(l’art d’écrire ni en vain, ni comme l’écrivain du XXème - TopicsExpress



          

(l’art d’écrire ni en vain, ni comme l’écrivain du XXème siècle) Ce que nous croyons inutile de faire aujourd’hui sans nous attaquer à la force et à la grandeur des phrases de Marcel PROUST. En premier texte une parodie de long discours, en second une autre, de petite sentences d’enseignement, en troisième la direction que nous en dégageons pour des écrivains quel que soit le thème ou le style pour notre époque et nos jours présents : 1. -Sur un ton de logorhée verbale à mi chemin entre le théâtre et le sinistre : « Voici peut-être l’un des premiers textes à dater du début du XXIème siècle français rédigé par un auteur poète jeune qui le transmet [parenthèse de ton, tête baissée, certes en toute conscience de son orgueil mais ce n’est pas un mal ni un délit à un éditeur qui saura découvrir ici les rayons de l’argument, de l’invention et du legs] pour mettre un point final à l’impression, une illusion, que la poésie et l’art d’écrire sous toutes les formes qui en découle -nous mettons la poésie au dessus car là réside l’imagination, rien ne peut naître sans une idée, par exemple pas même ce livre- serait défunte, stagnante, gisante, étouffée dans le bouillon de la multitude. Ce n’est pas la poésie qui est morte, c’est bien l’art de l’enseigner et de la faire ressentir. Notre âge n’atteignant pas encore les trente cinq années, nous avons pu suite à un accident mener une vie dans la lecture et les travaux d’écriture fastidieux mais bons, sains, propices à des renouvellements, [et je sens qu’il me pèse un double fardeau, la mort arrivant devant alors que je dois envoyer vers vous tous un peu de vie neuve et fraîche dans ce qu’on nommera mystère de l’esprit humain d’un homme solitaire, ni grand, ni petit, un caillou flottant de tout son poids dans l’océan des vies des autres, encore là au présent, le cerveau assez haut, la santé et le statut social formidablement en contradiction avec tout cela et qui ne me connaissent pas et ne me connaîtront peut-être jamais…], bref nos lectures en dehors de toutes les affaires d’une quête sociale, métier, carrière, famille, mariage… nous font vous avertir qu’il y a eu des cassures terribles dans l’art d’écrire et cela s’est produit quand d’un coup l’on permit en France que PROUST décomposât le « je » en faisant d’une personne réelle une image d’elle-même dans la syntaxe, et il trouva peut-être le chemin du Souvenir ce qui ne permit pas à ses forces ni à celles de ses lecteurs de revenir au présent, la raison étant partie d’un refus de se voir adouber par la postérité de son siècle, si bien qu’il organisa simplement son tapis de mots de manière à perdre son lecteur dans ses abysses névrotiques, nous en faisons une démonstration ici en ne finissant jamais la phrase, les temps composés seraient étirés et juxtaposés, sortis, complétés, mélangés par tricheries de vocabulaires et de propositions subordonnées, des choses extraordinaires au point qu’il faut être fou et génie à la fois pour rédiger des milliers de pages autour d’un seul thème : le souvenir de soi dans les perceptions des odeurs qui ramènent chaque être à une impression mais pas à un véritable retour en arrière dans le temps. » 2. « Je dis à présent de cesser cette cacophonie ; car je crois que l’écriture est choisie pour orienter des actions après avoir formulé une idée, ce que PROUST n’a jamais fait, il a manipulé le temps des phrases au point de chuter dans un double Moi, ce qui plut beaucoup aux médecins freudiens ou lacaniens en devenir et qui n’y comprenaient rien : depuis PROUST, on a eu en France trois grands auteurs, pas davantage, hormis Aragon, Breton et Eluard avec Paul Valéry qui étaient poètes, Sartre et Camus écrivains, dramaturges et penseurs, puis Simenon, écrivain à succès populaire. Ce dernier l’honneur de rester parmi toujours car il s’est inscrit dans la poursuite d’un Conan Doyle anglais démodé, cette fois mettant un personnage au service du plus grand nombre, le peuple français surveillé et protégé par la police et son emblématique « commissaire Maigret » dans les années 1950. 3. Passé tout cela, je m’adresse à des lecteurs désireux de s‘y retrouver dans le monde littéraire opaque, où la suspicion des prix sans valeur relève du fait que le surnombre en qualité bonne se substitue à la qualité en petit nombre hier, haute et forte littérature ayant atteint des zéniths qui font fantasmer nous tous ; qu‘on se rappelle Molière sans oublier Rabelais et Montaigne, qu‘on brosse tous les auteurs jusqu‘à André Gide, et l‘on peut trembler d‘envie autant qu‘incrédulité face à la masse incessante et fantastique des chef d‘œuvres sans conteste possible ; ils nous ont amené à nous rendre l‘humilité facile ; ils n‘ont pas dit, de Rabelais à Gide, ou Cocteau, de ne rien faire sur leurs traces, au contraire ; s’il faut redonner de l’entrain aux auteurs fertiles d’imaginaires, et accepter que la poésie et le conte s’intercalent dans le roman c’est oui. (Je ne peux me baser sur mon propre ouvrage publié ailleurs, ce serait inutile car inepte à la pensée des autres, plus que de l’orgueil, ce serait tourner en rond.) Il ne devrait plus exister en France actuellement personne pour faire croire qu’écrire tout ce que je viens de mettre au dessus se résume à ces sommets, ou bien les incongruités du premier début ; ils doivent tomber le masque et avouer que écrire est un art qui requiert des vues nobles sur l’architecture d’une histoire, et cela simplement. Transmettre un message est une chose risquée ; je l’ai dit à mon éditeur de cette manière : « la littérature est magnifique quand elle est gratuite (c’est-à-dire à l’état brute, dans les mains de l’orfèvre forgeur de poésie), dangereuse quand elle est vendue » (c’est-à-dire qu’il faut savoir prendre ses responsabilités, se dire que si notre livre atterrit par miracle dans les librairies, c’est un début d’ondes de choc quasiment inexorables et une source d’aléas inimaginables : Molière a réussi, Stephen King non ; Anne Rice oui ; Lautréamont non, etc.) Quant aux tracas liés à la diffusion, les lois commerciales étant à la fois régies par des entreprises presque virtuelles très décriées autant que par des voies traditionnelles à bout de souffle en ce moment, l’écrivain qui passerait du temps à se demander où est le bien, puis où se cache le mal dans tout cela risquerait de terminer « journaliste engagé » ou simplement oublié ; et non plus un auteur fécond, productif, libre ; ainsi il pourrait assécher sa qualité de poète, ce que je m’interdirai toujours. Mathieu Garat. 28octobre 2013
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 07:30:23 +0000

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