La république algérienne démocratique et populaire Le - TopicsExpress



          

La république algérienne démocratique et populaire Le ministère de la jeunesse et des sports L’association culturelle Adrar N-Ezza de village Ait Malek rend l’hommage à tous les guerriers qui ont lutté pour notre liberté pour notre paix d’aujourd’hui Association culturelle Adrar N-Ezzan de village Ait Malek Email ; Adrar-N-Ezza@hotmail Exposé : La guerre d’Algérie La guerre dAlgérie est la plus longue et la plus violente des guerres dindépendance quait connues la France. Pourquoi ce conflit, que lon a si longtemps appelé de façon édulcorée les « événements » dAlgérie, na-t-il pu être évité ? À quel prix les Algériens ont-ils obtenu lindépendance ? 1. LAlgérie française 1.1. La situation économique et politique Depuis 1830, lAlgérie est sous domination française. Cest la seule colonie française de peuplement. Les trois départements algériens accueillent une forte communauté française (10 % de la population). Souvent installés depuis plusieurs générations (80 % dentre eux sont nés sur le sol algérien), les Français dAlgérie sont attachés à cette terre. Linégalité économique est patente : — dun côté, les colons français appartenant aux classes moyennes, possèdent les meilleures terres agricoles, et développent des activités tournées vers lexportation ; — de lautre, les Algériens sont souvent cantonnés à une agriculture extensive, aux emplois précaires, voire au chômage. Cette disparité entre les deux communautés est, par exemple, illustrée par le surnom donné aux Français dAlgérie, les « pieds-noirs » (car ils portent des chaussures). Linégalité économique se double dune inégalité politique : les colons français ont les mêmes droits politiques que leurs compatriotes en métropole, contrairement aux Algériens, de statut « coranique ». En 1947, une Assemblée algérienne, qui dispose de pouvoirs financiers, est créée. Mais elle est, de par sa représentation même, inégalitaire : un million de Français y compte le même nombre délus (60) que neuf millions dAlgériens. En 1948, les candidats indépendantistes nobtiennent quun nombre restreigne de représentants. Le trucage, manifeste, soulève la colère des nationalistes. 1.2. Le mouvement nationaliste Le mouvement nationaliste algérien est constitué de trois courants : — les ulémas (les docteurs de la loi musulmane), traditionalistes ; — le mouvement réformiste de Ferhat Abbas (lUDMA, ou Union démocratique du manifeste algérien) qui est favorable à la négociation ; — le parti révolutionnaire de Mes sali Hadj (le MTLD, ou Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), partisan de la lutte armée. Lattitude intransigeante de la France conduit un des proches de Mes sali Hadj, Ahmed Ben Bella, à créer un Front de libération nationale (FLN). Linsurrection est lancée le jour de la Toussaint 1954. Soixante-dix actions sont déclenchées simultanément contre les intérêts français. 2. La « sale guerre » 2.1. Lengrenage Se multiplient alors les actions de représailles des colons français, les commandos terroristes et les exécutions orchestrées par le FLN pour terroriser les Algériens et les rallier à sa cause. Au cours de lété 1955, des insurgés massacrent une centaine de colons français dans le Constantinois. Les représailles sont massives (12 000 Algériens sont exécutés). Les négociations avortent. Pour pacifier le pays, le président du Conseil, Guy Mollet, envoie les soldats du contingent en Algérie (1956). Le général Massu gagne la « bataille dAlger » (1957). Larmée contrôle les points stratégiques mais, face à la guérilla menée par lArmée de libération nationale (ALN), elle ne parvient pas à la pacification. 400 000 hommes sont engagés en Algérie (il sagit donc bel et bien dune guerre, terme qui ne sera jamais employé par les autorités françaises de lépoque). Les attentats entraînent des représailles : en février 1958, le bombardement du village tunisien de Saki et Sidi Youssef, base du FLN, fait 69 morts (dont 21 enfants). Cest lengrenage ; la guerre devient inévitable. 2.2. La crise La guerre en Algérie met à mal les finances publiques françaises : linflation reprend, la balance commerciale devient déficitaire ; pour rééquilibrer les finances, le gouvernement dévalue la monnaie (le franc) de 20 %. Limage de la France à létranger se détériore. Enfin, certaines méthodes de larmée (lusage de la torture, notamment) provoquent lindignation chez une partie des Français de métropole. La nomination dun président du Conseil favorable à lindépendance (Pierre Pflimlin) déclenche linsurrection des Français dAlgérie, le 13 mai 1958. Le général de Gaulle est appelé à la tête de lÉtat pour dénouer la crise. Le 4 juin, il rassure les Français dAlgérie en lançant son fameux « Je vous ai compris ». 3. Lindépendance de lAlgérie 3.1. Le pragmatisme du général de Gaulle Lopinion se montre de plus en plus hostile à la « sale guerre » ; les grandes puissances internationales font pressions ; les finances de lÉtat se détériorent… En vain, le président Charles de Gaulle propose aux nationalistes algériens « la paix des braves », une reddition honorable du FLN. Lattitude de Charles de Gaulle évolue progressivement vers lidée dindépendance. En 1955, il suggérait une « association », laissant croire que lAlgérie pourrait rester province française. En 1959, il propose lautodétermination. Un an plus tard, il parle « dAlgérie algérienne ». Les Français dAlgérie se sentent alors trahis. Ils se révoltent en janvier 1960 : cest la semaine des barricades, début de multiples affrontements. Des officiers hostiles à lindépendance tentent, en vain, un putsch, en avril 1961. Après cet échec, ils passent dans la clandestinité, et se regroupent au sein de lOrganisation de larmée secrète (OAS), qui multiplie les attentats. 3.2. Les accords dÉvian (18 mars 1962) Approuvés par référendum, en juillet 1962, les accords dÉvian entérinent lindépendance de lAlgérie. Lexode des pieds-noirs (les Français dAlgérie) est massif : plus dun million de rapatriés rentrent en métropole, en ayant perdu tous leurs biens. Avec eux, les « harkis », des Algériens ayant combattu aux côtés des Français, fuient pour échapper à la vengeance des nationalistes. Selon certaines estimations, le nombre de morts pendant la guerre dAlgérie sélèverait à un million, pour la plupart des Algériens. Ve République : référendums DATE OBJET DU RÉFÉRENDUM CONSIGNES DE VOTE 28 septembre 1958 Approbation de la Constitution de la Ve République OUI : gaullistes, Centre national des indépendants (CNI), Mouvement républicain populaire (MRP), la majorité du Parti radical-socialiste et de la Section française de lInternationale ouvrière (SFIO). NON : poujadistes, Parti communiste français (PCF), laile gauche de lUnion démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), laile gauche du Parti radical-socialiste, une minorité de la Section française de lInternationale ouvrière (SFIO) ( qui fonde le Parti socialiste autonome (PSA) (, lUnion des forces démocratiques (UFD). Oui 79,2 p. 100 Non 20,7 p. 100 Abstentions 15,6 p. 100 8 janvier 1961 Autodétermination en Algérie NON : Parti communiste français (PCF), par hostilité au général de Gaulle, et partisans de lAlgérie française. Oui 75,2 p. 100 Non 24,7 p. 100 Abstentions 23,5 p. 100 8 avril 1962 Accords dÉvian OUI : les partis de droite et de gauche, y compris le Parti communiste français (PCF). NON : extrême droite et partisans de lAlgérie française. Blanc : Parti socialiste unifié (PSU). Pas de consigne de vote : CNI. Oui 90 p. 100 Non 9,3 p. 100 Abstentions 24,4 p. 100 28 octobre 1962 Élection du Président de la République au suffrage universel OUI : Union pour la nouvelle République (UNR), le parti gaulliste. NON : tous les autres partis politiques (le « cartel des non »). Oui 61,7 p. 100 Non 38,2 p. 100 Abstentions 22,7 p. 100 27 avril 1969 Création de régions et réforme du Sénat NON : tous les partis de gauche, les anciens partisans de lAlgérie française, Valéry Giscard dEstaing (Républicains-Indépendants), Jean Lecanuet (centristes), de nombreux sénateurs. => Le non lemporte : le général de Gaulle donne sa démission le 28 avril. Il cesse dexercer ses fonctions de président de la République. Oui 47,6 p. 100 Non 52,4 p. 100 Abstentions 19,9 p. 100 23 avril 1972 Extension de la Communauté européenne au Royaume-Uni, au Danemark et à lIrlande NON : Parti communiste français (PCF). Ne pas prendre part au vote : Parti socialiste (PS). OUI : tous les autres partis politiques. Oui 68,3 p. 100 Non 31,7 p. 100 Abstentions 39,8 p. 100 6 novembre 1988 Statut de la Nouvelle-Calédonie Oui 80 p. 100 Non 20 p. 100 Abstentions 62,4 p. 100 20 septembre 1992 Ratification du traité de Maastricht NON : extrême droite, extrême gauche, Jean-Pierre Chevènement au sein du Parti socialiste (PS), Philippe Séguin et Charles Pasqua au sein du Rassemblement pour la République (RPR), Philippe de Villiers au sein de lUnion pour la démocratie française (UDF). Oui 50,8 p. 100 Non 49,2 p. 100 Abstentions 28,9 p. 100 24 septembre 2000 Référendum sur la réduction de la durée du mandat présidentiel Le taux dabstentions est le plus élevé des scrutins de la Ve République. NON : Rassemblement pour la France (RPF). Ne pas prendre part au vote : Parti communiste français (PCF) OUI : Parti socialiste (PS), Rassemblement pour la République (RPR), Union pour la démocratie française (UDF), Démocratie libérale (DL), Mouvement des citoyens (MDC), Parti radical de gauche (PRG) Oui 72,91 p. 100 Non 27,09 p. 100 Abstentions 69,27 p. 100 2 HISTOIRE 2.1 Les origines Des ossements découverts sur le territoire algérien témoignent d’une présence humaine qui remonte à plus de 500 000 ans (voir paléolithique). Des civilisations ibéromaurusiennes (de 13 000 à 8 000 av. J.-C. environ), définies pour la première fois à La Mouillah, près de Tlemcen, et capsiennes (de 7 500 à 4 000 av. J.-C. environ) se développent respectivement dans le Nord (région de Constantine), dans l’Est et dans le Sahara. On ne connaît pas l’origine exacte des Berbères. Chasseurs puis pasteurs et cultivateurs, ils s’organisent en tribus et en confédérations, que les Grecs distinguent sous les noms de Libyens, et les Romains sous ceux de Numides et de Maures. 2.2 De Carthage à Rome Aux alentours de 814 av. J.-C., les Phéniciens, navigateurs venus de l’est méditerranéen, fondent la ville de Carthage, dans l’actuelle Tunisie. Son rayonnement commercial n’est effectif qu’après la décadence de Tyr (550 av. J.-C.), leur principale cité. Les Carthaginois établissent des comptoirs sur la côte algérienne (Annaba, Skikda, Alger, etc.), et exercent une domination économique et politique sur les populations libyco-berbères. En revanche, les chefs numides ont mieux su jouer des rivalités que la cité a développées avec Rome. Ainsi, durant les guerres puniques (IIIe-IIe siècles av. J.-C.), Masinissa, un chef numide allié à Rome, s’empare de Cirta (Constantine). Cette capitale des rois berbères de Masaesyles, dont le territoire s’étendait jusqu’au Maroc oriental, devient alors celle de la Numidie. Après un long règne (203-148 av. J.-C.), Masinissa meurt, laissant le royaume en partage à ses fils, qui composent avec les Romains. Mais le petit-fils de Masinissa, Jugurtha, refuse la mainmise romaine ; instigateur d’une insurrection en 111 av. J.-C., il est soumis par Rome en 105 av. J.-C. Sous l’autorité romaine, la Numidie devient avec l’Égypte le « grenier de Rome », fournissant blé et huile d’olive. La Maurétanie, annexée à l’Empire romain en 40 apr. J.-C., est divisée en deux provinces impériales (Maurétanie tingitane et Maurétanie césarienne), tandis que l’est de l’Algérie est rattaché à la province proconsulaire d’Afrique. Pour protéger la région des raids des tribus nomades, un réseau de voies militaires est construit, reliant entre elles des villes de garnison, plusieurs cités de 5 000 à 10 000 habitants, qui sont dotées de tous les attributs des villes romaines (Timgad, Lambèse). Au IVe siècle apr. J.-C., alors que les légions romaines appelées à défendre l’Empire en déclin se retirent de Numidie, la région est, pour un temps, déclarée indépendante, sous la pression du mouvement donatiste. La population berbère latinisée, tôt convertie à la foi chrétienne, s’est en effet massivement ralliée à cette secte chrétienne, persécutée par les autorités romaines, après que le christianisme est devenu religion officielle de l’Empire (313), tandis que les tribus berbères des montagnes, non latinisées, continuent à résister. Dans un contexte d’anarchie, les Vandales, peuple germanique, envahissent l’Afrique du Nord et y établissent un royaume en 429. Leur domination, limitée à la bande côtière, reste cependant fragile, et des principautés berbères indépendantes se reconstituent durant cette période. En 533, les Vandales sont chassés par les armées de l’empereur byzantin Justinien Ier, dont le rêve est de faire renaître la splendeur de l’Empire romain. La conquête byzantine, pourtant, se limite seulement à l’est du pays. 2.3 Les dynasties musulmanes du Moyen Âge Le rêve de Justinien Ier s’effondre lorsque, en 647, les Arabes, porteurs d’une nouvelle religion, l’islam, se lancent à la conquête de l’Afrique du Nord, et trouvent un accueil favorable dans les populations urbaines et côtières, dont beaucoup se convertissent. À l’est, dans les Aurès, ils doivent s’opposer à la résistance de deux chefs berbères, Kusayla et la Kahina, une prophétesse. Mais, dès le début du VIIIe siècle, les Berbères se soumettent et se convertissent massivement à l’islam. Des chefs de guerre, tel Musa ibn Nusayr, s’illustrent dans les troupes musulmanes. Dès le début du VIIIe siècle, l’Algérie, comme l’ensemble du Maghreb, est devenue une province placée sous l’autorité des Omeyyades. Les Arabes et les nouveaux convertis, qui ont adopté leur genre de vie et leur langue, y constituent une élite urbaine. Après 740, tandis que se multiplient les querelles de succession pour le califat, les Berbères se dressent contre l’autorité califale et beaucoup rallient les kharijites, dissidents fondamentalistes et démocrates de l’islam. Une communauté kharijite subsiste d’ailleurs aujourd’hui dans le Mzab (ibadites). Les Berbères kharijites fondent plusieurs petits royaumes, dont l’un des plus importants, celui des Rostémides, créé en 777 à Tahert (Tiaret), est balayé en 911 par la dynastie arabe chiite des Fatimides, soutenue par les Kabyles, une confédération berbère de l’Est. Dès le XIe siècle, l’arabe devient la langue majoritaire dans les plaines et les steppes. Seuls les Berbères des montagnes résistent durablement. Deux dynasties berbères règnent cependant sur toute la région entre le XIe et le XIIIe siècle : les Almoravides et les Almohades. Venues de la Mauritanie pour la première et du nord du Maroc pour la seconde, elles étendent leur influence du Nord-Ouest africain au sud de l’Espagne. Tlemcen, la capitale des Almohades, devient un centre artisanal réputé. On y construit de belles mosquées et de nombreuses écoles coraniques. Les ports maritimes (Bejaïa, Annaba et Alger, en pleine expansion) développent un commerce actif, apportant en Europe les fameux chevaux barbes, de la cire, un cuir de qualité et des tissus. 2.4 L’autorité ottomane L’anéantissement des Almohades, en 1269, déclenche une rude bataille commerciale entre chrétiens (Espagnols) et musulmans pour le contrôle des ports de la Méditerranée. La région est partagée entre trois dynasties berbères : les Mérinides à Fès, les Abdelwadides à Tlemcen et les Hafsides à Tunis. Dès la fin du XVe siècle, après la reconquête chrétienne (la Reconquista) de la totalité de l’Andalousie, l’Espagne occupe plusieurs ports de la côte algérienne (Mers el-Kébir, Oran, Béjaïa). Les Abdelwadides acceptent le protectorat espagnol, mais les autorités religieuses des villes portuaires, soutenues par la population, engagent des corsaires, qui capturent les navires marchands et retiennent l’équipage et la cargaison en échange d’une rançon. En 1518, Alger et plusieurs autres ports sont assiégés par les Espagnols ; les Turcs ottomans sont appelés à la rescousse. Les Barberousse, deux frères corsaires d’origine grecque ou sicilienne — selon les sources — et convertis à l’islam, obtiennent du sultan Soliman le Magnifique d’être envoyés en Afrique du Nord avec une flotte. Ils chassent les Espagnols de la plupart de leurs nouvelles possessions, et résistent au siège de Charles Quint devant Alger (1541). Les Abdelwadides sont déposés en 1554, et Khayr al-Din, le plus jeune des Barberousse, est nommé beylerbey, c’est-à-dire représentant du sultan en Algérie. Proconsuls militaires d’Afrique, ces « rois d’Alger » exercent leur autorité non seulement sur la zone littorale, mais aussi sur les pachas de Tunisie et de Tripolitaine. En raison de son éloignement de Constantinople, la régence d’Alger est gouvernée comme une province autonome. Conséquence indirecte de la Reconquista espagnole, l’établissement des Ottomans en Algérie débouche sur la mise en place d’une monarchie élective et de formes de gouvernement qui ont marqué profondément l’Algérie : au XVIIe siècle, Alger choisit son dey qui reçoit ensuite l’investiture de Constantinople. L’ordre est en principe assuré par deux forces militaires rivales, l’odjaq, la milice des janissaires, et la taïfa des raïs, la corporation des corsaires. Mais l’arrière-pays — le Sud, le Constantinois, la Kabylie — échappe au pouvoir de la régence d’Alger, qui est essentiellement une « colonie d’exploitation ». Le pouvoir ottoman a recours à la formation de smalas (colonies militaires) et aux maghzens, des tribus privilégiées qui font rentrer l’impôt. 2.5 La conquête française À l’extérieur, Alger doit sa puissance à l’efficacité de sa flotte de corsaires qui exerce une forte influence en Méditerranée occidentale. Régulièrement, les États européens payent un tribut pour assurer la protection de leurs navires, et les rançons des prisonniers apportent de gros revenus à la régence. Mais à la fin du XVIIIe siècle, les progrès réalisés en matière d’armement et de construction navale permettent aux Européens de mener une action collective contre la capitale corsaire. En 1815, les États-Unis envoient une escadre navale à Alger. L’année suivante, le dispositif défensif de la ville est pratiquement annihilé par une flotte anglo-hollandaise. En 1827, prétextant un incident qui oppose le dey Hussein au consul de France Deval, Charles X ordonne un blocus naval et une expédition militaire contre la ville. Les troupes françaises, fortes de 37 000 hommes, s’emparent d’Alger en 1830 et occupent une partie du pays. Le nouveau régime suscite d’emblée une farouche résistance de la part des tribus, habituées à une autorité turque très indirecte. En Oranie, elles s’organisent autour de l’émir Abd el-Kader, qui proclame la guerre sainte (voir djihad) contre les Français en 1839. Sa tactique, fondée sur des attaques éclair, rend très difficile l’entreprise de conquête menée notamment par le général Bugeaud. Abd el-Kader, qui se réfugie au Maroc et obtient, un temps, l’appui du sultan marocain, est définitivement vaincu en 1847, mais il demeure longtemps un héros de la résistance nationale aux yeux de nombre d’Algériens. 2.6 La colonisation française Les premiers colons français qui s’établissent aux environs d’Alger achètent à bas prix ou confisquent leurs domaines aux propriétaires algériens et turcs. La conquête, menée par l’armée française, ne s’achève qu’en 1857 avec la soumission des oasis du Sud et de la Kabylie. Elle est facilitée par le repli opéré par les Ottomans, qui, dès 1820, ont octroyé des chartes libérales officialisant la transformation des régences en protectorats semi-indépendants, puis par l’impossibilité pour les chefs de guerre algériens de faire en quelques années l’unité d’un pays morcelé politiquement, géographiquement et ethniquement. C’est dans ce vide politique que s’engouffrent les conquérants. La colonisation officielle commence en 1836 dans la Mitidja. D’abord réticente, l’administration française organise l’attribution de terres à des colons dont elle encourage la venue jusqu’au début du XXe siècle, à grand renfort de publicité, notamment chez les viticulteurs du Midi, dont les vignes ont été détruites par le phylloxéra. En 1848, l’Algérie est proclamée territoire français et divisée en trois départements. Les colons constituent une élite privilégiée, qui développe de grands domaines produisant du vin et des agrumes commercialisés en France. Si certains Européens bâtissent de véritables fortunes, la majorité des colons est constituée de fonctionnaires, de petits exploitants agricoles et de commerçants. Après la révolution de 1848 puis au lendemain de la Commune de Paris, des opposants politiques sont déportés en Algérie, venant grossir les rangs des colons. L’administration de la population musulmane est confiée aux Bureaux arabes créés en 1844 par Bugeaud, gouverneur général de l’Algérie depuis 1840. Formés uniquement d’administrateurs militaires, ils protègent les populations arabes des exactions des colons et provoquent le sénatus-consulte de 1863 qui, en principe, garantit leurs terres aux tribus. Sur le plan administratif, les colonisateurs de l’Algérie, les Français comme les Ottomans avant eux, hésitent entre une politique d’assimilation et des mesures visant à préserver l’autonomie de la colonie, sans vraiment réussir à trouver de solution viable. Instrument de l’assimilation, le décret Crémieux de 1870 accorde la citoyenneté française aux 32 000 juifs d’Algérie, puis en 1889 la loi de naturalisation des enfants nés en territoire français permet l’accroissement rapide de la population non musulmane. À partir de 1881, on tente aussi une gestion directe de l’Algérie depuis les ministères parisiens ; échec complet, cette expérience a pour conséquence d’aggraver le sort des populations arabes, ignorées par les législateurs. À la fin du XIXe siècle, le régime d’autonomie financière est rétabli. Outre le gouverneur général, l’essentiel du pouvoir est détenu par l’Assemblée des délégations financières des colons, des non-colons et des indigènes musulmans (21 représentants sur 69 membres). Le pays demeure fort peu industrialisé. La population algérienne, évaluée à 2 millions d’habitants à peine en 1830, est estimée à près de 10 millions en 1954, dont 1 million d’Européens. À la veille de la Première Guerre mondiale, la plupart des jeunes Algériens souhaitent devenir français à part entière, et la mobilisation de 1914 se fait, à l’étonnement des autorités, dans une atmosphère d’« union sacrée », chez les musulmans comme chez les colons. Mais la législation interdit aux autochtones de tenir des réunions publiques ou de quitter leur maison ou leur village sans permission. Sujets français, ils ne peuvent devenir des citoyens de plein droit qu’en renonçant à leur statut coranique. Le nationalisme algérien se développe au début des années 1920 au sein de la bourgeoisie musulmane. La demande initiale concerne simplement l’égalité des droits avec les Européens, comme le souligne le cheikh Ibn Badis : « Le bonheur du peuple algérien, grâce à l’aide de la France démocratique. » Les principaux dirigeants nationalistes, Ahmed Messali Hadj, fondateur, en 1926, de l’Étoile nord-africaine, Ferhat Abbas ainsi qu’Ibn Badis, animateur de la ligue des Oulémas, accueillent favorablement le projet Blum-Violette (1936), qui propose d’élargir l’accès à la citoyenneté française sans contrepartie religieuse. Mais le projet de loi, et toutes les tentatives effectuées dans ce sens, se heurte à l’hostilité des colons comme à celle de l’Assemblée nationale française Frustré par l’opposition systématique à toute politique d’assimilation, alors même que la population algérienne fait preuve d’une loyauté sans faille pendant la Seconde Guerre mondiale, Ferhat Abbas publie le Manifeste du peuple algérien en 1943, un an après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord. Les promesses de réformes viennent trop tard. En mai 1945, les révoltes de Sétif et de Guelma entraînent une répression sanglante (8 000 morts à Sétif), qui aboutit à la radicalisation des nationalistes algériens dont les mouvements sont interdits durant un an. En 1946, Ferhat Abbas fonde l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), tandis que Messali Hadj crée le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). En 1947, l’Assemblée nationale française adopte un nouveau statut de l’Algérie, instituant une Assemblée parlementaire algérienne, avec un nombre égal de délégués européens et musulmans. Mal appliqué, le statut ne satisfait pas les indigènes et mécontente les colons. Les nationalistes les plus radicaux décide alors de s’engager dans la lutte armée . Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) Le bureau politique du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), réuni ici en août 1962, est composé de Rabah Bitat, Belkacem Krim, Ben Khedda, Ahmed Ben Bella et le colonel Si Hassan, commandant militaire de la willaya IV (de gauche à droite). Graffiti de lOAS Pendant la guerre dAlgérie, lOrganisation armée secrète (OAS) qui soppose à lindépendance de lAlgérie par la violence et le terrorisme a signé, au centre dAlger, un graffiti qui proclame : « La France reste. » la guerre dAlgérie LAlgérie est une colonie de lEmpire français depuis 1830. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ses revendications dindépendance se font plus pressantes auprès du gouvernement français, qui refuse toute idée dindépendance. En 1954, la guerre éclate entre les nationalistes algériens et les colonisateurs français. Après huit années dune guerre sanglante, lAlgérie obtient son indépendance en juillet 1962. Cette photographie montre des soldats algériens en 1957. la campagne pour la paix en Algérie Après huit années de guerre, lAlgérie obtient son indépendance en juillet 1962. La guerre a divisé les Français entre partisans des nationalistes algériens et partisans du maintien de la colonie. Aussi, après la paix et lindépendance de lAlgérie, le gouvernement français lance-t-il une campagne de pacification des esprits en annonçant le cessez-le-feu et en demandant daccepter « La Paix en Algérie ». Alger, putsch d Alger, putsch d, tentative de coup d’État fomentée par quatre généraux, le 22 avril 1961, dans l’intention de maintenir la présence française en Algérie. À la suite du référendum du 8 janvier 1961 sur la politique d’autodétermination — approuvé par 56 p. 100 des inscrits en France métropolitaine et par sept électeurs sur dix en Algérie — et de l’ouverture des négociations avec le Front de libération nationale (FLN) en mars, il ne reste plus que la révolte aux yeux des partisans de l’Algérie française (voir Algérie, guerre d’). Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, les généraux Salan, Jouhaud, Zeller et Challe, anciens chefs de l’armée d’Algérie, s’emparent du pouvoir à Alger en arrêtant les gouverneurs français Morin et Buron. Le 23, depuis Paris, le général de Gaulle dénonce avec la plus grande fermeté l’absurdité de la rébellion « d’un quarteron de généraux en retraite » et prend les pleins pouvoirs en vertu de l’article 16 de la Constitution. Doutant du succès de cette sédition, le contingent ne suit pas les ordres des officiers rebelles (seuls 650 officiers sur 10 000 y participent). Le discours du 23 mai 1961 suffit à désamorcer le complot : « J’interdis à tout Français, et d’abord à tout soldat, d’exécuter leurs ordres... L’avenir des usurpateurs ne doit être que celui que leur destine la rigueur de la loi ». Ainsi la rébellion est facilement désamorcée, sans que soit versée la moindre goutte de sang. Les généraux Challe et Zeller se rendent tandis que Jouhaud et Salan s’enfuient pour prendre la tête de l’Organisation armée secrète (OAS). Le putsch trouve son épilogue judiciaire le 1er juin 1961 ; les accusés présents sont condamnés à quinze ans de réclusion et les officiers en fuite sont punis de la peine de mort. Les deux principaux responsables du putsch, Salan et Jouhaud, arrêtés et traduits devant la Haute Cour de justice, sont condamnés en 1962 à la détention perpétuelle. Jouhaud est libéré en 1967 et Salan en 1968.
Posted on: Sat, 02 Nov 2013 19:20:05 +0000

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