MOUVEMENT DES QUÉBÉCOIS LA RÉVOLUTION QUÉBÉCOISE - TopicsExpress



          

MOUVEMENT DES QUÉBÉCOIS LA RÉVOLUTION QUÉBÉCOISE PROJET POUR UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ Par François Harvey, reporter et porte-parole du Mouvement des Québécois. SAINT-OURS, QUÉBEC. OCTOBRE 2013 © 8$ 1/ LA PRATIQUE RÉVOLUTIONNAIRE L’existence d’un révolutionnaire n’est peut-être pas la plus reposante, mais c’est certainement la plus exaltante. Car le révolutionnaire authentique s’investit entièrement dans la cause à laquelle il croit. Le révolutionnaire participe à plein dans le grand mouvement de changement souhaité pour la société québécoise. Il s’occupe avec zèle à faire circuler sur son lieu de travail, au sein de sa famille, parmi ses amis, les informations issues du groupe auquel il appartient pour susciter des prises de conscience et de nouvelles adhésions. Chacune d’entre elles lui est une victoire qu’il savoure avec humilité, sachant qu’il demeure encore beaucoup de travail pour convaincre une masse critique de gens à la nécessité de la révolution pacifique mais complète que nous souhaitons enclencher. Le révolutionnaire québécois moderne s’attache, sur un plan personnel, à observer une bonne hygiène de vie, à s’éviter le travail aliéné, à éviter d’attaquer de front les adversaires de la révolution pour plutôt monter des dossiers sur eux qui serviront à les confronter au moment opportun. Il ne perd pas de temps avec les esprits obtus. Il s’attache à faire observer la loi par ceux qui en abusent, et à exiger que soient abolis les lois et règlements favorisant l’oligarchie et ses sbires. 2/ La révolution est une longue marche. Le révolutionnaire ménagera dès lors sa monture, il fera attention à lui, à sa santé, veillera à établir chez lui une sorte de sanctuaire où il pourra jouir de toute la paix nécessaire pour reconstituer ses forces car elles seront fréquemment mises à contribution. Le révolutionnaire est entouré de camarades. Dans ses pérégrinations, il sait, et cette pensée le réconforte, qu’il peut s’appuyer sur eux, ce qui lui réchauffe le cœur dans les moments difficiles. Le révolutionnaire possède des entrées un peu partout sur le territoire québécois où il peut trouver le gîte et le couvert. Parfois, épuisé, il débarquera chez l’un ou l’autre de ses contacts pour trouver un peu de répit et de support psychologique. C’est qu’il aura besoin d’aide, mais il peut compter sur ses amis pour pouvoir reprendre son souffle, sa mission et recevoir un peu d’argent. Le révolutionnaire agit pour la suite du monde. C’est un être humain dont la réflexion et l’implication ont atteint un degré supérieur. Il mérite d’être activement soutenu par tous ceux qui, comme lui, croient à la nécessité d’instaurer ici une nouvelle société, car ce projet n’est pas un rêve, il se réalisera, grâce à tous ceux qui, comme lui, auront donné le maximum à la cause de la révolution. Pas la moitié, mais le maximum. 3/ L’adversaire cherche à détruire le révolutionnaire, à lui empoisonner l’existence, à détruire ses amours. C’est une forteresse que le révolutionnaire doit construire autour de lui : il est banni par ceux qu’il combat, qu’ils soient également banni par lui et fermement maintenus hors les murs de sa forteresse. L’ARSENAL RÉVOLUTIONNAIRE Le révolutionnaire voyage léger. Il emporte avec lui son laptot, un dossier complet sur la cible, suffisamment d’argent liquide pour pouvoir faire face à toute éventualité, des crayons, des carnets, une boussole, et l’équipement de base pour se protéger et se défendre en cas d’embuscades car l’adversaire est capable de lui en tendre. Le révolutionnaire n’utilise pas nécessairement le chemin le plus court pour relier deux points. Il s’attachera à brouiller les pistes, à faire des détours, en profitant pour apprécier le paysage, pour approfondir sa connaissance des différents terrains traversés, et pour réfléchir. La réflexion est en effet l’arme ultime du révolutionnaire; c’est en effet grâce à elle qu’il ébauche ses plans, met de l’ordre dans ses idées et dans celles qui seront exprimées lorsqu’il jettera son éclairage sur la cible, 4/ invente les ruses qui seront employées dans la recherche et la destruction de la cible. Le révolutionnaire vit dans la confiance et ne connaît pas la peur. Il a déjà dû affronter l’appareil de répression, connaît comment le retourner à son avantage, mais il avance toujours avec prudence car il sait le terrain miné et susceptible de contenir d’autres pièges où le faire chuter. Il se fie beaucoup sur son intuition, il écoute ce que raconte le vent, il a appris des autochtones comment lire le ciel et les messages qu’il envoie, il est donc tenu continuellement informé des gestes de l’adversaire, par ses contacts comme par la nature, car il est doté d’une forte sensibilité et de nombreuses relations sur le terrain où il avance. Le révolutionnaire tient un long câble avec lui qui le rattache à sa base qu’il informe de ses mouvements et qui peut intervenir si les choses se corsent en sa défaveur. Il use de codes pour que ses communications soient complètement sécurisées. Il agit de sorte qu’il puisse récupérer rapidement pour être vif et alerte en toutes circonstances et, quand il s’adresse en personne aux membres du mouvement auquel il appartient, le fait toujours avec respect et une extrême courtoisie, l’arme ultime pour susciter la sympathie et l’adhésion à sa cause. 5/ On enverra des agents provocateurs à la rencontre du révolutionnaire. Il contournera ces hyènes et évitera leur puanteur, les éclairera pour l’émulation générale, et poursuivra sa route. Sa mission accomplie, le révolutionnaire ne s’attardera pas. Il réintégrera sa base pour y refaire ses forces et préparer une nouvelle attaque. Ainsi agit le révolutionnaire du vingt-et-unième siècle. ET QUE VIVE LA RÉVOLUTION! C’est d’abord le révolutionnaire que la révolution libère en premier. C’est d’abord lui qu’elle désaliène, qu’elle libère du travail d’esclave qui est le lot de tant de gens, à qui elle accorde tous les moyens nécessaires pour qu’il en conduise d’autres vers la liberté. Car le but premier de cette révolution-ci est la liberté. Nous allons nous libérer et libérer ce pays de l’omnipotence de Power Corp sur le territoire, les gens et les institutions de ce 6/ pays. Je ne crois pas que ce sera facile, ni que ça se fera du jour au lendemain. Nous allons devoir travailler fort, tous ensembles, pour y parvenir, mais nous y viendrons. Il ne s’agit après tout que d’appliquer la justice, nous en sommes capables, nous avons tout ce qu’il faut pour cela. Quand les choses se mettent à basculer, quand la roue de l’Histoire commence à accélérer, rien ne peut arrêter ce mouvement, et c’est ce qui se passe en ce moment au Québec. On ne compte plus les groupes et organisations engagées dans un processus révolutionnaire; ils se relient entre eux, échangent informations et services, et ce méta-mouvement, animé par d’honnêtes gens qui y brassent des projets et des idées nouvelles, ne cesse de prendre de l’ampleur. On comprendra les tenants du pouvoir d’en être effrayés. Madame Pauline Marois, par exemple, dont la démonstration a été faite de son appartenance au clan Desmarais, le sait qui est depuis quelques semaines dans un tel état de vulnérabilité qu’elle refuse les questions des journalistes. Nous allons donc continuer de viser la tête, Pauline Marois, le clan Desmarais et consorts. La révolution s’étend; nous sommes présents et actifs dans toutes les régions du Québec, dans toutes les strates de la société, au sein de l’industrie, du monde agricole, du monde du 7/ spectacle, de celui des communications, de l’enseignement, etc, etc. Nous y parlons de nos idées, nous diffusons les informations de l’heure concernant l’évolution de nos luttes, la ligne de front est longue et bien garnie de gens audacieux, qui ont cessé d’avoir peur car il n’y a rien à craindre que la liberté, et nos mouvements ne connaissent pas d’ennuis financiers véritables car nous faisons beaucoup avec peu. C’est là un petit miracle de cette révolution qu’elle se faufile partout sans qu’il n’en coûte rien ou presque. L’esprit libéré, le corps désaliéné, c’est l’imagination qui prend le pouvoir sur le révolutionnaire. Et il retrouve pour réaliser ses requêtes le plein exercice de toutes ses facultés. Il va alors de surprises en surprises, car il découvre tout un univers qu’on lui avait caché. Sa marche est ponctuée d’étonnements, souvent il relève de nouveaux aspects de la bêtise des criminels qui oppriment ce peuple. Mais il fait aussi de délicieuses découvertes quant à la beauté de la vie quand on prend le soin de poser sur elle un regard neuf. La révolution libère, elle rend heureux, c’est ainsi qu’elle exerce beaucoup d’attrait, qu’elle gagnera à leur rythme les gens qui souffrent encore d’aliénation. 8/ LA RÉVOLUTION : MODE D’EMPLOI BAIE-JOHAN-BETZ, QUÉBEC, 6 juin 2013 - Je n’étais pas sitôt arrivé que je repars. C’est ça ma vie maintenant. Une valise, quelques sandwichs, une gourde d’eau fraîche, des passagers, parfois, à covoiturer pour réduire les coûts de transport, et puis la route, partout la route, à travers le Québec. Vers où est-ce que je vais comme ça? Je vais vous en laisser la surprise. Demain, à cette heure de la nuit, je serai en train de rédiger le dossier noir d’une personnalité très en vue au Québec. Ne manquez pas ça. Ça va faire du bruit dans notre réseau social. Puis j’aurai quatre ou cinq reportages à effectuer dans une région particulièrement malmenée actuellement. Puis je reviendrai passer quelques jours chez moi … avant de repartir. Nous sommes en train de bâtir une organisation. Elle est encore informelle mais des contours se dessinent, une charpente s’érige, une philosophie s’élabore, une politique s’arrête, des moyens s’annoncent, des membres s’ajoutent. Plusieurs de nos membres font l’objet d’intimidation; ils vivent plus proches de la ligne de front que d’autres. Car il y a des endroits d’où il vaut mieux ne pas s’approcher, des chasses- 9/ gardées, nous nous y attaquerons en temps et lieux. Aujourd’hui, je m’en vais dans le cœur de la bête. J’apporte ma tenue de camouflage. Savez-vous que ces vêtements, en plus d’être confortables, très aérés, et stylés, ne sont vraiment pas dispendieux? Passez faire des emplettes boulevard Saint-Laurent, dans le coin de Sainte-Catherine, à Montréal. Vous verrez. Et puis pensez à vous équiper un peu. Quand les flics lancent les gaz, il vaut mieux avoir un masque que pas du tout. Et ce n’est pas si cher. Nous étions bien mal équipés pendant le Printemps Québécois de 2012 à nous faire taper sur la tête et poivrer sans rien avoir pour riposter. La prochaine fois, ça ne sera pas comme ça. Nous aurons une théorie et une pratique. Nous serons entraînés. Nous avons appris de nos erreurs. Quand on lancera encore les chiens contre nous nous serons équipés pour les recevoir, avis aux intéressés. J’ai eu des contacts avec d’anciens militaires. Ils m’ont assuré que leurs confrères ne tireront jamais sur le peuple québécois. C’est une bonne nouvelle. Nous sommes assurés de la neutralité des Forces armées. Ça veut dire qu’ils seraient prêts à désobéir aux ordres si on leur demandait d’intervenir dans un conflit nous opposant à l’État. Et que peut-être certains d’entre eux franchiraient même la fine ligne rouge pour venir rejoindre nos rangs. Il était important pour moi d’avoir ces contacts. Je ne 10/ veux envoyer personne au casse-pipe. Un militaire m’a conseillé de ne faire confiance à aucun moyen de communication électronique, l’ennemi a des oreilles et il s’en sert. Restent les flics, mais un de mes amis, que nous nommerons à la Défense, est en train de leur préparer un chien de sa chienne. Nous n’irons plus les affronter les mains vides, nous n’irons plus nous faire tabasser comme des malpropres par des brutes, nous aussi avons appris de nos erreurs. Nous demeurerons pacifiques tant qu’on le demeurera avec nous. Mais à partir du moment où nous seront pris à parti, une aile provisoire de notre mouvement sera légitimée de riposter. Je ne me prends pas pour Gandhi, je ne suis pas un partisan convaincu de la non-violence. On a déjà été violent à mon endroit dans ma jeunesse, la police m’a déjà frappé, torturé pendant trois jours, j’en porte encore sur le corps les stigmates, je n’avais rien commis de violent; on ne m’y reprendra plus. Face à la violence de l’État, la violence révolutionnaire est légitimée quand l’État s’attaque au peuple. Ça s’appelle de la légitime défense. Équipez-vous donc pour veiller tard, mieux vaut prévenir que guérir, je parle en toute connaissance de causes. Utilisez vos caméras vidéos pour filmer l’adversaire et versez ça sur Facebook. Filmez les sites qui pourront servir de cible, 11/ tracer des cartes où nous trouverons des sentiers qui nous conduiront à des maquis où nous serons en sécurité, et distribuez-les de mains à mains. Prévoyez des caches. Il se vend sur le marché, à Montréal, des boîtes de rations militaires. Vous n’avez pas besoin de ça. Préparez-vous les vous-mêmes, avec des boîtes de conserves, des boîtes de jus, du lait en boîte, du café en poudre des bouteilles d’eau, une gammelle, et entreposez-les dans des endroits sûrs. Munissez-vous de cellulaires équipés pour pouvoir accéder à internet; nous devons pouvoir être en communication. Nous ferons bientôt des tests pour vérifier l’état des communications de l’adversaire. Il existe à Ottawa le Centre de sécurité des Télécommunications, un organisme secret qui fait dans l’espionnage des communications ici et à l’étranger. Il faudra éventuellement le débrancher. Vous devez me trouver bien téméraire de parler de tout ça ici, c’est que je n’ai plus peur de rien. L’adversaire veut savoir, alors il va me lire, mais ça ne nous empêchera pas d’agir. Nous devons déjà être infiltrés, ce n’est pas grave, c’est toujours comme ça. Nous sommes en situation prérévolutionnaire. Ça peut durer quelques mois comme ça, puis ça va s’accélérer. Je vous l’ai écrit, ce ne sera pas une révolution communiste, ni, je nous le souhaite, une révolution violente; ça dépendra de l’adversaire. Mais nous sommes très nombreux à vouloir changer les choses, ici comme à l’étranger (j’ai reçu tout récemment à cet égard un très gentil 12/ billet d’Afrique du Sud) , et rien ne va nous arrêter. Le drôle de cirque dans lequel on fait tourner cette société a trop duré, la corruption est trop profonde, nous avons tous trop été volés, nous ne jouons plus à ça. Des ponts sont jetés avec des mouvements semblables aux nôtres qui se développent à l’étranger, nous nous supporterons mutuellement, les changements seront d’ordre mondial, et nous en serons. Vous allez dire : « Oui, mais qu’est-ce qu’il a mangé ce matin, de la vache enragée? » Non. La vérité est que je pars tout à l’heure pour une autre région, travailler sur un dossier particulièrement révoltant, touchant la trahison de nos élites et de nos élus. Ça va sortir demain matin. Et puis je m’en irai vers une autre région bien malmenée en ce moment où je ferai plusieurs reportages. Mon fils est retourné chez sa mère, j’ai les coudées franches, mon travail ne s’accommode pas vraiment de la présence d’un enfant même si c’est pour lui et pour ma fille que je m’implique à ce point. Je m’en vais travailler en équipes. Avec plusieurs équipes. Nous allons bâtir quelque chose de solide. N’ayez crainte : tous ceux qui ont acquis leur fortune par leur travail n’ont absolument rien à craindre de nous; les autres oui. 13/ 4hr21. Une aube nouvelle se lève. Un jour, le jour se lèvera sur un jour nouveau. LA RÉVOLUTION DES INNOCENCES Chacun de nous est responsable de lui-même, de ses choix, de ses attitudes envers les autres, possède la maîtrise de sa destinée qu’il délègue ou non à d’autres selon sa volonté, chacun d’entre nous fait de sa vie ce qu’il entend en faire et porte les conséquences de ses actes ou de son absence d’agir. Il n’y a pas d’innocents, sauf parmi les enfants. Nous portons l’entière responsabilité de la société dans laquelle nous vivons. Elle est malsaine parce que nombre d’entre nous ont démissionné devant le pouvoir, parce qu’ils se résignent à courber la tête devant une autorité illégitime, parce qu’ils sont habités par la peur de la santé qui vient avec la liberté, et par la liberté elle-même. Ils aiment leurs chaînes. Parfois ils se révoltent, mais alors en vase clos, dans le cercle familial, faisant subir aux autres leurs malaises, leurs frustrations et leur malheur. Que pouvons-nous faire pour ces gens-là? Pas grand-chose, sinon de continuer à vivre et à respirer la liberté comme nous le faisons déjà; peut-être que 14/ l’attrait que nous exercerons ainsi parviendra à fendiller l’épaisse coquille de roc qui emprisonne nombre de personnes, qu’un peu de lumière y pénétrera, suffisamment pour permettre aux égarés de retrouver le chemin vers l’extérieur de leurs prisons. Mais c’est à peu près tout ce que nous pouvons faire. Les gens, souvent, souffrent d’orgueil. Il ne sert à rien de leur indiquer la voie vers leur libération, ils devront souffrir suffisamment fort et assez longtemps pour que leur ego finisse par s’effacer et que la raison puisse se faire jour dans leur tête. Comment se protéger, entretemps, des problèmes de co2mportement que ces gens-là, habités par leurs névroses, risquent de faire subir à leurs proches? D’abord, en s’en tenant suffisamment éloignés pour ne pas souffrir de troubles qui ne sont pas les nôtres et que ne manqueront pas d’afficher ces personnes-là. Ensuite, en gardant l’esprit ouvert : il faut comprendre que ces personnes sont des malades, que cette maladie est d’ordre mental . On ne peut en vouloir aux malades : cette attitude nous protège déjà de la colère, de la rancune, du ressentiment. Il convient aussi de mesurer ce que nous pouvons faire pour les aider, admettant que ce soit dans l’ordre des choses possibles. Mais nous éviterons alors de trop nous investir affectivement dans une démarche en ce sens, attendu que les désillusions peuvent être cruelles et nous blesser nous-aussi, ce qui n’est pas le but de l’exercice, et qu’il appartient à chacun de prendre en charge sa santé et d’assumer son destin. 15 Notre société est malade et propage la maladie. Rétablir une société saine implique que chacun de ses membres devra effectuer un bout de chemin vers son propre rétablissement. À cet égard, il n’y pas d’innocents. Ni de victimes. Ce serait trop simple. À chacun d’entre nous d’entreprendre sa marche vers sa libération, d’effectuer sa propre révolution. LA RÉVOLUTION DE LA COHÉRENCE Soyons cohérents : le niveau de corruption et d’impunité est rendu tel au Québec que l’ex-maire de Laval, Gilles Vaillancourt, n’a pas hésité pas un seul instant à le reconnaître encore tout récemment tout en cherchant à soudoyer des candidats à l’élection municipale de cette ville. Les grands firmes d’ingénierie coupables de malversations s’en sortent toutes à bon compte et continuent de recevoir des contrats faramineux de l’État. L’UPAC et la Commission Charbonneau opèrent en périphérie des véritables problèmes. L’état dans lequel se retrouve notre environnement est tel qu’il affecte la qualité de vie de millions de Québécois. Soyons cohérents : nos grandes institutions démocratiques ne fonctionnent plus, l’État n’est plus au service des gens mais bien d’une oligarchie toute puissante qui étrangle le peuple. Partout à travers le territoire, on met de l’avant des projets de moyennes, grandes ou très grandes envergures qui ne bénéficieront qu’à un petit nombre de personnes tandis que la majorité des gens paieront pour la réalisation de ces projets. Pensons par exemple aux gigantesques parcs à éoliennes en Gaspésie et au Saguenay qui ne profiteront en définitive qu’au clan Desmarais. Des projets aberrants sont réalisés à la grandeur du Québec. Songeons ici au barrage de la rivière Ouiatchouan, à Val-Jalbert, qui détruira deux chutes spectaculaires et affectera un site patrimonial d’une richesse unique, le tout au seul bénéfice de la firme d’ingénierie BPR, très présente partout au Québec, reconnue pour son haut degré de corruption. Hydro-Québec paiera 80 millions en vingt ans pour de l’électricité qu’elle revendra à perte sur le marché américain. Songeons aussi au projet Mine Arnaud, à Sept-Îles, qui menace directement les eaux de la baie de Sept-Îles et la santé et la sécurité de la population de la ville. Songeons aux barrages sur la rivière Petit-Mécatina sur la Basse-Côte-Nord qui profitera d’abord aux firmes d’ingénierie et au Ciment Lafarge de Power Corporation, puis aux Américains dont nous subventionnerons encore de nos poches la consommation d’électricité. Ou prenons enfin l’exemple du projet de pipeline de TransCanada au sujet duquel le gouvernement du Québec vient de décider qu’il ne serait pas nécessaire de mandater le Bureau des audiences publiques sur l’environnement pour consulter la population là-dessus. Enfin, mais je pourrais continuer longtemps, j’observe et depuis plusieurs années qu’on nous balance quasi-quotidiennement, par avion, toutes sortes de produits inconnus sur la tête, jusqu’à en cacher le soleil, sans que nous sachions de quoi il en retourne. Il faut être aveugle pour ne pas les voir… C’est assez, c’est trop. Soyons cohérents, et investissons-nous. Impliquons-nous d’abord au niveau local en surveillant de près ce qui se passe dans nos municipalités, dans nos municipalités régionales de comté, dans nos circonscriptions électorales, dans nos régions, et dans l’ensemble du Québec, ce que tous nous pouvons faire par le biais de nos réseaux respectifs et des réseaux sociaux. Soutenons activement toutes les organisations, tous les mouvements impliqués dans la lutte contre l’oligarchie. Préparons des dossiers d’information détaillés sur les affaires de corruption et tous les projets louches et dispendieux que l’on veut établir près de chez nous. Surtout, diffusons l’information, pour qu’elle atteigne et finisse par arracher de sa torpeur la majorité de la population. Le combat est un mode de vie : nous l’adoptons parce que la situation le commande, parce que c’est la seule chose à faire. La cohérence commande que nous agissions. L’avenir du Québec et des générations futures se dessine aujourd’hui, et c’est à chacun d’y voir. C’est une question de responsabilité individuelle. LA RÉVOLUTION DU BONHEUR Normalement, nous avons tout pour être heureux. Nous possédons un corps et nos cinq sens où habiter et pour découvrir les autres, leurs univers, et toutes les merveilles de celui qui nous entoure, nous avons les moyens de le faire, nous éprouvons de l’amour pour nos proches et en recevons en retour, nous possédons tous des talents particuliers pour nous réaliser, pour subvenir à nos besoins. Quand ça ne va pas, c’est qu’il y a quelque chose qui perturbe la relation qui existe entre les éléments de cette chaîne. Ce peut être un problème d’ordre physique ou mental, qui se rapporte de toute manière à l’équilibre général qui doit prévaloir entre le corps et l’esprit. On parle alors de maladie mais, jusqu’au jour où nous serons atteint de notre dernière maladie, généralement ça se soigne, ou ça s’opère, ou ça se gère d’une manière ou d’une autre. Nous sommes alors placés devant notre responsabilité personnelle de voir à l’entretien de notre machine pour nous-mêmes d’abord et pour les autres aussi, pour ceux qui sont en relation avec nous, attendu que des maladies, prenons l’alcoolisme par exemple, peuvent avoir des conséquences sur beaucoup de monde autour de celui qui en est atteint. C’est donc dire que nous avons aussi la responsabilité de voir à notre santé et à notre bonheur pour contribuer à celui des autres. Nous ne sommes pas seuls, nous vivons en relation avec les autres. Ces relations peuvent être riches et extrêmement profitables pour tout le monde, pauvres ou négatives, ou dans la moyenne, plutôt mornes, du type de celles que l’on retrouve souvent dans les milieux de travail de la société actuelle. Mais c’est à nous, en définitive, de choisir quels types de relations nous voulons entretenir, dans lesquelles nous désirons vraiment nous investir, ce que nous y apporterons; on verra ce cercle de relations non seulement comme un groupe de personnes mais aussi comme une sorte de cénacle à préserver. Et bien sûr, la relation amoureuse nichant au cœur de ce cénacle, nous apporterons à son entretien le plus grand soin, attendu que c’est rare dans la vie, qu’il est extrêmement enrichissant de découvrir l’univers de l’objet de son amour, que c’est donc très précieux et fragile à la fois car les êtres sont fragiles et qu’on ne sait jamais ce que leur destin fera d’eux et de leur vie. C’est pourquoi il faut toujours y voir maintenant, le futur n’existant peut-être pas. Il n’y a rien de plus épatant qu’une feuille d’arbre, qu’un amas de galets, que le roulement des vagues qui se succèdent sur la plage, qu’une nuit étoilée, qu’un papillon, que la trille d’un oiseau; il n’y a rien de plus épatant que la tendresse et la chaleur de l’autre. Il faudra un jour que l’on convienne que cette Terre, avec toutes ces épatances et les émotions qu’elles suscitent, a quelque chose de sacré. Nous le savons déjà par les émotions, l’incroyable variété de sentiments et d’émotions qu’elle nous procure. Les jeunes enfants sont au courant. Mais on peut dire que le tout, chez nous, a été joliment malmené, l’amour étant perverti de toutes les manières imaginables et le sacré confié à des gens en soutanes qui en ont profité pour abuser de dizaines de milliers d’enfants, particulièrement parmi les peuples autochtones. On peut dire aussi que les relations sont souvent entravées par de lourdes conditions de travail qui épuisent et nuisent à la disponibilité amoureuse, qui pèsent lourd sur le corps et l’esprit, le meilleur de nous-mêmes étant pompé par d’autres. Ça s’appelle le travail aliéné. On ne le qualifie pas d’aliéné à la légère, dans la mesure où l’état d’esprit dans lequel plonge ce type de travail déforme le cœur d’une personnalité, définit le cœur de ses relations, et modèle son cœur tout court. Sommes-nous faits pour ça? Le plein exercice de nos talents, la pleine jouissance de notre vie qui ne durera pas toujours, de nos émotions, de l’amour, passent par la liberté et la fin du travail aliéné. Ce sera l’une des finalités de notre révolution. LA RÉVOLUTION DES ÉNERGIES Notre révolution sera aussi celle des énergies. Nous récupérerons les brevets sur la voiture électrique conçue par Hydro-Québec dès les années ’90 et qui pouvait rallier Montréal et Québec avec moins d’un litre d’essence et nous favoriserons la fabrication à grande échelle de véhicules de ce type. Nul besoin d’en construire des centaines de modèles différents. Quelques modèles suffiront et le coût des véhicules comme celui des pièces de rechange demeureront ainsi très abordables. Débarrassés du pétrole et des coûts énormes qu’il engendre dans le transport des personnes comme dans celui des marchandises, les ménages disposeront de beaucoup plus d’argent par mois et les gens pourront ainsi, s’ils le veulent, réduire leurs heures de travail, disposer de plus de temps de loisirs pour eux et les membres de leurs familles. Nous serons tous plus riches. Les produits inutiles en plastiques comme les sacs de plastique et autres contenants non-recyclables seront mis au rancart et remplacés par des produits recyclables. Nous obtiendrons que soit subventionnée la conversion des habitations à l’énergie solaire et accèderons ainsi à une authentique indépendance énergétique. Convertir ma maison au solaire va me coûter quatre mille dollars l’été prochain grâce à un ami électricien. J’aurai complètement récupéré mon investissement initial en moins de trois ans. Tous pourront en faire autant, des sommes seront prévues pour ceux qui auraient besoin de prêts pour changer chez eux la source de leur alimentation à l’électricité. Les membres de l’actuel Conseil d’administration d’Hydro-Québec seront remerciés et remplacés par des gens dont les préoccupations environnementales et la probité seront de notoriété publique. Ceux-là seront désignés par leurs pairs pour prendre en charge les destinées d’Hydro et réparer les erreurs du passé. Auparavant, une profonde enquête sera menée sur Hydro-Québec, afin notamment de savoir pourquoi elle continue de donner des contrats à des firmes d’ingénierie reconnues coupables de corruption. Nous exigerons le démantèlement de ces firmes et la mise en accusation de leurs dirigeants et de tous ceux qui ont favorisé la mise en place du régime généralisé de corruption qui sévit de haut en bas de la Société d’État. Ceux parmi nos élus qui ont participé ou couvert les opérations crapuleuses de ces firmes passeront aussi en jugement. On le voit, les juges ne chômeront pas, l’appareil de justice ne dérougira pas pendant un petit moment. Mais grâce au gouvernement québécois, de nouvelles prisons plus grandes pouvant loger plusieurs centaines de détenus sont en cours de construction au Québec. C’est là que pourront réfléchir les p-d-g des grandes, moyennes et petites entreprises et les dirigeants politiques qui ont érigé le trafic d’influence en système de gouvernement. Tous ceux qui ont participé au vol de la société québécoise passeront en jugement. Tous ceux qui ont permis que les gens soient battus par la police et arrêtés sans raisons seront aussi jugés, de même que les policiers seront dorénavant tenus individuellement imputables de leurs gestes. La violence de leur part ne sera plus tolérée. Le premier policier qui frappera un citoyen sera immédiatement congédié et traduit en justice pour voie de fait. Il sera clair pour les policiers qu’ils sont imputables, authentiquement au service des citoyens et non du pouvoir d’État. Nous retirerons leurs passeports à tous ceux qui seront ainsi mis en accusation. Les biens mal acquis seront confisqués, leur vente permettra de subventionner la lutte contre la faim que vivent encore trop de Québécois, trop d’enfants qui vont encore à l’école le ventre vide. Nous constaterons alors que le peuple québécois n’est pas un peuple pauvre, que c’est simplement un peuple qui était vampirisé par une supposée élite qui l’a trahi. Bien sûr, tous ceux qui ont amassé leurs fortunes par leur travail et dans le respect des lois pourront vivre tranquilles. Nous ne visons pas l’instauration d’un ordre où tout le monde toucherait le même revenu, mais plutôt d’une société où chacun aura plein accès aux nécessités de la vie et au confort psychologique et matériel nécessaire pour s’épanouir pleinement. Les travailleurs participeront aux bénéfices des entreprises tandis que la formation de coopératives dont ceux-ci seront véritablement les maîtres sera encouragée. Le développement hydroélectrique ne se fera plus dans l’anarchie ou contre tout bon sens mais seulement quand il sera nécessaire. Et au vu des surplus d’électricité que connaît Hydro-Québec, ce n’est pas demain la veille qu’on aura besoin de nouveaux barrages hydroélectriques au Québec. Ceux prévus sur les chutes de la rivière Ouiatchouan de Val-Jalbert, et qui doivent livrer l’électricité produite à Hydro-Québec qui l’achètera à perte, seront démantelés et les instigateurs de ce projet insensé dont la population ne veut pas feront l’objet d’enquêtes policières, qu’il s’agisse des dirigeants de l’antenne locale de BPR, des promoteurs locaux, ou de la première ministre Pauline Marois, liée de près à BPR, qui soutient contre tout bon sens le saccage de cet important lieu de patrimoine régional. Une enquête approfondie sur la carrière de madame Marois sera conduite qui devrait nous révéler encore bien des choses. Notre révolution sera celle de l’énergie, mais elle sera aussi celle de la justice. C’est elle qui désormais prévaudra, les gens, qui obéissent aux lois, devront être imités à cet égard par tous les membres des personnels politiques et par les dirigeants d’entreprises. Ce coup-ci, et pour de vrai, personne ne sera au-dessus des lois. Nous serons intraitables quant au respect de la loi, et ferons subir aux bandits à cravates le même traitement que l’appareil de justice impose aux voleurs, aux fraudeurs, aux agresseurs, aux violents et aux psychopathes. L’éthique, la morale, seront enseignés à nos enfants avec des exemples concrets pris dans notre histoire récente, qu’ils comprennent bien pourquoi notre révolution a été nécessaire, pourquoi il leur appartiendra de construire un nouveau Québec à leur image. Cela fait, les membres de ma génération et nous les activistes de la première ligne pourront nous retirer en sachant que notre travail se poursuivra, que la révolution a triomphé. Quant à moi, je me consacrerai dès lors à l’écriture de contes pour enfants. -30-
Posted on: Sat, 09 Nov 2013 00:05:52 +0000

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