La recette allemande anti-chômage : un article extrêmement - TopicsExpress



          

La recette allemande anti-chômage : un article extrêmement intéressant. A lire ... Pour en débattre... 14/10/2013 ENQUÊTES La recette allemande anti-chômage Depuis dix ans, lAllemagne expérimente des mini-jobs. Un travail à temps plein payé 450 euros par mois au maximum. La Belgique et lEspagne envisagent désormais de copier ce modèle. Ce fut lun des thèmes principauxdes dernières électionsen Allemagne : lesmini-jobs. Des contrats detravail au rabais qui ont permis à la chancelièreAngela Merkel de sauver la faceen évitant une explosion du chômage.Outre-Rhin, plus de 7 millions de personnestravaillent en effet à temps plein(ou presque) pour 450 euros par mois.Ils sont 200 000 à Berlin et on lesretrouve essentiellement dans les barsde la capitale, les restaurants et lesemplois de service. 70 % sont desfemmes et beaucoup sont des étrangerscomme Adam Finis. Cet Américain de28 ans travaille dans un café du centrevillepour un salaire tout juste équivalentà son loyer. Il apprécie cette f lexibilitéet cumule deux, voire trois mini-jobs,pour sen sortir : Cest le seul contratque lon nous propose aujourdhui enAllemagne. En contrepartie, il ne payepas dimpôts et son employeur économisesur les charges. Sigrid Kalinke, quidirige un restaurant à Berlin, explique : Nous ne faisons travailler que des minijobbersparce que nous sommes unepetite entreprise et que lon ne peut passe permettre davoir des emplois permanentsavec des charges trop élevées. Résultat de cette politique : le chômage stagne autour de 5 % en Allemagne,soit deux fois moins quen France. Seule lAutriche fait mieux dans la zone euro. Un seuil proche du plein-emploi mais au prix dune flexibilité maximum,de labsence de salaire minimum et dassurance sociale.Un quart des travailleurs allemands gagne déjà moins de 9,50 euros de lheure. Et lAllemagne est ainsi devenue le second pays en Europe, derrière la Lituanie,comptant la proportion la plus importante de travailleurs pauvres. Une situation que dénoncent la plupartdes syndicats du pays. Michael Erhardt, dirigeant régional de IG Metall,est catégorique : Cest une perversionque lAllemagne soit lun des pays les plusriches dEurope mais qui a le plus fort taux de travailleurs précaires. Pour nous,syndicat, la situation est intolérable, maisnous bénéficions de très peu de moyensde pression parce quil nous est impossibledorganiser une grève quand un tiersdes salariés dune entreprise est constitué dintérimaires. Les grèves sont donc toujours rares outre-Rhin. Elles sont dix fois moins nombreuses quen France. Si IG Metall parvient dans lindustrie à maintenir un semblant de salaire minimum,il est impuissant dans les services et dans les PME qui emploient beaucoup de minijobbers et dintérimaires. Mais cette victoire de Merkel sur le front de lemploi est paradoxalement le fait de son prédécesseur et adversaire de gauche, le SPD. Cette libéralisation du marché du travail a été entamée en 2003 par Gerhard Schröder. Depuis la mise en place des lois Hartz IV, les mini-jobs etemplois aidés se sont multipliés. But :remettre le pied à létrier aux chômeursde longue durée, faire baisser les statistiquesdu chômage, permettre au paysde rester compétitif et contenir linf lation.Angela Merkel refuse toujours demettre en placeun salaire minimumpour éviter une fuitede ses industries verslEurope de lEst ouvers lAsie. La pilule est amère :2,66 millions de personnesenviron cumulent deux emplois.Le chiffre a augmenté de 2,3% en un an,selon les données de lAgence fédérale pour lemploi. Pour Sabine Reiner, chef économiste au sein du syndicat des servicesVerdi : Cette flexibilité du marchédu travail nest pas une garantie de succès.Léconomie allemande ne sest pasfondamentalement améliorée et la croissancereste faible. Beaucoup constatent que la flexibilité de lemploi na fait que distribuer les heures de travail mais auprix dune division du marché de lemploientre ceux qui travaillent beaucoup etlongtemps et ceux qui travaillent peudheures et ont un salaire très bas. En Allemagne, 42 millions de personnes travaillent,mais 20% le font dans des conditionsprécaires , note Sabine Reiner. Mais, dans une société marquée parle consensus, ces mini-jobs ne seront pas remis en cause. Le modèle allemand pourrait même faire des émulesdu côté des libéraux flamands ou de ladroite espagnole. Le principe dun salaireminimum européen semble voler enéclats. François Hollande avait, de soncôté, lancé en mai à loccasion du 150eanniversaire du SPD cette assertionsujette à multiples lectures : Le progrès,cest aussi de faire des réformes courageusespour préserver lemploi et anticiperles mutations sociales et culturellescomme la montré Gerhard Schröder. Reproduction et diffusion interdite ©La Lettre de LExpansion lalettredelexpansion/enquetes/la-recette-allemande-anti-chomage_13085.html
Posted on: Mon, 11 Nov 2013 22:53:50 +0000

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