Terrorisme : l’aveu de faiblesse de l’Amérique Vidéo: - TopicsExpress



          

Terrorisme : l’aveu de faiblesse de l’Amérique Vidéo: Demeure du Chaos vimeo/64570573 La fermeture de 19 ambassades et consulats américains, cette semaine, souligne les difficultés de Washington dans sa lutte contre le jihadisme international. Par LORRAINE MILLOT Douze ans de guerre antiterroriste acharnée, menée par George Bush puis Barack Obama, ont porté leurs fruits : les cellules terroristes ne sont plus concentrées en Afghanistan ou au Pakistan, elles ont métastasé dans tout le Moyen-Orient et l’Afrique. «Malgré tous les progrès que nous avons faits, la mort de Ben Laden et la traque d’Al-Qaeda entre l’Afghanistan et le Pakistan, il y a toujours de l’extrémisme radical et violent», a reconnu Barack Obama dans une apparition qui se voulait pourtant distrayante au Jay Leno Show, sur NBC mardi soir. Après avoir beaucoup vanté ses succès et proclamé, en mai, qu’Al-Qaeda était «sur le chemin de la défaite», l’administration Obama reconnaît aujourd’hui qu’elle fait face à une nouvelle menace terroriste, plus diffuse et difficile à cerner. Menace. Des signaux concordants, mais semble-t-il assez vagues, interceptés par les services secrets américains, ont conduit le gouvernement à déclencher une alerte sans précédent ces dernières années. Pas moins de 19 ambassades et consulats américains au Moyen-Orient mais aussi en Afrique ont été fermés pour toute la semaine. Celles de Bagdad et de Kaboul, qui sont toujours particulièrement protégées, ont été rouvertes mais d’autres aussi lointaines que celles de Madagascar, du Rwanda, du Burundi et même de l’île Maurice ont été rajoutées à la liste. Au Yémen, où les services secrets situent actuellement la principale menace, tous les ressortissants américains ont même été exhortés à quitter le pays «immédiatement». L’un des messages interceptés par les services américains, selon une source citée hier par le Washington Post, émanerait directement du chef actuel d’Al-Qaeda, Ayman al-Zawahiri, ordonnant au leader de sa filiale yéménite, Nasser al-Wahishi, de lancer des attaques. La Grande-Bretagne a aussi évacué son ambassade au Yémen, faisant état d’une «menace très élevée de kidnappings par des tribus armées, des criminels et terroristes». Tout en prenant ces précautions, les Etats-Unis ont aussi à nouveau intensifié leurs raids militaires contre des jihadistes présumés au Yémen. Hier, au moins six missiles ont été tirés par un drone, pulvérisant deux véhicules et laissant six corps carbonisés dans la province de Shabwa, ont rapporté des sources locales. L’attaque était la sixième menée par les forces américaines au Yémen depuis fin juillet, en contradiction avec les engagements de Barack Obama, qui avait promis en mai de limiter ces frappes au maximum. «Nous sommes un peu dans un scénario de retour vers le futur, grince le professeur Bruce Hoffman, ancien officier de la CIA, directeur du Centre des études de sécurité à l’université Georgetown. Il apparaît que nos ennemis sont toujours là, même s’ils ont été affaiblis. Nous avons mis du temps aussi à comprendre que la menace a changé. Elle n’émane plus d’un seul grand groupe qu’on savait plus ou moins localiser, mais de plusieurs petites entités qui sont beaucoup plus difficiles à pister.» En 2008 encore, Al-Qaeda n’était implanté que dans sept ou huit pays, rappelle cet analyste, contre «plus de quinze aujourd’hui» : «Le Yémen, le Nigeria, la Tunisie, la Libye, le Niger ou la Mauritanie se sont ajoutés à la liste, et même l’Amérique du Nord, où des complots ont été récemment déjoués.» «Incubateur». Les promesses non tenues d’Obama peuvent bien sûr être incriminées : après avoir promis un «nouveau départ» au monde musulman, le 44e président américain a ponctué ce «dialogue» d’assassinats plus ou moins ciblés qui ne peuvent que dresser les opinions locales contre les Etats-Unis. Au Pakistan, plus de 2 300 militants et civils ont déjà été tués par des frappes de drones sous sa présidence, contre 477 dans les années Bush, selon les chiffres de la New America Foundation, qui tente de tenir un décompte de ces opérations secrètes. Au Yémen, au moins 88 frappes ont été menées sous les ordres d’Obama, contre une seule sous Bush. Contrairement à ses engagements, le Président n’a pas non plus fermé le camp de Guantánamo, qu’il qualifie lui-même d’outil de «recrutement» de terroristes dans le monde entier (lire ci-contre). Et sur la base militaire de Bagram, en Afghanistan, les Etats-Unis continuent de détenir une soixantaine de terroristes présumés, encore plus ignorés que ceux de Guantánamo, n’ayant même pas droit à des avocats. Enfin, Barack Obama a surtout laissé se créer un véritable «incubateur de jihadistes» en Syrie, souligne Hassan Mneimneh, analyste au German Marshal Fund, à Washington. «On a laissé un nouvel Afghanistan s’installer en Syrie, avec des centaines de combattants qui viennent y faire l’expérience du feu et peuvent ensuite créer des cellules au retour dans leurs pays», dénonce cet expert. Il y a deux ans encore, le printemps arabe était considéré par la plupart des analystes américains comme un formidable coup porté à Al-Qaeda, qui allait achever d’enterrer l’organisation. «Mais elle a su changer sa stratégie et l’administration américaine a été prise de court, explique Hassan Mneimneh. La mouvance terroriste a su se transformer selon un modèle qui rappelle l’IRA et le Sinn Féin. Elle a gardé une structure clandestine, mais s’est aussi dotée d’un mouvement visible, avec Ansar al-Charia, qui recrute ouvertement des supporteurs en de nombreux endroits différents. On a fait comme si les printemps arabes portaient un coup fatal à Al-Qaeda, mais le réseau a su se régénérer en capitalisant sur les événements et les besoins locaux.» En Syrie, mais également en Egypte, en Libye et en Tunisie, les jihadistes sont en train d’organiser des milliers de militants qui risquent aussi de basculer dans le terrorisme, soulignent les analystes américains. L’alerte donnée cette semaine est certainement loin d’être la dernière. liberation.fr Par LORRAINE MILLOT
Posted on: Thu, 08 Aug 2013 08:22:10 +0000

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