le scandale du micro crédit au Maroc (juin 2013) Au Maroc, les micro crédits sont une catastrophe. Endetté comme le reste de l’Afrique depuis l’indépendance, le Maroc a été soumis à des programmes d’ajustements structurels. Il en a résulté privatisation, précarisation, chômage, et pauvreté qui ont surtout atteint les femmes. En 1993, le capitalisme a introduit le système de micro crédit présenté comme une chance pour les femmes. Des institutions de prêt, présentées comme des institutions sans profits, et donc défiscalisées au Maroc, proposent aux femmes des prêts de 3000 euros maximum. Ces somme prêtées sont trop faibles pour permettre de développer de vrais projets, viables et rentables et de plus les taux sont finalement plus élevés que des prêts courants par des banques classiques. Les femmes finissent donc par utiliser ces prêts pour leur consommation, la santé, l’éducation, les soins de santé etc…et aucun projet n’est réalisé… les femmes sont parfois contraintes à la prostitution, à la vente de biens privés, à l’émigration. Suite à cette situation répétée issue des micro crédits, un mouvement des femmes victimes des micro crédits est né à Ouarzazate. Ce mouvement refuse le paiement de la somme globale de la dette (qui s’élèverait à 3 milliards d’euros). Ce mouvement s’est étendu depuis 1 an ½ à l’ensemble de la région et concerne 4500 femmes. Le micro crédit est un échec en terme de développement et il faut parler d’annulation de toute la dette. Ces femmes risquent la prison. L’Etat marocain s’est refusé à toute aide et à toute intervention. Elles sont très solidaires et on reçu le soutien d’Attac Maroc (lui-même en difficulté auprès de l’Etat marocain, qui lui refuse son récépissé d’habilitation…) Mais les femmes sont convoquées en procès individuellement, au compte-goutte. Les établissements prêteurs comptent bien sûr par cette technique casser la mobilisation du mouvement. Les procès sont actuellement en cours. Les femmes au Bénin ont connu la même situation. Il existait traditionnellement en Afrique noire un système de prêts par tontine, c’est à dire de financement collectif par une association tontinière, et qui permettait un système de micro crédit privé, échappant donc aux banques. Comme au Maroc, des établissements de prêts en micro crédit se sont installés. Les femmes ont réagi à ce système de micro-crédit. 4000 femmes se sont organisées en un réseau propre de micro-crédit. Les intérêts sont réinvestis dans les entreprises de femmes membres du réseau. Cette organisation a également permis la création d’une mutuelle de santé, d’une coopérative de fournitures scolaires, et d’un programme d’aide aux autres femmes pour la création d’entreprises. Anne Trégloze (Attac Isère)
Posted on: Fri, 04 Oct 2013 07:28:14 +0000
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