Sur son vélo, mon grand-père était haut perché et je me suis toujours demandé comment il pouvait grimper. Mais le fait est qu’il le faisait avec une agilité magnifique, d’autant qu’il n’était pas le plus grand homme jamais rencontré. S’il m’en souvient il posait un pied sur une pédale tout en jetant l’autre jambe par-dessus la barre pour rejoindre le côté opposé. C’était très acrobatique et élégant ! Le guidon avait une forme arrondie et particulière en accord avec les formes en courbes de ces temps reculés.. Quant aux pédales, elles faisaient avancer si l’on pédalait en avant et servaient de frein si l’on pédalait en arrière. La machine était nantie d’un porte bagage qui eut pu ressembler à un objet de sculpteur, sur lequel il avait coutume de poser ses musettes de pêcheur à la ligne tandis que cette dernière était attachée le long de la barre. C’est sur ce vélo que mon grand-père accompagna les maquisards de la Loire venu libérer le petit village où nous habitions, pour leur montrer le chemin d’un pont défendu par l’occupant de l’autre côté de la rivière. Ce souvenir ne m’a jamais quittée.
Posted on: Sun, 07 Jul 2013 05:32:05 +0000
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