Sans idéologie, que nous reste-t-il ? Le débat politique a disparu complètement du paysage politique malgache. L’idéologie qui guide un parti politique est devenue un concept méconnu.Les citoyens ont été habitués ces dernières années au classique retournement de vestes des politicards. Le foisonnement des candidatures d’indépendants pousse à se poser la question s’il y a encore de véritables « partis politiques » à Madagascar, les CT et CST durant cette transition ont définitivement ôté tout respect que les citoyens avaient encore un peu des politiciens, le nombre pléthorique des candidats aussi bien aux présidentielles qu’aux législatives ainsi que l’indécence de moyens déployés au cours des propagandes ont permis aux citoyens éclairés de se rendre compte que le poste politique attire et qu’occuper un poste politique ne se conjugue pas avec le patriotisme mais plutôt avec l’intérêt personnel et le népotisme. Aujourd’hui on ne parle plus d’idéologie de parti politique mais on parle de « zanak’i Dada », de « mouvance Ravalomanana », de « miaraka amin’ny président Andry Rajoelina » sans qu’on sache réellement l’idéologie qui guide ces groupements. Le groupement « zanak’i Dada » ou la « mouvance Ravalomanana » semble avoir comme principal objectif le retour de leur « père » mais peut-on développer un pays avec cette idée fixe du retour de celui qui est parti ou que d’autres ont fait partir? Peut-on espérer un bond vers l’avant lorsque pendant quatre ans l’idée qui a été martelé était qu’il faut le retour d’une personne ? Une seule personne peut-elle changer l’avenir de millions de malgaches ? L’idéologie du parti TIM existe-t-elle encore lorsqu’on voit tous les membres en ordre dispersé ? Quelle est l’idéologie de la mouvance Ravalomanana ? De l’autre côté, l’image est la même. On parle de « plate forme avec le président Andry Rajoelina » qui regroupe des gens de différents micros partis politiques et qui a comme credo « être avec le président Andry Rajoelina »! Une fois de plus, peut-on développer un pays avec cette idée fixe d’être simplement « avec » quelqu’un ? Peut-on espérer une vision commune pour le développement du pays lorsque chacun va apporter l’idéologie du parti duquel il est issu ou le peu d’expérience qu’il aura acquise au sein de son ancien parti politique ? Peut-on penser que chacun va jeter aux oubliettes les vagues idéologies qui les ont guidés un temps et épouser entièrement le concept « d’être avec Andry Rajoelina » ? En réalité du côté des zanak’i Dada ou Mouvance Ravalomanana, le culte de la personnalité est bel et bien là avec en toile de fond la haine vis-à-vis de Rajoelina, tombeur de leur père, et peut-être la nostalgie des années 2002-2009 ; du côté de la plate forme Andry Rajoelina le culte de la personnalité est aussi bel et bien là avec en toile de fond la peur du retour de Ravalomanana, qu’ils ont mis dehors, et l’espoir d’un hypothétique changement prôné depuis maintenant 4 ans. Au milieu de tout cela, le citoyen qui essaie de suivre la chose politique, qui croit encore à ce qu’est un vrai parti politique, qui pense qu’un parti politique est animé par une idéologie et non par le culte de la personnalité, ce citoyen est définitivement perdu et paumé et ne s’étonne plus guère des interventions des auditeurs à la radio qui agissent tels des groupies ou des fans clubs des stars du moment. LDGI
Posted on: Mon, 02 Dec 2013 09:41:53 +0000
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