La perspective d’une explosion de la production pétrolière - TopicsExpress



          

La perspective d’une explosion de la production pétrolière congolaise se profile à l’horizon 2014. De 25 000 barils/jour, elle pourrait atteindre à brève échéance 225 000 barils/jour. La mise en valeur des gisements du Graben Albertine dans l’Est du pays et de la Zone d’intérêt commun avec l’Angola sur le plateau continental pourrait, contre les 325 000 000 actuels, rapporter au Trésor public 3 500 000 000 USD l’an ! Des perspectives qui requièrent l’assainissement du secteur. Par devoir de transparence. Pays balayé par la ceinture pétrolière du Golfe de Guinée, la RDC augure de bonnes perspectives en termes de production pétrolière. Selon des estimations attribuées, notamment au ministre des Hydrocarbures, la RDC devrait enregistrer, dans les prochaines années, une croissance exponentielle de sa production actuelle. De 25 000 barils par jour, celle-ci pourrait passer à 225 000 barils/jour. Une explosion qui laisse entrevoir des possibilités intéressantes pour le Trésor public. En effet, pour une production constante de 25 000 barils/jour, les caisses de l’Etat enregistrent 325 millions USD en termes de recettes budgétaires. La simple opération de multiplication donnerait l’étendue de la surface financière que le budget de la République recevrait du secteur pétrolier si ces perspectives se réalisaient. La bagatelle de 3,500 milliards USD attendue ne devrait pas laisser indifférent le gouvernement. Des projections les plus réalistes attestent que cette manne pétrolière proviendrait principalement de la Zone d’intérêt commun (ZIC) que se partagent la RDC et l’Angola, sur le plateau continental du littoral Ouest. Une autre partie proviendrait de la phase d’exploitation du Graben Albertine dans la partie Orientale. L’on se rappelle qu’avec l’Angola, d’intenses négociations ont été menées pour parvenir, à l’échéance 2014, à un partage des ressources sur une ZIC sur le plateau continental. D’après les prévisions, la contribution du secteur pétrolier devait sensiblement augmenter dans un proche avenir à la suite de la signature d’un accord avec l’Angola. Devoir de transparence Il est temps de réfléchir sur la manière de gérer cette nouvelle opportunité qui s’offre à la nation. Cette augmentation de 200 000 barils par jour dans les statistiques pétrolières est une aubaine pour la RDC qui se trouve à la recherche des ressources propres pour financer son ambitieux plan de développement. Devenu pays pétrolier au même titre que les autres pays du Golfe de Guinée, les besoins de financement de la RDC, qui se situent autour de 8 milliards USD annuels, pourront facilement être pris en charge par les ressources mobilisées à l’interne, notamment dans le secteur pétrolier. L’ONG britannique, Global Witness, a été la première à tirer la sonnette d’alarme, exigeant qu’une discussion plus approfondie soit engagée au niveau du Parlement avant l’adoption du projet de Code des hydrocarbures. L’ONG britannique considère que « le Parlement congolais devrait suspendre l’adoption d’un projet de loi sur les hydrocarbures controversé et y ajouter des mesures fondamentales pour empêcher la corruption et le forage dans l’un des parcs nationaux les plus importants du monde ». Global Witness martèle en faisant remarquer que « la loi sur les hydrocarbures, telle qu’elle se présente à l’heure actuelle, créerait un système opaque d’attribution des droits pétroliers et ne rendrait pas obligatoire la publication des contrats pétroliers ou l’identité des propriétaires réels ou - effectifs - des licences pétrolières. Cela augmenterait les risques de corruption dans le secteur. En outre, cette loi ouvre la porte au forage dans les parcs nationaux et les sites du patrimoine mondial du Congo ». Contourner cette ouverture béante faite à l’opacité et à la corruption, se défend-elle, passe par une large consultation des parties concernées par l’exploration, l’exploitation et la commercialisation des hydrocarbures. A ce jour, s’inquiète Global Witness, rien n’est fait pour associer, par devoir de transparence, l’ensemble de la population congolaise. Aussi demande-t-elle « instamment aux autorités congolaises d’ouvrir le projet de loi à une consultation publique, comme elles l’ont fait avec la révision du code minier du pays ». L’ONG est d’avis que « le projet de loi ne devrait pas être adopté par le Parlement sans consultation ». Au contraire, poursuit-elle, « Il est impératif que la loi dispose de solides garde-fous environnementaux et anti-corruption ». Si dans le secteur minier, un processus participatif a été initié avec toutes les parties concernées, dans la perspective de la révision du Code minier, pourquoi n’en devait-il pas être le cas pour le projet de Code des hydrocarbures ? C’est ici que les discussions précédant l’adoption de Code des hydrocarbures auraient péché. Or, il serait intéressant d’éviter de reproduire les mêmes erreurs commises avec le Code minier de 2002. Malheureusement, faute de consultation publique, l’instauration de cafouillage dans l’attribution des blocs et des contrats de production partagée, pourrait s’installer. Des craintes légitimes Global Witness voit déjà le danger venir. « La contribution des recettes pétrolières représente plus de 325 millions Usd par an pour l’État congolais, et ce chiffre devrait fortement augmenter », a déclaré Nathaniel Dyer de Global Witness. « Ce nouveau projet de loi sur le pétrole offre au Congo et à sa population la possibilité de bénéficier de leur industrie pétrolière naissante, mais en son état actuel, celle-ci n’est pas adaptée à l’utilisation prévue. Il est vital d’intégrer dès à présent des garde-fous afin d’empêcher toute corruption dans le secteur ». Au regard de l’impact attendu sur le budget de la République, un passage en force de cette loi érigerait l’opacité en règle dans la gestion du secteur pétrolier. La corruption deviendrait alors la référence et le coulage des recettes le mode de fonctionnement du secteur. Aucun Congolais n’est disposé à laisser faire pareil pourrissement. Des accords conclus dans le secteur pétrolier ont soulevé de multiples tensions. L’expérience du secteur minier, qui a conduit à la révisitation des conventions et contrats miniers, puis la révision elle-même du Code minier, devraient servir de jurisprudence. Des dérapages et des accords secrets sont tellement redoutés que veiller au grain à cette étape paraît comme une exigence légitime. Aussi, « l’instauration d’un processus d’appel d’offres ouvert pour l’attribution des droits pétroliers ; la publication des noms de propriétaires ou bénéficiaires réels ou - effectifs - des sociétés détenant des droits pétroliers ; la publication des contrats pétroliers » figurent parmi les propositions formulées en vue d’une amélioration de ladite loi avant sa mise en examen au parlement. Devoir de transparence.
Posted on: Thu, 12 Sep 2013 07:19:53 +0000

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