La librairie Burnet fait aussi sa rentrée littéraire dans un raffut silencieux ! L’état d’esprit, c’est la remise au travail, souterrain, au long cours, loin de l’agitation. L’état d’esprit, c’est de réfléchir aux priorités, aux choix, aux petits instants qu’on gâche par flemmardise, préférant se poser et regarder plutôt que de se bouger et d’y aller. L’état d’esprit, c’est de prendre le temps de faire ce qui, à nos yeux, est important. Alors, pour citer un collectif qui fait du bien parce qu’il met des mots sur mes émotions, l’état d’esprit, c’est « partir dans les mots et les images », de « reprendre les choses où les avait laissées, on va ramasser les idées éparpillées, celles qui dorment depuis des mois, pendant qu’on était au charbon et puis celles qui attendent en bas ». « Après ça, on ira chercher les autres vieux frère ». Parce que l’écriture, pour nous, c’est solitaire, mais soudain, au milieu de ta traversée, tu as besoin d’yeux et de mains, pour être sûr que tu ne fais pas n’importe quoi, pour être sûr que tu ne te fourvoies pas, pour voir si cette corde qui vibre en toi résonne à l’unisson des autres. S’accorder, puis y retourner, reprendre une grande bouffée d’oxygène et repartir, seul encore une fois, dans cette bulle qu’il faut maintenir hermétique, pour pouvoir rester cohérent, pour pouvoir avancer, pour pouvoir rester concentré. « Stay focus ! » « (…) Que les idées jaillissent et que les mots s’agitent ». Ce flot qui passe entre nos doigts et ces caractères virtuels qui se succèdent pour dessiner, pour colorier, pour donner l’âme. Pour faire rire, pour faire rougir, pour faire pleurer. Pour hérisser des centaines de poils en un frisson émotif. « Moi aussi j’ai peur, j’ai peur de pas trouver les mots justes, j’ai peur de mal faire, de sonner faux quand tout est vrai vieux frère. De pas réussir à m’exprimer comme il faut. Mais faudra bien s’jeter à l’eau. » « Heureusement, heureusement, j’vous ai avec moi. Toi, toi et tous les autres vieux frères. » Alors on y va les « vieux frères » : Mylène, Fred, Marine, John, Pierre, Sylvie pour le cercle restreint qui m’accompagne souvent au gré des vents, au gré des questionnements intenses, au gré des doutes et des convictions. Merci d’avoir été là. Merci d’être là. L’idée du collectif me plait. Il n’y a pas que le cercle restreint, parce que ce qui restreint contraint. Il y a tous les autres, qui m’apportent beaucoup, qui m’apportent autre chose, mais qui par ce biais m’apportent là où j’en ai besoin. On y va vieux frères ! Le projet sera fini le 21 mars 2014, lors de l’équinoxe. Il le faut, j’ai déjà repoussé une fois, je ne souhaite pas repousser plus. D’ici là, des choses germent et la librairie donnera des nouvelles (dans toute la polysémie de ce mot…). On y va vieux frères. Le temps s’est encore écoulé, ne cherchons pas à le retenir, utilisons pleinement chaque grain du sablier.
Posted on: Tue, 03 Sep 2013 22:07:12 +0000
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