L’Alsace, terre qui a vu naître le livre illustré à la fin du XVe siècle, début du XVIe siècle, était la seule région de France à ne pas avoir de comité régional du livre. C’est chose faite. La profession s’est structurée en mai dernier pour former la confédération de l’illustration et du livre (CIL). L’État (direction régionale des affaires culturelles) et la Région apportent leur pierre à l’édifice sous la forme d’un fonds de soutien à l’économie du livre qui a été mis en place hier et sera financé à raison de 90 000 euros par chaque partenaire, soit une somme de 180 000 euros par an. Le protocole a une durée de vie illimitée. « Le livre oblige à prendre du recul, à prendre le temps de réfléchir, le numérique s’inscrit plus dans l’immédiateté » Cette initiative s’inscrit dans le prolongement du contrat de progrès 2012-2014 qui a pour objectif de professionnaliser les acteurs de la filière du livre et de les aider à se structurer. Elle vient donner de l’étoffe au portail Alsatica qui avait été lancé il y a quelques années pour conférer une visibilité au secteur, a rappelé Dominique Ehrengarth, président de la CIL. La CIL regroupe cinq associations professionnelles : le groupement des illustrateurs d’Alsace (GRILL), Le fauteuil Vapeur, l’association des libraires indépendants du Rhin (A.LIR) née en 2012, l’association des éditeurs d’Alsace (AEA), l’association de coopération régionale pour la documentation et l’information en Alsace (CORDIAL). Une extension est déjà prévue à d’autres acteurs régionaux. Pour l’administratrice du CIL Clotilde Lambert, la structure fera un état des lieux des professions, diffusera des informations juridiques ciblées, initiera un cycle de formation sur les mutations en cours dans le secteur du livre, informera sur les accès aux divers métiers et nourrit l’ambition d’associer les écrivains à son action. Pour le préfet Stéphane Bouillon, ces initiatives permettent de préserver la diversité de la création, à l’ère du numérique qui apparaît à la fois comme un apport nouveau et une menace potentielle d’uniformisation. « Les grandes idées ont été véhiculées par le livre qui oblige à prendre du recul, à prendre le temps de réfléchir, le numérique s’inscrit plus dans l’immédiateté », a-t-il analysé. Maintenir un réseau de librairies indépendantes de qualité Et si l’État et la Région donnent leur appui financier, ce n’est pas eux qui vont décider de la politique à mener mais les libraires, bibliothécaires, illustrateurs engagés dans le projet, a souligné Pascal Mangin, conseiller régional qui a déblayé le terrain. « Les professionnels sont les maîtres de leur destin », a de même rappelé Philippe Richert, président de la Région. Les défis sont nombreux. Il s’agit d’œuvrer pour la réédition d’ouvrages indisponibles, pour la traduction, pour la participation à des salons. Il s’agit de maintenir un réseau de librairies indépendantes de qualité. Il s’agit d’accompagner auteurs et illustrateurs par le soutien aux résidences, l’attribution de bourses à l’écriture et à l’illustration. En matière d’illustration, le projet s’adosse à des structures de forte envergure comme le musée Tomi Ungerer et la Haute école des Arts du Rhin. DNA 9/11 Christine Zimmer
Posted on: Sat, 09 Nov 2013 13:08:08 +0000
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