Bien entendu, nous sommes tous choqués par le lâche assassinat - TopicsExpress



          

Bien entendu, nous sommes tous choqués par le lâche assassinat de deux de nos compatriotes dans le nord du Mali. La libération des quatre otages du Niger avait chassé l’information des « révoltes bretonnes » et celle-là immédiatement effacée par un événement touchant directement les médias. On peut comprendre l’émotion des collègues des deux reporters tués de sang-froid, mais leur attitude nous ramène au même constat que celui fait lors de prises d’otages : lorsqu’il s’agit de journalistes, tous les jours leurs photos s’affichent sur les écrans et en format géant sur l’hôtel de ville de Paris, on en parle tous les jours. S’il s’agit de citoyens communs, on en parle à peine. C’est partant de ces faits que notre camarade Philippe Schaut pousse le coup de gueule ci-après. Je me félicite à double titre de cette intervention : d’abord par la teneur même du propos, ensuite par le fait qu’un autre que Christian Morisot et moi-même prenne la « plume » pour écrire un billet dans ce blog qui est de nous tous, officiers ayant un jour porté le képi blanc, et trop rarement rempli par leurs écrits. COUP DE GUEULE ! Le commandant Denoix de Saint-Marc décède le 26 août 2013, mais aucun politique ne juge utile de faire le déplacement à Lyon pour assister à ses obsèques, voire de se fendre d’un communiqué vantant les valeurs d’honneur et de fidélité qu’a toujours défendues ce grand homme resté pourtant toujours discret ! Des militaires français décèdent en opération, les politiques ne bougent pas ! Et s’il n’y avait pas eu la détermination d’honorer nos morts, venant de la part d’un ancien gouverneur militaire de Paris, ancien chef de corps du 2° REP, personne ne se serait rassemblé sur le pont Alexandre III pour leur rendre « l’hommage de la Nation » qui leur était dû. Par contre deux journalistes se font tuer à Kidal où ils ont décidé de se rendre, bien que mis en garde par les militaires sur la dangerosité du voyage : pendant des jours les journaux télévisés nous rabattent les oreilles avec cela, leur PDG est reçue à l’Elysée (qui avait entendu parler auparavant de Marie-Christine Sarragosse), Kader Arif secrétaire d’état aux anciens combattants est détaché pour les accueillir (enfin lui ou personne c’est quasiment pareil – mais il incarne l’ouverture), le président malien fraichement démocratiquement élu met une paire de babouches neuves pour les recevoir en son palais avant de décorer leurs cercueils, les honneurs militaires leurs sont rendus en présence d’un général de division et toute une délégation en treillis de parade, leurs cercueils sont portés par des militaires en tenue, le président Hollande (lui-même) vient les accueillir à Roissy, tandis que M. Fabius, ministre des affaires étrangères essaie de faire pleurer dans les chaumières et déclare que des policiers seront envoyés sur place pour enquêter. Enquêter pour deux journalistes morts à l’étranger alors qu’en France, faute de personnels suffisants dans les services de police, des enquêtes sont bouclées voire bâclées... Franchement on croit rêver ! Paradoxe : d’un côté de loyaux serviteurs de la France, rentrent dans un cercueil dans la plus grande indifférence, et de l’autre deux journalistes, assassinés certes, sont accueillis en héros ! Qu’ont fait les seconds pour la France et son rayonnement dans le monde ? Cela m’amène à dire qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au « royaume » de France ! Je savais que nous avions perdu nos valeurs, mais ces faits m’amènent à dire que le mal est beaucoup plus profond… Et par la même occasion ce nouveau léchage de babouches de la part d’un président au plus bas dans l’opinion des Français, montre la puissance de la presse dans notre pays, et à quel point il vaut mieux la caresser dans le sens du poil, si l’on espère rester dans ses petits papiers et continuer à pouvoir truquer tranquillement les chiffres du chômage et ceux des sondages… Philippe SCHAUT
Posted on: Thu, 07 Nov 2013 09:04:04 +0000

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