Yasmine... extrait de mon prochain roman... ( Isabelle - TopicsExpress



          

Yasmine... extrait de mon prochain roman... ( Isabelle Eberhardt) .../... Batna était une ville européenne moderne en plein expansion, juchée dans les hauteurs des Aurès dans l’assiette d’un terrain accidenté, plongée dans un vert accablant au milieu des montagnes qui déroulaient à leurs pieds un tapis plein de richesses étalées jusqu’aux hauts plateaux. La garnison militaire de la ville, un immeuble terne et sans architecture, était située à la fin de la rue principale, vers la sortie est en allant à Constantine, chef lieu du département dont Batna faisait administrativement partie. Notre convoi fut acheminé vers le réfectoire de cette grande caserne afin de nous restaurer après un trajet aussi lassant. Nous regagnâmes des chalets construits en bois pour nous reposer et nous préparer au retour emportant la mystérieuse femme en notre compagnie. L’idée me comblait déjà de joie malgré les aléas de l’inconnu parfois effroyablement inconvenant. Le centre de la ville était un quartier résidentiel et commercial occupé par les colons et les militaires français et européens, les arabes habitaient le vieux quartier de la Zmala, une sorte de vieille casbah conçue par les civilisations qui sont passées dans la région depuis la nuit des temps. Certaines tribus vivaient toujours à l’âge primaire, agrippées dans des maisons sculptées dans les murs rocheux de la montagne, donnant aux douars l’image de fourmilières oubliées en plein dans les hauteurs. Bien que la population ait été qualifiée d’arabe, la grande majorité des locaux étaient de souche berbère, relevant de la frange du filon Chaouïa. Les paysans vivaient du travail des terres exploitées par les colons, d’autres tiraient profit des matériaux naturels tels que laine, terre bois et métaux, pour fabriquer des produits d’artisanat ménagère vendus aux souks pour subvenir à l’urgence du besoin absolu. La catégorie des pauvres intouchables se mourait dans la misère, se noyait dans la faim, sombrait dans l’ignorance et les épidémies et survivait grâce à l’apport d’un hasard radin versé dans leurs mains intimidées par la mendicité. L’ensemble des indigènes étaient de conviction musulmane, mais il existait des tribus qui exerçaient la religion à la manière soufie en se démarquant du reste des pratiquants par l’application des rites radicalement stricts et des comportements au quotidien abusivement chauvin. .../... Kader.
Posted on: Fri, 16 Aug 2013 00:06:54 +0000

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