Les Gentil Il y a une race qui existe encore et encore à Kinshasa…Les Gentils, je veux parler des gens de Bonne Volonté…On aurait cru qu’ils étaient tous devenus des propriétés privés des gourous ou autres « organisations priantes » ( comprenez par ‘organisation priante’ tout ce qui peut vous passer en tête et ne suivez pas forcément mon regard.) Loin de me gargariser, c’est bien un petit témoignage que je voudrez bien rendre. Une histoire. Je suis à bord d’un transport sur la ligne Isc-A.B.A.…Fatigué je rentre…Une fille se lève dans le bus comme une « pasteur »…Elle s’excuse et elle croit que la guimbarde est majoritairement remplie d’étudiants… Elle s’explique alors…Elle est elle aussi étudiante dans un institut supérieur privé spécialisé en Informatique et qui est établi dans la commune de Linguala (à Kinshasa), ceux qui connaissent cet institut pourront peut être aller vérifier car des tels instituts il y en a pas de masse, elle devait finir son cycle de graduat l’année passée (Le cycle de graduat chez nous c’est un peu Le Bac + 3)…Mais elle avait été recalé pour non paiement de frais académiques…On lui avait accordé néanmoins un sursis jusqu’à cette année académique, la courante. Elle doit donc, si elle le peut défendre son mémoire. Justement on était à un mois de l’échéance qu’on lui avait accordé et, sous peu son inscription serait purement et simplement annulée…Elle s’exprimait en français, elle pleurait presque, elle suppliait dirait-on, qu’on se cotise quelque peu pour elle…Récolte : une maigre aumône…Elle n’était pas très découragée la petite, elle devait en avoir une sorte « d’habitude »,.. Elle a quand même donné son numéro de téléphone, au cas où… Moi aussi je n’avais rien donné non par perfidie ni par mauvaise volonté (car bien de gens se disaient certainement que c’est une nouvelle forme de mendicité qui voit le voir, et que même si son récit était vrai chacun a ses propos soucis, etc…je n’invente pas, ça se disait. C’est drôle, parmi les trois personnes qui lui ont donné un rien il y avait aussi un militaire ! (là je ne commente pas trop).Je ne sais pas combien je devais avoir en poche, mais tout était sur mesure…Quand nous arrivons sur le Boulevard Lumumba la fille descend… Je suis un peu déçu car je me promettais de l’encourager, de la réconforter par quelques paroles fortes… Mais voilà que son histoire me hante toute la soirée, et je ne sais comment son numéro me vient rapidement en tête, et…et je l’appelle…Elle répond vite. Je lui propose si ça lui dirait de venir prendre un petit rien et de parler de sa situation dans l’émission, on ne sait jamais. Elle accepte pour tout :le petit rien et l’émission. Le jour convenu elle arrive.Je l’installe un peu pour une restitution et une mise en bouche avant le micro. La fille n’a pas froid aux yeux quoiqu’elle tremble un peu, on ne se connait pas. Petit coup de théâtre, elle me demande : prions d’abord. Je souris, je lui dit non, j’avais déjà prié avant de venir, là , comme sur la chaise d’un psy je l’outille alors à me raconter le fond de son problème : elle me le fait, abondamment. Ça m’émeut comme tout, et je l’exhorte d’étayer tous les éléments que les gens méticuleux pourront vérifier : le nom de son institut supérieur et…Sa cause était défendable comme disent les avocats. On passe vite au studio, et à la fin je passe son numéro. C’est alors que je lui, c’est maintenant que tu dois te mettre à prier pour que ton message touche les auditeurs… On se sépare ainsi sous ces réconforts fleuris. Quelques jours après, elle m’appelle et m’informe qu’un auditeur l’avait appelé vers Gombé-Socimat, pour lui remettre de l’argent ! Au début moi-même je n’y croyait pas trop en la passant sur les ondes. J’ai encore appris que bien d’autres auditeurs l’ont aidé financièrement par la suite…J’en ai un peu conclu qu’il y a bien des « gentils » encore dispos, il suffit peut être de présenter son cas sur un jour « réel »… Pour finir avec l’histoire, je suis moi-même partagé par mes autres activités, mais chaque fois que j’essaie de l’appeler maintenant son téléphone ne passe plus… Certainement, soit elle a perdu son téléphone, soit elle a changé de vie…On m’a appris qu’un jour où je n’étais pas là à la Radio elle était passé me chercher…elle aura sans doute perdu aussi mes coordonnées… Si elle a été aidé tant que ça j’en suis plus que content. C’est peut être ça qu’on appelle prier en homme. J avais publié ce poste déjà le 25 septembre 2010. Freddy
Posted on: Fri, 12 Jul 2013 13:24:13 +0000
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