Liberté du 29 septembre, portrait - TopicsExpress



          

Liberté du 29 septembre, portrait Boudibou On l’appelle Boudibou et je sais pourquoi. Mais chut, respectons l’intimité des gens. L’important n’est pas le surnom, fut-il un peu bizarre, un peu intrigant. Mais oui, pourquoi appellerait-on une très jolie dame de ce sobriquet ? Mystère de l’amour, mystère de la tendresse, mystère du respect, car ce sont bien ces trois valeurs qui ont poussé ceux qui l’aiment à la surnommer ainsi. On ne dira pas plus. Que le lecteur nous pardonne de le laisser sur sa faim. Et puis quelle importance ? Boudibou aujourd’hui, Guiri hier et Vianey avant-hier. Elle eut mille surnoms. Mais un seul la résume tout entière : bonté. Oui, elle était la bonté même, mais de cette bonté si rare dans notre pays : le cœur qui donne et qui n’attend rien en retour dans ce monde. Et même dans l’autre. Elle était bonne comme d’autres sont méchants. Etait ? Mais pourquoi donc ? Elle est toujours vivante offrant une main secourable à toute personne qui a besoin d’elle. Fille de bonne famille, belle à en crever, elle irradie l’innocence si bien qu’elle ressemble-que les intolérants me pardonnent, hein me pardonnez-vous ?- à une sainte d’icône russe. Elle en avait la luminosité et le regard pur que nul ressentiment, que nulle mauvaise pensée ne traverse. Boudibou est une bénédiction pour sa famille et ses voisines les plus pauvres, les plus malades, les plus faibles. Avec sa petite voiture, on la croise souvent emmenant avec elle, une ville dame, frimée par tout le monde et sa fille, attardée mentale, qui doit bien peser le poids de la voiture, ou presque, n’exagérons rien. Pourtant, Boudibou, qui appartient à une famille assez aisée aurait pu faire comme les autres ; mais non, pour elle la vie n’a de sens que si on est utile aux autres, et ils sont si nombreux, qui sont dans le besoin. Un jour, alors qu’elle rendait visite à une malade, catastrophe : la voilà mordue par un chien féroce qui n’a pas compris que cette femme, avec un couffin dans la main, est venue porter assistance à sa maitresse. Un chien, on le sait bien, même s’il est le meilleur ami de l’homme, n’a pas la perception de la bonté et de la beauté. Il a vu en cette femme une intruse, il avait peur, il avait faim, il lui sauta dessus. Il aurait pu la tuer si sa maitresse ne l’avait pas arrêté. Boudibou s’en tira avec de graves blessures. Vous pensez qu’elle sera vaccinée à vie, traumatisée, qu’elle ne retournera plus voir cette vieille femme malade et solitaire ? Erreur. Elle reviendra avec le même couffin plein de victuailles. Et, miracle, à la longue, le chien, ce chien qui l’avait mordu au sang, deviendra son ami. Dès qu’il la voit, il lui saute dessus. Par amour et non par instinct. Au fil du temps, lui aussi a compris qu’il avait affaire à une femme d’exception qui payait ses morsures en gros steak ! Souvent les chiens sont plus reconnaissants que nos congénéres… HG hagrine@gmail
Posted on: Mon, 30 Sep 2013 06:41:25 +0000

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