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SUITE PAGE 1 avant FIN Le 4 juin, le major Mika fut aperçu par plusieurs témoins sur les lieux de fusillade. Interrogé, il a répondu : « j’étais à 100 ou 150 mètres des endroits où il y a eu tir des coups de feu, c’est-à-dire à la Maison Blanche à Yolo et devant l’Hôtel de Ville ». Il affirme qu’il y était à titre d’observateur. 7°) la main étrangère ne fut pas du côté où il disait, c’est-à-dire des étudiants, mais en face. Dans sa déposition devant votre Commission, monsieur Kandolo révèle qu’il eut en prison une visite d’un membre de l’ambassade américaine qui lui demanda s’il était communiste. Il répondit qu’il était nationaliste. 8°) le procès fut truffé d’irrégularités dont : - La réquisition du magistrat instructeur. Celui-ci écrit : « mais, une semaine après, je reçus, à l’Office du Parquet de district de Kinshasa que je dirigeais, la visite de monsieur Kengo wa Dondo, alors Procureur général de la République, qui vint me signifier la volonté de monsieur le Président de la République de voir m’occuper du dossier en cause » (cfr. Le mémoire de monsieur Bienga, p. 1). Cette sollicitude était due au service qu’il venait de rendre dans l’affaire Massamba « New Man ».- le même magistrat se plaint des injonctions reçues de la part du Procureur Général de la République, en particulier, la jonction de la prévention d’intelligence avec une puissance ennemie, la réquisition de la peine de mort et le recours au sérum de vérité. Monsieur Bienga aurait rejeté cette dernière méthode. Monsieur Kengo a nié les faits et déclare avoir seulement encadré les jeunes magistrats dans cette affaire. - la comparution des prévenus sans assignation, le verdict rendu et sur simple dispositif en l’absence des intéressés indiquent à la fois la précipitation et la détermination à punir ceux qui étaient condamnés d’avance. 9°) l’interdiction des associations libres des étudiants, l’AGEL et l’UGEC, et l’enrôlement des étudiants à la Jeunesse du Mouvement Populaire de la Révolution soulignent le but poursuivi : museler l’opposition estudiantine. VI. Zone d’ombres 1. Le nombre des victimes et le lieu d’inhumation demeurent inconnus. Aucune des sources contactées ne nous a rassurés sur ces faits 2. A la question de savoir ce qu’on a fait des morts, où les avez-vous enterré ? Seul le ministre Cardoso a répondu : « je pense qu’ils étaient enterrés à Kinsuka par les militaires », sans autre précision. 2. Le refus des témoins capitaux de répondre à l’invitation de la Commission. Il s’agit de : - Président de la république, monsieur Mobutu ; - Colonel Efomi, alors Administrateur en chef de la Sûreté ; - Monsieur Geyero-te-Kule, ex-Paul Nauellarts, ancien gouverneur de la ville de Kinshasa. Le témoignage de tous ces personnages s’avère important pour votre Commission. VII. Responsabilités Comme pour tous les dossiers d’assassinats, de complots montés de toutes pièces, d’enlèvements et de disparations de plusieurs personnes durant la période de 1965 à 1971, le Président de la République était animé d’une seule hantise : toute poche de résistance à son régime devait être nettoyée, tout leader politique qui ne lui devait pas allégeance devait disparaître. Le président de la république qui a cautionné la rencontre de Goma renie tout ce qui est sorti de cette rencontre. Il limoge son ministre Kithima et dénonce la Charte de Goma. S’attend-il à une réaction de la part des étudiants ? Ses services infestent le milieu estudiantin de mouchards pour que le pouvoir ne soit pas pris au dépourvu Un silence royal est opposé aux sollicitations des étudiants qui cherchent à le rencontrer pour renouer le dialogue. Le pire du drame, les étudiants descendent pacifiquement. Ils ne tombent pas sur les forces de police ordinaire qui, à cette époque, sont très bien équipées, mais plutôt sur les forces armées régulières qui n’hésitent pas à faire usage de leurs armes. On sent que dans le chef du pouvoir, il régnait, à cette époque, une volonté inébranlable de châtier par la mort le milieu estudiantin, de casser l’élan contestataire qui subsistait encore dans les universités et les instituts supérieurs. Ceci est d’autant plus vrai qu’aucun des militaires qui ont tiré sur des jeunes gens n’a pas été inquiété. En ce qui concerne le major Mika, sa complicité dans cet odieux crime ne fait l’ombre d’aucun doute. C’est lui qui gère le dossier étudiant au niveau de la Présidence de la République. Il entretient des mouchards. Il reconnait lui-même avoir été à tous les endroits où il y a fusillade et nous nous disons sûrement pour se rendre compte de l’exécution à la lettre de la consigne qui avait été donnée, c’est-à-dire : tirer… Pour ce qui est du colonel Efomi, votre Commission se réserve d’émettre un avis car le colonel n’a pas encore présenté ses moyens de défense malgré nos nombreuses invitations. Le général Bobozo est responsable pour avoir engagé des troupes armées contre des manifestants sans armes. VIII. Recommandations Des jeunes-gens, à la fleur de l’âge, sans armes, ont été fauchés le 4 juin 1969 par les balles d’une armée qui était censée les protéger. Avaient-ils réellement l’intention de renverser les institutions en place comme il leur a été reproché par la suite ? Rien ne permet de le penser, dans l’audition des témoins. Pour votre Commission, ces jeunes-gens sont morts pour la défense de leurs droits : droit à une vie décente, droit à une saine instruction ; ils sont morts pour un idéal de liberté, de démocratie et de respect de la parole donnée Les parents des victimes, pour la plupart, par peur de représailles, n’ont même pas organisé le deuil en mémoire de leurs chers enfants. C’est pour ces raisons que votre Commission recommande : 1. Qu’en mémoire des étudiants tombés, que la date du 4 juin soit déclarée chômée et payée sur toute l’étendue du pays ; 2. que le président de la république, les services de Sûreté et l’Armée restituent aux parents des victimes les corps des défunts afin qu’une sépulture et un deuil dignes leur soient organisés ; 3. que les parents des victimes du 4 juin soient honorés par toute la nation par une haute distinction dans les ordres nationaux et qu’une indemnisation substantielle leur soit versée par le Gouvernement ; 4. que les auteurs de ce crime et tous les complices soient traduits en justice, 5. que les auteurs de ce crime soient interdits d’accéder aux fonctions politiques pendant au moins deux législatures.
Posted on: Tue, 06 Aug 2013 03:43:31 +0000

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