LITIGE FONCIER A DIAMNIADIO La SDV accusée par une famille bargnoise d’avoir spolié ses terres Les membres de la famille du défunt Boubou Sarr de Bargny, affirment avoir été délestés d’un terrain d’une superficie de 15 hectares par la société de transit et de transport logistique SDV. Face à la presse hier matin, sur le site de Mbalibor, qui abrite lesdites terres situées de part et d’autre de l’autoroute à péage, à la sortie de Diamniadio, ils ont brandi les preuves de leurs droits de propriété. « Nous avons hérité ce champ d’une superficie de 15 ha à la suite du décès de notre grand-père intervenu en 1953. Nous n’avons cessé d’y effectuer la culture de la tomate et du maïs », ont notamment, expliqué, des membres de la famille Sarr. Sous les cris de colère, des parents et amis sont venus les soutenir dans leur combat pour stopper ceux qu’ils appellent les prédateurs fonciers. Visiblement prêts à en découdre avec la multinationale de transit, les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on lisait : « Halte aux prédateurs fonciers. Nous demandons l’arbitrage du chef de l’État » ; ou encore « il faut marcher sur nos cadavres pour nous prendre nos terres ». Dans leur argumentaire, les héritiers de Boubou Sarr ont révélé que leur famille exploite ces terres depuis 1975. En outre, ils disent détenir une délibération en bonne et dû forme de la communauté rurale de Yène et disposent aussi d’un plan cadastral. Autant d’éléments qui, à leur avis, renseignent sur leur bonne foi et la légitimité de leur combat. Qui plus est, le plus âgé de la famille détient par devers lui un certificat d’hérédité. « Dans tout Bargny, l’évocation du site de Mbalibor fait immédiatement penser aux terres de la famille de Boubou Sarr », ont laissé entendre avec un brin de fierté les Sarr. Leur porte-parole, Momath Pouye, a lancé un appel au Président de la République, Macky Sall, pour mettre un terme au conflit. « Le Président de la république est le premier à être saisi de la question, nous comptons sur son aide. Nous sommes prêts à laisser nos vies dans la lutte contre cette injustice qui nous frappe. La SDV a acquis ces terres de façon illégale. Nous avons des preuves qui l’attestent », a poursuivi M. Pouye. Avant d’observer : « Il y a quelques années, un arbitrage a eu lieu entre nous et la multinationale. Et le responsable des impôts et domaines qui avait procédé à l’arbitrage est actuellement consultant de cette puissante société qui veut mettre la main de force sur nos terres. Cela nous fait penser que ce fonctionnaire, aujourd’hui à la retraite, est derrière cette affaire. Mais nous n’allons pas nous laisser faire. Quel que soit le prix, nous sommes prêts à le payer ». Tout en reconnaissant qu’une partie du site appartient à la multinationale de transit, Momath Pouye a souligné : « C’est au cours de l’immatriculation de ses terres que celle-ci a empiété sur les terres de la famille Sarr ». Fort de leur droit, les héritiers de Boubou Sarr ont affirmé leur détermination à se battre jusqu’au bout pour récupérer leur bien. « Nous ne reculerons devant rien ni personne dans cette affaire. Et si toutefois nous ne sommes pas satisfaits, nous passerons à une autre étape de notre lutte en organisant des marches et des manifestations beaucoup plus importantes que ce que vous avez vu ici aujourd’hui », a indiqué M. Pouye. Moussa GUEYE
Posted on: Fri, 20 Sep 2013 13:51:21 +0000