RUMEURS, qu’ils disent !!! Hasard du calendrier : le jour même de la liquidation judiciaire de Virgin, le jour précédent l’approbation par l’assemblée générale des actionnaires de Kering (ex PPR) de la scission de la Fnac de PPR, trois jours avant l’introduction en bourse du Groupe Fnac, le journal Le Parisien titre 600 postes menacés à la Fnac. Une nouvelle fois, c’est par la presse que l’on découvre les projets de l’entreprise. Le détail de l’article précise que selon une source interne, la direction de la Fnac, à la recherche d’une économie de 80 millions d’€, réfléchit à des plans de suppressions de postes concernant 7% des effectifs avec en première ligne les disquaires. Cet article répond aux questions que l’on se posait depuis la publication du prospectus en vue de l’admission de la Fnac sur les marchés boursiers publié par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) dans lequel on pouvait lire : « elle entend poursuivre cette politique d’économie avec la même ampleur sur la période 2013-2014 ». Les fameux 80 millions d’€ d’économie !!! Comment faire encore 80 millions d’€ d’économie alors que ce même montant d’économie en 2012 a été réalisé avec quelques brutalités : fermeture d’un pays l’Italie, plan de licenciement concernant 310 salariés sur 3 sociétés, 200 suppressions de postes à l’international et par la renégociation des loyers et des prestataires. Comme on ne peut fermer 2 fois l’Italie, renégocier indéfiniment les loyers et baisser encore les prestations à moins de faire le ménage soi-même … Cela renforce la crédibilité de l’article du parisien qui cite une source interne : un dirigeant. On pourrait même imaginer une fuite orchestrée pour séduire par cette « cure d’austérité » les investisseurs que le capitaine Bompard devenu VRP a du mal à trouver, et les actionnaires. Les analystes ont d’ores et déjà annoncés que l’action espérée aux alentours de 30€ était surestimée. Finalement, le jour de son introduction en bourse, l’action FNAC cotée à l’ouverture à 22€, clôture à 19€. Rumeurs répond la direction, sans se préoccuper de l’effet dévastateur de cette annonce. Et pourtant : - la direction dans ses communications évoque une réflexion sur les problématiques de CA, d’effectifs et de surfaces - lors de la GPEC, (Gestion Prévisionnelle des emplois et des compétences), la filière disque était au cœur des débats et la solution privilégiée était la mobilité externe (plutôt se débarrasser que d’aider aux reconversions) - dans le prospectus pour l’AMF, il est écrit : «… le CD sera devenu un produit obsolète à l’horizon 2020. », et une nouvelle réduction « de l’espace de ses magasins dédiés à la musique physique au profit d’autres produits tout en maintenant son offre complète de musique sur son site internet ». Depuis 2007, l’entreprise a anticipé les évolutions et a fait disparaître le disquaire. Niant les cœurs des métiers, la relation particulière aux produits, le disquaire (comme le libraire) s’est transformé en Vendeur Produits éditoriaux. La direction ne s’arrête pas là et tout se met peu à peu en place pour gommer les particularités de nos métiers, du service client à la vente en passant par le SAV. Cela a commencé par l’encaissement des vendeurs PT, puis la vente de la carte adhérent par tous. La synthèse est une formation unique pour tous « faire vivre notre expérience client » et une rémunération variable REC qui incite à déborder de sa fiche métier. L’univers kids est symptomatique de ce glissement, les vendeurs de ce rayon exercent déjà plusieurs métiers libraire, disquaire, vendeur produit techniques, voire hôtes services clients : incités d’aller du conseil à la facture et l’encaissement. Le nouvel outil Front de Vente qui débarque bientôt est la première étape de la fusion de tous nos outils spécifiques et la porte ouverte à la disparition de la spécificité de nos métiers. L’absence de réponse aux interrogations des instances sur les économies programmées, la timidité du démenti, le non engagement de la direction à ce qu’il n’y ait pas de PSE en 2013, rien ne concoure à calmer nos angoisses et nos inquiétudes. Retenons l’exemple de Virgin : Solidarité et Vigilance, maintenant, avant qu’il ne soit trop tard
Posted on: Fri, 21 Jun 2013 15:59:33 +0000
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