LA CHUTE DE LAFRIQUE Présenté par N’DA Serge, vice-président de Jeunesses Sans Frontières chargé des Associations et ONG Le dix-neuvième et le vingtième siècle marque le début de l’invasion de l’Afrique par des prédicateurs venus de l’hexagone. Cette irruption S’était voulue spirituelle, car la bible fut l’instrument usité pour cette odyssée. Leurs maîtres mots étaient : «débarrassez-vous de vos coutumes, traditions et cultures puis venez à Jésus, car le royaume des cieux appartient aux pauvres ». Ce message était certes vrai, mais c’est l’intention inavouée qui était mauvaise. Les africains dans leur convoitise outrancière acceptèrent majoritairement de suivre ces « homos religiosus » [1] dans cette voie. Et ce, de façon impulsive en jetant leurs fétiches et en abandonnant leurs coutumes pour s’agglutiner autour de ce nouveau courant de pensée. Cette Afrique riche, va se voir reléguer à un plan fangeux. Alors va commencer la civilisation, laquelle devait en principe et ce, selon les termes utilisés, contribuer à la croissance spirituelle et intellectuelle de l’africain. L’un des aspects de leur mission, même fut-il accompli laisse entrevoir quelques failles. Pour en avoir une nette compréhension, l’exploration de l’histoire s’avère nécessaire. Regardons un peu la résistance de Samory Touré et de Béhanzin. Ces deux guerriers ont démontré magistralement et apodictiquement leur amour pour l’Afrique tout en refusant cette religion qui s’est prévariquée de la mission qui devait être la sienne ; elle s’est en plus plongée de façon abjecte dans l’escroquerie morale. Samory Touré fut un guide éclairé ; car musulman, il ne pouvait accepter de se laisser subjuguer par une autre religion. Ainsi, il s’organisa pour lutter au point même de provoquer l’effroi chez ces prédateurs colonialistes. Mais ce que nous ne comprenons pas, c’est que le nègre n’a jamais contribué à faire avancer son continent, et ce depuis la nuit des temps. Oh ! Que cela est triste et déplorable. L’histoire exotérique nous a enseigné que Samory fut livré par les satrapes locaux le 29 Septembre 1889 au capitaine Gouraud. Quant à Béhanzin, c’est à peu près la même chose. Nous ne ferons couler d’encre en omettant cet émérite fils de l’Afrique qui a refusé la colonisation. Il s’agit d’Hailé Sélassié qui constitue aussi l’une des figures de proue de la résistance anti-impérialiste. De 1935 à 1936, lorsque l’empereur Benito Mussolini envahissait l’Ethiopie, il a lutté pour le repousser, malgré la grande cohorte d’armée qui l’accompagnait. C’est de ce genre de leader dont l’Afrique a besoin aujourd’hui. L’histoire étant un moyen pour mieux nous faire comprendre notre présent, elle ne peut et ne saura en aucun cas le supplanter. La civilisation ayant été acceptée, nombre d’africains furent instruits et cela contribuera à l’éveil des consciences. Nous illustrerons cela par l’exemple de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Congo et du Libéria. En 1942, commença la naissance de plusieurs mouvements qui agissaient officieusement. C’est dans cette foulée que Félix Houphouët Boigny écrira un article en 1932 dont l’intitulé est : « on nous a trop volé »[2]. Dans cet article, il fustigera la grande injustice dont faisait montre ces faux serviteurs de Dieu. Cette mauvaise foi se traduisait par le fait qu’il achetait les matières premières africaines à un prix dérisoire pour les revendre à un prix très échevelé. Cette prise de conscience fera progresser les choses, jusqu’au jour où officiellement naîtra le Syndicat Agricole Africain (S.A.A) dont le président fut Houphouët Boigny lui-même. La grande complicité de certains intellectuels africains fera muer cette lutte jusqu’à ce quelle atteigne son paroxysme. La naissance de ce syndicat en 1944 a conduit L’Afrique vers la prise de conscience, c’est ainsi qu’en 1946, Houphouët fera son entrée dans l’hémicycle Français où sa préoccupation sera de s’allier au parti communiste qui était basé sur des idéologies de gauche, prônait l’égalité entre noirs et blancs. Ceux-ci étant majoritaire, aidèrent donc Houphouët par rapport à une proposition de loi qu’il déposera en Avril 1946 sur la table des parlementaires. Du 05 au 06 Avril, après délibération et vote, la requête d’Houphouët fut acceptée. Ce fut la fin du travail forcé. Jetons un regard sur le Libéria, ce pays riche qui de par la faute des seigneurs de la guerre s’est affaissé économiquement et sombrant dans un chaos voulu par la nébuleuse occidentale et entretenu par des hommes d’Etat de premier plan. Oh Afrique quand prendras-tu conscience du fait que tu es entrain de sombrer ? En 1960, Patrice Emérite Lumumba faisait accéder le Congo à l’indépendance. Une indépendance à leur accorder par le royaume Belge d’antan dirigé par le roi Baudouin. Cette indépendance factice, sera suivie de cabales et de coups bas entretenus par des papelards qui faisaient croire ce qui n’était pas à l’intérieur de leur cœur. Le flou et le dilatoire s’entremêlaient jusqu’au jour où Mobutu Joseph sera corrompu au point de faire liquider celui là même qui l’a élevé au rang de chef d’état major des forces armées congolaise. Le moi de janvier 1961 a été douloureux pour toute l’Afrique, parce qu’un vaillant héros et défenseur de l’émancipation du peuple africain fut assassiné de manière fratricide. Le cas Kwamé Nkrumah est patent. Nkrumah est le père de l’indépendance ghanéenne et pour avoir émis le souhait de voir l’Afrique s’unir, il sera l’objet de plusieurs conspirations. Galvaudé, il sera poussé à l’abdication en 1966. Nous pensons à cet égard, que la culture politique et la conscientisation des uns et des autres nous fera parvenir à la liberté, sans oublier l’unité de l’Afrique. En son temps Kwamé Nkrumah prônait l’unité du continent en mettant en relief au cours d’un discours ce qui suit : « Divisé nous sommes faibles, uni l’Afrique pourrait devenir et pour de bon l’une des plus grandes forces de ce monde ».[3] L’homme politique et d’Etat ayant constaté la faiblesse dont l’Afrique faisait montre à cause sa division, s’était voulu un moyen conscientisable. Son message à t-il été entendu et compris ? Nous pensons que non ! Pourquoi ? Parce qu’il a été évincé avec la complicité de certains chefs d’Etats africains. Ce que certains africains ne savent pas, c’est que la volonté impérialiste est que nous soyons divisés pour pouvoir mieux nous contrôler. Nous saignons du cœur quand nous constatons que ce sont des africains qui cautionnent la division de l’Afrique, et ce pour des intérêts égocentristes. Des hommes d’Etat vendent leur droit d’aînesse au détriment de celui du développement de leur continent. L’occasion est pour nous d’en appeler à la conscience de jeunes démocrates de la droite ou de la gauche libres ou progressistes de s’unir pour offrir au continent africain ce que leurs aînés n’ont pas pu réalisés. En 2006, le dictateur de la Lybie avait dit qu’il faut que l’Afrique arrête de tendre la main, car la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. Par ailleurs, il a exprimé son désir de voir l’Afrique disposer d’un droit de veto et d’un siège permanent au conseil de sécurité de l’O.N.U avec un ministère des affaires étrangères commun pour, toute l’Afrique. Notre foi s’il était écouté par ces pairs, comme le disait Nkrumah, l’Afrique deviendrait l’une des plus grandes puissances de ce monde. Malheureusement en Afrique, c’est la chaîne d’émulation qui prime et pires certains bouffons en politique préfèrent être appréciés par l’Occident, ce qui n’est pas mauvais, mais lorsque cela se fait au détriment des aspirations du peuple, cela conduit incontestablement vers un cénotaphe. Lève-toi Afrique, car tu recèles toute l’histoire de l’humanité. L’écriture fut même découverte chez toi, tu es trop riche pour te laisser sombrer dans la misère. [1] Mircea Eliade, le sacré et le profane, idées / Gallimard. Page 20. Pour caractériser l’homme religieux [2] Félix Houphouët Boigny in journal le trait d’union du 22 décembre 1932 [3] Kwame Nkrumah in I Speak of Freedom, 1961
Posted on: Mon, 19 Aug 2013 16:51:05 +0000