[VIVANT] (...) Un envoûtement soudain me porte loin, loin. La corde qui me retient est récalcitrante. Figure de gargouille, grenouille à venin, Tentacules baveuses, fleurs au feu de Dante. Ô cet envoûtement céleste et ténébreux, Marches dacier chromé menant au Paradis. Un fantôme dopéra fantoche, lépreux. Est-ce le gain perdu dans ce sable maudit ? Un manège qui tournoie, qui ding-dong et stoppe. Comme une idée perdue que l’on n’a jamais eue, Une croix dhonneur, un champ vierge sans éclop- És, sans brancards, ambulances, morphine à nu. Amours séchées dans livres fanés. Cercle rouille, Se serre autour de mon cou, de mes reins, de moi. Et lAmant disloqué dans la glace, sans couilles. Mo ! Où sont tes bras qui étreignaient mes émois ? Ah bon ? Misérable mystère, austère pièce En un acte et vers redondants. Annonciateurs Cependant de la décalcomanie des fies- Tas. Trompettes à vos lèvres supérieures. Un bras de fer sengage entre la raison dêtre Et lexistence, elle même en manteau de bois. Cousue dans la peau du ciel, lor. Souffre et salpêtre Sallient pour allumer nos lits. Brûlant de joie. Joie brisée par les dogmes de dieux dont Verlaine Disait quil fallait sen méfier. Vers de jeunesse ! Fut-il énoncé. Donc... vers emplis de joies saines, Vers saillant comme un membre. Dur dans lallégresse. Beau. Oui beau. Tu es si beau, si beau quand tu bandes. Chanter longtemps ces mots que je tai composés. Quil naisse mon rival avant quon ne le pende. Damont en aval, mon royaume est un baiser. . © Alain Granville . . . extrait de Le Premier Baiser Du Monde
Posted on: Fri, 15 Nov 2013 00:24:41 +0000
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