Elles révèlent un homme cultivé mais vieillissant et las du - TopicsExpress



          

Elles révèlent un homme cultivé mais vieillissant et las du monde, de plus en plus coupé de lactualité et pessimiste sur lavenir90. Le souverain continue dexercer méticuleusement ses fonctions officielles mais il le fait souvent sans enthousiasme et ne sactive plus à maintenir la stabilité du pays91. Il devient « de plus en plus indifférent au sort du régime »92 et son manque de réaction pour protéger le système lorsquil est menacé a conduit les historiens à lui attribuer la « principale, voire peut-être la seule, responsabilité » de la chute de la monarchie93. Labsence dhéritier mâle capable de donner une nouvelle direction à la nation pèse sur lavenir de la monarchie. De fait, lhéritier de la couronne est la fille aînée de lempereur, la princesse Isabelle, et celle-ci se montre peu empressée de monter sur le trône94. Même si la constitution permet aux femmes de ceindre la couronne impériale, le Brésil est encore très traditionaliste et la société civile reste largement dominée par les hommes. Lopinion majoritaire est donc que seul un homme est capable dassumer le rôle de chef dÉtat95. En fait, Pierre II96, les milieux dirigeants97 et l’ensemble de l’establishment politique sont convaincus qu’une femme ne peut pas monter sur le trône. D’ailleurs, le souverain semble croire que la mort de ses deux fils et l’absence d’héritier mâle sont des signes que l’Empire est destiné à disparaître avec lui96. Un empereur qui ne sintéresse plus à son trône, une héritière qui na guère envie de lui succéder, une classe dirigeante mécontente et de plus en plus opposée à lintervention impériale dans les affaires nationales : ce sont là les facteurs explicatifs de la fin de la monarchie mais cest dans les rangs de lArmée que se développe lopposition qui va renverser le régime. Le républicanisme na pas beaucoup de partisans au Brésil98 en dehors de certains cercles minoritaires99,100. Une association de républicains et de positivistes se développe toutefois dans les rangs des officiers subalternes et intermédiaires et elle constitue bientôt une grave menace pour la monarchie. Ces officiers sont partisans dune dictature républicaine, qui, selon eux, est supérieure à une monarchie libérale et démocratique101,102. Commençant par de petits actes dinsubordination au début des années 1880, le mécontentement dans larmée prend de lampleur au cours de la décennie et, ni lempereur qui sen désintéresse, ni les hommes politiques ne se révèlent capables de rétablir lautorité du pouvoir sur larmée
Posted on: Mon, 25 Nov 2013 00:33:14 +0000

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