malgré la réprobation des médecins. Et lentement, presque en marchant, hurlant à chaque foulée, il se dirige vers cette banderole rouge qui l’attend, là-bas, il le sait, il en a tant rêvé de ce morceau de tissus avec ses sept lettres : ARRIVIEE Chaque pas lui arrache un bout de lui-même. Une douleur qui martèle la tête. Il se force à ne pas y penser. Cela fait déjà cinq heures que les premiers concurrents ont franchit la ligne d’arrivée. Le stade s’est vidé rapidement et chacun s’en est retourné vaquer à ses occupations sans imaginer une seule seconde le drame qui se joue à quelques kilomètres d’eux. N’gayo est seul à présent. Il marche, lentement, au milieu de la circulation, hurlant de douleur, se mordant les lèvres pour ne plus penser, ne plus souffrir. Il a de plus en plus mal, sa jambe gonfle, il n’est plus qu’une plaie vivante. Le bruit court dans le stade qu’un coureur va arriver. Les officiels attendent en scrutant le virage à l’entrée du stade. Des spectateurs sont restés, d’autres sont revenus. Le médaillé d’or lui-même est sortit à la rencontre de l’athlète pour l’accompagner. Il marche à ses côtés en criant : « Allez, vas-y, vas-y ! Tu peux le faire ! » Plus qu’un kilomètre. N’gayo sent qu’il va tomber, il serre les dents. Pas maintenant, pas si près du but. Encore un virage et c’est l’entrée dans le grand stade. Combien de fois en avait-il rêvé de cette piste olympique ? Il se voyait franchir la ligne, les bars levés sous les acclamations de la foule en délire. Il pense qu’il n’y aura personne, mais à sa grande surprise, il entend des cris d’encouragements. Le stade est plein et tous ces gens sont là pour lui. Les médias, les athlètes, les médecins, les officiels, tous sont là pour voir cet homme qui combat seul depuis des heures, la solitude et la douleur. Le courage lui revient. Il ne sent plus la souffrance, le mal. Les ovations du public le portent à bout de bras. Tout le monde s’est levé pour voir ce phénomène, même les juges officiels se prennent à applaudir, à sauter et hurler de joie, à acclamer ce sportif hors-norme. Dix mètres, cinq mètres. Elle est là, cette satanée banderole. N’gayo s’écroule sous les applaudissements et les bravos. Les juges officiels inscrivent le dernier nom : Quarante troisième : N’gayo Pays : Gambie. Le jeune athlète est rentré chez lui deux semaines après. Il a été accueillit en héros par tout un peuple fier que pour une fois, le monde entier a prit connaissance de l’existence de ce petit bout de terre perdu au milieu de géant. Un seul homme a sut, à lui seul, démontrer combien la population porte la fierté de son drapeau, de la force et de la foi en soi. Quand on croit, quand on veut, on réussit…
Posted on: Fri, 13 Sep 2013 10:41:45 +0000

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