A côté du salafisme quiétiste, qui insiste avant tout sur la - TopicsExpress



          

A côté du salafisme quiétiste, qui insiste avant tout sur la prédication, l’éducation et la purification pacifique des mœurs musulmanes, il y a le salafisme jihadiste, dont les tenants croient en une démarche politisée et violente. L’objectif est d’imposer un renversement de régime à la tête des sociétés majoritairement musulmanes et de combattre les acteurs qui sont supposés venir en aide à des chefs d’État à leurs yeux apostats. Le tawhid chez ces salafistes révolutionnaires impose non seulement de vénérer Dieu de manière exclusive, mais également d’appliquer ses injonctions législatives (chari’a), ce qui les différencie des quiétistes, pour qui il existe un devoir d’obéissance au leader politique, aussi imparfait soit-il, la tyrannie étant préférable à l’anarchie. Or, pour les jihadistes, un système politique, s’il ne repose pas sur leur conception de la chari’a (corpus de textes sur lequel se fonde le juriste musulman, Coran, hadiths, Sunna…), perd toute légitimité et autorise de le changer par la force en interprétant le jihad comme un combat, si nécessaire armé, contre « les traîtres à l’islam ». De nombreux mouvements, sunnites ou chiites, mettent en avant une telle vision du jihad dans le but, par exemple, de défendre leur pays. C’est le cas du Hamas (Mouvement de la résistance islamique) en Palestine ou du Hezbollah (Parti de Dieu) au Liban. Mais les salafistes jihadistes ne se situent pas dans une optique nationaliste et appellent les musulmans à défier, où qu’ils se trouvent, les ennemis de leur religion. L’Afghanistan depuis les années 1980, la Bosnie-Herzégovine dans les années 1990, puis l’Irak dans les années 2000, le Mali depuis 2013 ont vu arriver des groupes de volontaires internationaux jihadistes. Les quiétistes ne se reconnaissant pas dans une telle démarche restent influencés par l’establishment religieux saoudien, alors que les salafistes révolutionnaires jugent que la monarchie saoudienne a trahi en se rangeant du côté de l’Amérique après la crise du Golfe de 1990-1991 et en la laissant s’installer sur le territoire des lieux saints de l’islam. L’ouverture d’autres fronts comme la Syrie depuis le début de la révolution en 2011 a constitué une opportunité pour des combattants français d’aller défier des régimes et des États définis comme des tawaghit (pluriel de taghout qui signifie « tyran »).
Posted on: Wed, 31 Jul 2013 11:42:36 +0000

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