La semaine dernière, la Monusco avait enjoint aux groupes armés - TopicsExpress



          

La semaine dernière, la Monusco avait enjoint aux groupes armés y compris le M23 de déposer les armes dans un rayon de 30 km autour de Goma. Faute de quoi, ils seraient désarmés par la force. Avant même la fin de l’ultimatum, le M23 s’est opposé à cette injonction en menaçant de se battre au cas où la Monusco s’aviserait de la mettre à exécution. Alors qu’à Goma, la population était impatiente de voir comment la Monusco allait déloger le M23 du périmètre visé. Depuis, des informations contradictoires ont commencé à circuler. De la bouche même de son commandant, on apprend que la Monusco s’est ravisée, plus explicitement, elle fait marche arrière en retirant son ultimatum aux groupes armés dans un rayon de 30 km de Goma. Elle le transforme plutôt en une opportunité d’appel à la coopération et au dialogue adressé à ces mêmes groupes armés. Sans plus. Qu’est-ce qui justifie cette volte-face de la Monusco dans une opération où elle joue sa crédibilité ? La réponse est à chercher à Nairobi, à la réunion de la CIRGL de jeudi dernier. Des sources diplomatiques font savoir qu’au cours de cette rencontre de la CIRGL, l’Ougandais Museveni Kaguta, Président en exercice de cette organisation, qui est également médiateur du dialogue entre les rebelles et le Gouvernement congolais à Kampala, s’est plaint auprès de Mary Robinson, Envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour les Grands lacs au sujet de cet ultimatum. Pour lui, un tel engament militaire ne servirait qu’à mettre inutilement de l’huile sur le feu alors que les négociations sont en panne. Il s’est inscrit en faux contre cette opération dont il n’a montré que des effets dévastateurs. C’est Mary Robinson qui est allée convaincre Ban Ki-Moon du danger d’une telle opération qui hypothèquerait le processus politique. Des ordres sont tombés de New York à Goma pour exiger le gel sinon le renvoi aux calendes grecques de cet ultimatum. Tout le monde est appelé à reprendre le chemin de Kampala. C’est ce que cherchait d’ailleurs le M23 après sa récente déconfiture militaire dans la périphérie de Goma d’où il a été chassé par les Fardc. Toutes les menaces des rebelles soit contre la Brigade d’intervention ou pour la reprise de Goma sont à percevoir comme des appels du pied pour rentrer à Kampala, les cartes ayant radicalement changé sur le terrain militaire. Le M23 est en difficulté. En grande difficulté. Dans le périmètre autour de Goma, il n’est pas en mesure de résister aux assauts combinés des Fardc et de la Monuso pour le désarmer. Dans ce cas, c’est bien l’Irlandaise Mary Robinson qui a tiré le M23 de la mauvaise passe. Elle a sauvé cette rébellion pro-rwandaise avec ses pires exactions sur la population civile des zones qu’elle occupe comme décrit dans le dernier rapport de l’Ong « Human rights watch » (HRW) ou dans des dénonciations de la Monusco chaque semaine lors de ses points de presse. Mais ce plaidoyer de Mary Robinson au profit du M23 donc du Rwanda qui le soutient et à qui les USA ont formellement demandé de mettre fin à son soutien et de retirer ses troupes de la Rdc, ne peut étonner. C’est Mary Robison qui s’est battue comme un diable dans un bénitier pour obtenir que la Brigade d’intervention destinée à traquer les forces négatives y compris le M23 soit transformée en une force dissuasive pour contraindre les parties à emprunter la voie du dialogue. Ce, après avoir pris langue avec les autorités de Kigali qui s’étaient déjà prononcées contre cette option de la Brigade coulée dans la Résolution 2098 du Conseil de sécurité. C’est après son retour à New York que Robinson avait convaincu Ban Ki-Moon de la nécessité d’une Brigade dissuasive car selon elle, des opérations contre les forces négatives auraient des conséquences néfastes dans la population civile. La suite est connue. Ban Ki-Moon, lors de sa tournée dans les Grands lacs, avait appliqué cette solution de Mary Robinson en demandant à Joseph Kabila et au M23 de rentrer à la table des négociations. Dans ce cas, on peut se poser légitimement la question de savoir à quoi aura alors servi la création de la Brigade d’intervention et surtout son déploiement actuel dans la ville de Goma. La réalité c’est que Robinson a décidé de prendre faits et causes pour le Rwanda. Elle n’avait pas caché son penchant lorsqu’ à Kigali, elle avait rappelé les ravages du génocide de 1994 encore frais dans sa mémoire. Elle était tombée dans le piège de Paul Kagame avec les 800.000 morts du génocide et les génocidaires des FDLR actifs dans le Kivu où le Gouvernement de la Rdc les utiliser comme supplétifs contre le M23 et pour déstabilisent le Rwanda. Robinson est tombé au charme de ce discours aux effets soporifiques. Dès lors tout devient facile à comprendre. MUSEVENI DOIT RENDRE LE TABLIER L’acte posé par le président ougandais, Médiateur de la crise à l’Est de la Rdc entre le Gouvernement et le M23 confirme sa qualité d’avocat du M23. C’est lui qui a joué auprès de Mary Robinson pour sauver le M23 en empêchant un assaut de la Brigade dans un périmètre de 30 km. L’objectif qu’il poursuit est de voir les deux parties reprendre les négociations de Kampala que lui-même a décrit comme étant en impasse. Cela est un aveu d’incompétence. Il devrait tout de suite rendre le tablier comme Médiateur. Comment, à ce titre, Museveni peut reconnaitre après 9 mois de négociations, que celles-ci sont toujours dans l’impasse. On continuerait sous son égide pour quel résultat qu’il n’a pas obtenu au bout de 9 mois. Les performances lui viendraient subitement d’où pour conclure, lui qui est resté incapable d’élaborer même un Accord a minima entre les deux parties. Rien que sur ce plan, il devrait laisser cette charge à une autre personnalité de la CIRGL. Il n’a plus de miracle à opérer. Sur un autre angle, il est juge et partie du fait qu’il est avec le Rwanda l’un des parrains du M23. A ce titre, il ne peut aucunement conclure un Accord qui ne ferait pas la part belle à ses ouailles du M23. C’est ce qui explique son embarras et tout le temps qu’il met pour des négociations élastiques. Cela l’arrange étant donné qu’il s’est toujours situé dans le schéma de la partition de la Rdc qu’il a toujours accusée d’héberger des groupes armés pour le déstabiliser. Dans cette optique, il doit rendre le tablier car tout le monde sait qu’il est juge et partie. Quel intérêt a-t-il à éviter coûte que coûte au M23 les assauts de la Brigade internationale ? Museveni peut-il entreprendre la même démarche avec la même Mary Robinson pour les ADF/NALU visées aussi à la 2098 ?
Posted on: Wed, 07 Aug 2013 19:34:33 +0000

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