J’ai fais un rêve la nuit passée. Je me trouvais dans une petite librairie, je crois, il y avait un de ces bordel de livres, vieux et moins vieux. Une odeur de vieilles pages embaumait l’endroit. J’aimais ce parfum, cela me donnait l’impression de me trouver à l’intérieur d’un grand coffre aux trésors remplis de vieilles reliques. Je fouillais les piles de livres et les boîtes aussi, étant persuadée que j’allais mettre la main sur quelques livres antiques d’une grande valeur. Je suis alors tombée sur des petits carnets, quelques uns aux couvertures abîmées et déchirées, d’autres avec des pages arrachées. Je les ais ouverts à la hâte, intriguée et stupéfaite de trouver de tels objets uniques ici. Ils contenaient les pensées et les passions les plus intimes d’une personne, un homme sans doute. «Quand vais-je respirer le parfum que tu émanes, ô toi, fleur d’utopie? », était merveilleusement écrit là, sur une page trouvée au hasard, dans l’un de ces petits livres. Il y avait de nombreux gribouillis, des phrases rayées, des mots encerclés, des barbouillis, des dessins un peu plus beaux, de belles esquisses, des citations d’auteurs favoris, des poésies personnelles et quelques jurons. Ces carnets étaient la tonnelle d’un être, le berceau d’une âme, une parmi tant d’autres. Tous les carnets étaient écris de la même plume. C’était si étrange... Ces petits livres se vendaient pour une somme dérisoire. Je ne comprenais pas. Comment pouvait-on vendre ces objets si uniques, pour une somme si petite? Les gens qui les y ont placés ne comprennent pas la valeur de l’unicité de ces petits livres, me suis-je dit. Ces gens là n’ont jamais écrit de petits carnets, pensais-je également. Aussi paradoxal que cela peut paraître, j’ai pris tous les carnets, je voulais les rescaper de cet endroit si indigne d’eux. Je les ai achetés pour le peu qu’ils en coûtaient. J’étais persuadée que ces petits carnets allaient me permettre de connaître une âme passionnante, un être intriguant. Je les tenais entre mes mains et je sentais presque le battement d’un coeur, en ces petits livres, une sorte de pulsation de mots puissants. Comment ces carnets ont-ils bien pu se retrouver ici? Quel chemin ont-ils pris pour aboutir en cette vieille baraque? J’étais excitée à l’idée de cette jolie trouvaille. Cela valait, à mes yeux, bien plus que toutes les antiquités de ce monde. Je possédais les pensées d’un inconnu, cela aurait dû être, en réalité, hors de prix. La porte de la librairie s’est ouverte, faisant ainsi retentir une sorte de cloche. Mon rêve a changé, l’histoire des petits carnets s’est terminée.
Posted on: Mon, 02 Dec 2013 01:01:14 +0000
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