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Madagascar: victime de sa francité par JONASY Joelson Jonasy En France comme à Madagascar, les hautes personnalités politiques se servent abusivement de la générosité de l’État quant au paiement de leurs charges personnelles. Tout est au frais de la princesse. Effectivement, les hommes du pouvoir ne déboursent le moindre centime pour le plein de leur véhicule, ni pour leur crédit téléphone, encore moins pour leurs femmes de chambre. Quand on sait que certains ministres des pays nordiques sont contraints à la démission pour des raisons minimes telles que le non paiement des taxes télévision, l’utilisation de la carte bancaire de l’État pour des achats personnels ou le fait de ne pas déclarer au fisc une nourrice, on se demande si notre pays ne pouvait pas battre tous les records par la vitesse avec laquelle nos gouvernements se videraient lorsque pour des manquements de ce genre une démission s’imposait. Outre ces avantages pécuniaires et les faveurs qu’on leur accorde sur le plan logistique, nos personnalités politiques font un usage excessif de leurs passe-droits. Signalons qu’en France, ces privilèges accordés exceptionnellement aux politiques continuent à polluer l’ambiance sociale. Force est de se rendre compte que même dans ce pays qui se vante comme étant le plus respectueux de la justice sociale, le traitement des contribuables diffère en fonction de leur rang social. Il ne faut pas se leurrer. En France, quand un ministre intervient sur un dossier, cela change tout. Rappelons qu’à plusieurs reprises, l’ancien Président Sarkozy s’est fait attaquer par l’opposition pour avoir influencé la justice française sur des dossiers à polémique. Il aurait même manigancé certaines procédures administratives, entre autres celle afférente à la nomination du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel dans un but malsain de mettre sous sa coupe les médias public français. Nos personnalités politiques en font un copier/ coller mais en pire, compte tenu du fait qu’aucun organe de contrôle digne de ce nom n’existe chez nous, au point de favoriser les trafics d’influence et les malversations de tout genre. En ce qui concerne le train de vie de nos hautes personnalités politiques en comparaison avec celui de la grande majorité du peuple malgache, le paradoxe est flagrant. Il est révoltant que nos ministres ne se gênent pas d’investir dans une seule paire de chaussures la somme de 45.000.000 FMG dans un pays où le SMIC moyen ne dépasse pas les 500.000 FMG. Quelle honte pour tous ces malgaches, en nombre incalculable, qui ne peuvent même pas se permettre le luxe de se chausser, faute de pouvoir d’achat ! De toutes les manières, le « bling bling » à la Sarkozy de nos hommes du pouvoir n’échappe à personne. Comment peut-on accepter que dans un pays sous perfusion comme Madagascar, les hautes personnalités politiques voyagent en classe affaires, se déplacent en jet privé, se logent dans des chambres suites à prix d’or. Voltaire n’a pas tort en formulant comme suit son dédain de la chose politique : « La politique est l’art de se servir des hommes en leur faisant croire qu’on les sert ». L’humoriste français Coluche enfonça encore le clou en ces termes : « Cela fait beaucoup marrer les gens de voir qu’on peut se moquer de la politique, alors que dans l’ensemble, c’est la politique qui se moque de nous ». Notons qu’en France comme à Madagascar pour certains hommes du pouvoir, en l’occurrence les anciens Présidents de la République, les anciens Chefs d’État et les anciens Présidents du Sénat ou anciens Présidents de la Chambre basse, la jouissance de certains avantages s’érige en droit à vie. L’ancien Président Sarkozy a la possibilité de toucher, en tout et pour tout un beau pactole de 22.000 euros par mois, disposer d’un bureau de travail offert gracieusement par l’État, avoir droit à 7 collaborateurs payés par l’État, pouvoir voyager gratuitement et de manière illimitée en classe affaires et se voir doté d’un véhicule de fonction avec chauffeur. Certes, les personnalités politiques malgaches, à la retraite ou une fois sur la touche, n’auront pas la chance de bénéficier des mêmes avantages que leurs collègues français, mais toujours est-il que la constitution malgache ne les laisse pas pour autant orphelin. Ils ont droit également à toutes ces faveurs mais en proportion moindre. Si telle est la place que nous donnons à la politique dans notre pays, ne nous étonnons pas si tout le monde se rue vers cet eldorado et que le nombre des partis politiques augmente d’une manière exponentielle, sachant que hors de cette sphère-là, point de salut. De là s’explique, à mon sens, notre difficulté actuelle à nous sortir de cette crise qui perdure dangereusement. Car l’équipe à Andry Rajoelina, ayant pris goût à l’argent facile et par crainte de retomber de nouveau dans une traversée du désert, s’accroche et ne veut rien lâcher, au risque de provoquer une explosion sociale dont personne ne saura prévoir le degré du chaos que cela risquerait d’engendrer. Idem pour ceux qui cherchent à tout prix à lui arracher le pouvoir. Personne ne souhaite louper cette « manne », ce raccourci pour un enrichissement à la vitesse grand V.
Posted on: Tue, 09 Jul 2013 06:22:15 +0000

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