Un mois après l’élimination de la Sélection nationaleJean - TopicsExpress



          

Un mois après l’élimination de la Sélection nationaleJean Jacques_Pierre_copy_copy_copy senior à la Gold Cup 2013, nous avons rencontré Pierre Jean Jacques, le plus expérimenté de l’équipe. L’international haïtien a donné son point de vue sur les raisons de la contre-performance de ses coéquipiers. Le Matin : Après l’élimination des Grenadiers, sur ta page facebook, vous avez écrit « JJ out » et vous avez remercié tout le monde pour son support. Est-ce que cela veut dire que vous ne jouerez plus pour la Sélection nationale ? Pierre Jean Jacques : Sur ma page j’ai écrit « JJ out », car on était éliminé. J’allais rentrer à la maison vu que j’étais attendu du côté de mon club. J’ai utilisé un petit mot anglais vite fait. Après c’est tout à fait légitime de remercier le peuple, car c’est mon fan club numéro 1 et je ne finirai jamais de remercier les haïtiens pour tout le support qu’ils m’ont apporté et qu’ils m’apportent encore au quotidien. Jouer en sélection dépendra du projet de l’entraîneur et de mes performances en club, car je pense que ce sont les deux éléments indissociables pour être appelé en sélection. L’envie est toujours là. L.M : Comment expliquez-vous l’élimination de la Sélection nationale ? P. J. J. : Comment expliquer l’élimination de la sélection ? Belle question ! (rires). Je vais essayer d’être bref. Je pense que dès le départ c’était un peu mal parti. Je m’explique : on a fait deux matchs amicaux en l’espace de trois jours sous un soleil de plomb contre l’Espagne ; un voyage de 10 h d’avion pour le Brésil suivi d’un bon match contre l’Italie car mentalement ils ont puisé dans leurs réserves pour remonter le score (félicitations) du 12 au 19 juin une semaine de repos bien mérité. La saison a été longue. Il fallait que les joueurs reposent pour mieux repartir après. (Super), par contre du 19 juin jusqu’au début du tournoi, aucune séance physique avec ou sans ballons, sachant que la plupart des joueurs jouant à l’extérieur n’ont pas fait disputé dix matchs dans la saison. Les séances auraient dû compenser ce manque sachant qu’on allait jouer presque tous les trois jours avec des vols d’avion et qu’entre les matchs on n’allait pas avoir le temps d’avoir des séances physiques… Donc physiquement l’équipe n’était pas prête en dépit de la qualité technique dont elle faisait montre globalement. Car, si tu ne peux pas faire les allers-retours sur le terrain, change de sport. Les joueurs eux-mêmes conscients de ce manque faisaient des courses intermittentes pendant que d’autres s’étiraient. Et enfin la stratégie employée contre Salvador n’était pas la bonne. Même en cas de victoire, on serait resté deuxième, alors pourquoi aller chercher une équipe qui doit à tout prix gagner quand il nous fallait juste un match nul. On s’est fait contré tandis que c’était à nous d’attendre et de contrer, parce que physiquement on n’était pas près pour avoir la même influence dans le jeu, et c’était à eux de se livrer, pas nous. Avec Saint-Preux et Maurice en attaque on avait ce qu’il faut pour attendre et jouer en attaque placée mais rapide utilisant leurs points de vitesse. (Dommage) ! L.M : Plus d’un pense que le sélectionneur Blake Cantero a commis une erreur en vous faisant jouer à la place de Jean Eudes Maurice après avoir encaissé le but contre le Salvador. D’après vous, le sélectionneur a fait le bon choix ? P. J. J. : Plus d’un… (Rires) vous les journalistes… ? Je pense que tout entraîneur peut se tromper. Car, ils font un travail très dur. Ce n’est pas facile d’être entraîneur. Il faut faire du social à l’intérieur du sport, et parfois le jugement vu de l’extérieur n’est pas toujours bon. Pour être honnête ; il allait me faire rentrer avant le coup-franc pour jouer à 5 en me positionnant derrière les deux défenseurs qui ont commencé le match. Mais au moment du penalty je suis parti le voir en lui demandant s’il y a lieu que je rentre ou s’il veut faire rentrer un attaquant. Il m’a répondu,- on attend. Car il y avait la possibilité à ce que le gardien arrête le penalty. Donc j’ai attendu. Après le but, il m’a dit, tu rentres, mais au milieu. C’est ce que je voulais. Je pense qu’un attaquant aurait été plus approprié, c’est mon point de vue, et ça n’engage que moi. L.M : Maintenant parlons un peu de votre club. Pour combien de temps avez-vous paraphé le contrat avec Caen ? P.J.J. : J’ai signé un contrat de deux ans avec mon club. J’espère que cette année sera la bonne pour la montée et je pourrais encore prolonger mon séjour dans le club, « inchallah » comme on dit. L.M : Votre équipe chère à Port-au-Prince est dans une situation difficile actuellement. Dites-nous comment comptez-vous l’aider ? P.J.J. : Mon équipe est dans une situation difficile, je pense que vous parlez du Cavaly… C’est que depuis deux ans le club est plutôt dans une situation de survie, et malheureusement c’est un peu le reflet de notre football… (Dommage). Perso je ne rentre pas trop dans la gestion du club tant sur le plan sportif qu’administratif. Je pense qu’il y a un groupe de personnes qui s’occupaient du club qui ont un savoir faire et continueront à le faire. Je suis encore joueur pour encore 4 à 5 ans et tant que j’ai ce statut je continuerai à m’occuper du terrain comme je l’ai toujours fait. Si un jour j’arrive à faire ce qu’il faut pour avoir les diplômes nécessaires à la gestion d’un club, c’est sûr que je serai intéressé à savoir comment fonctionne le Cavaly de Léogâne. Le Matin : Un dernier mot pour le peuple haïtien. Pierre Jean Jacques : Un mot pour le peuple haïtien… Si je commence à parler, je vais peut-être changer de registre hors suis encore footballeur et je compte le rester. Je ne finirai jamais de les remercier pour leur soutien et leur courage. Un grand respect pour eux. Ils m’ont appris à changer mes rêves en objectif et de les concrétiser par le travail et le respect de soi-même pour savoir respecter les autres et non pas d’avoir peur d’eux. J’espère qu’un jour viendra ou tout haïtien pourra sourire un peu plus et qu’on arrêtera de chercher ce qui nous divise pour mieux nous concentrer sur ce qui nous unit. Comme on dit « un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse ». Gardons ce qu’il y a de positif et avançons ensemble, car de la valeur il y en a dans ce pays. Une bonne journée à vous tous et que Dieu vous bénisse.
Posted on: Wed, 21 Aug 2013 18:57:04 +0000

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