Événement lors du califat de Muawiya Ier La mort de Moughirah - TopicsExpress



          

Événement lors du califat de Muawiya Ier La mort de Moughirah Ibn Shou’bah et la nomination de Samourah Ibn Joundoub pour Basra Cette même année, en l’an 49 de l’Hégire (669), décéda le respectable Compagnon et le général héros al-Moughirah Ibn Shou’bah Ibn Abi ‘Amir Ibn Mas’oud ath-Thaqafi, qu’Allah soit satisfait de lui. Il est mort poignardé et fut enterré à Koufa. D’autres ont rapporté que sa mort fut en l’an 50 (669) et d’autres en l’an 51 de l’Hégire (670). Il est connu que Moughirah Ibn Shou’bah devint musulman l’année de la bataille de la Tranchée. Il était présent à Houdaybiyah et au pacte de Ridwan. Il combattit lors des batailles des Apostats, à Yamamah. Il participa à la conquête de la Syrie, à Yarmouk et à la conquête de la Perse et de l’Iraq à Qadissiyah. Il resta à l’écart de la Fitnah et lors de l’appel au Jugement par le Livre d’Allah sous ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui), il rejoignit les rangs de Mou’awiyah, qu’Allah soit satisfait d’eux. Lorsque Moughirah Ibn Shou’bah mourut, Mou’awiyah rajouta à Ziyad Ibn Abi Soufyan la gouvernance de Basra et de Koufa. Ziyad Ibn Abi Soufyan nomma Samourah Ibn Joundoub al-Khazari (qu’Allah soit satisfait de lui) gouverneur de Basra. Samourah Ibn Joundoub combattit en compagnie du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et il était implacable envers les khawarije. S’il était informé de la présence de l’un d’entre eux, il se chargeait de le tuer lui-même tellement il les détestait et disait : « Les pires créatures vivant sous le ciel, ils jettent la mécréance sur les Musulmans et rendent licite leur sang ». Samourah mourut en l’an 59 de l’Hégire (678), puisse Allah lui faire miséricorde. Quand Samourah prit son poste en charge, il alla directement à la mosquée de Koufa, monta sur la chair de prêche et fit un discours. Lorsqu’il eut finit certaines personnes se levèrent et le haranguèrent. Il s’assit le temps de les laisser finir tout en ordonnant à sa garde de se mettre aux portes de la mosquée. Puis il demanda aux gens de Koufa présent de sortir de la mosquée quatre par quatre. Il leur dit : « Quiconque d’entre vous jurera par Allah qu’il n’a pas cherché à me juger sera libre. Quiconque ne jurera pas sera emprisonné et expulsé ». Certains ont rapporté que le nombre de personnes n’ayant pas juré s’éleva à trois tandis que d’autres ont rapporté le nombre de huit. Il ordonna que leurs mains soient tranchées. Le crime de ces gens est d’avoir manqué de respect et de considérer celui en charge de leurs affaires comme moins que rien. A ceux qui se poseront la question, pourquoi une telle violence, il faut se rappeler les graves évènements qui secouèrent la nation islamique de l’époque ou plus de soixante-dix-mille Musulmans trouvèrent la mort suite à la grande Fitnah qui débuta avec l’assassinat du troisième Calife Bien Guidé ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui). Samourah voulut empêcher dès son arrivée la résurgence de tels troubles en appliquant à ceux qui seraient tentés et aux fauteurs de troubles un dur châtiment afin qu’ils soient une leçon pour tous. Si le gouverneur perdait le contrôle des évènements, ils pourraient s’ensuivre à nouveau d’inquiétants évènements. Samourah voulut immédiatement couper court à cette éventualité connaissant sa haine des khawarije. Ceci doit servir d’exemple pour faite face à de tels évènements dans le futur. L’histoire des Omeyyades est pleine de révoltes, de guerres, de divisions, de rebellions et de luttes fratricides. Il fallait mettre fin aux troubles, dont les effets furent extrêmement néfastes pour les Musulmans, d’une manière impitoyable et appliquer aux subversifs un très dur châtiment. Il n’y a aucun intérêt à laisser faire les gens d’innovations, de convoitises et les révolutionnaires. Ils ne doivent pas être abandonnés mais traités obligatoirement comme il se doit et rapidement pour éviter les effets funestes qu’entrainent leurs actions, ceci bien évidemment dans l’état islamique ou la Loi d’Allah est appliquée dans son intégralité. Mais vous êtes-vous jamais demandé si vous étiez prêts pour un état islamique ou bien les cœurs cacheraient quelques hypocrisies ? En l’an 50 de l’Hégire (670), décéda le respectable Compagnon Abou Moussa al-Asha’i. Il est ‘Abdallah Ibn Qays Ibn Soulaym des Ash’ariyine qui sont des tribus Kahlan et Qahtaniyah. Abou Moussa al-Asha’i (qu’Allah soit satisfait de lui) a une grande histoire. Il est le conquérant d’Ispahan, d’al-Ahwaz et un des deux juges lors du conflit suite à l’assassinat de ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui). D’autres ont rapporté que sa mort eut lieu en l’an 53 de l’Hégire (673). Nous avons rapporté les deux versions sur lesquels les historiens sont en désaccord et qui ne sont que des désaccords minimes. Durant cette année, Bousr Ibn Abi Artat et Soufyan Ibn Awf al-Azdi attaquèrent conjointement les territoires byzantins tandis que Fadalah Ibn ‘Oubayd al-Ansari les attaqua par mer. La conquête de Tunis et la construction de la ville de Kairouan Durant cette même année, Mou’awiyah Ibn Houdayj, le gouverneur d’Egypte et d’Ifriqiyah[1], fut désisté par Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan et remplacé par ‘Ouqbah Ibn Nafi’ al-Fihri pour l’Ifriqiyah et Maslamah pour l’Egypte et ensuite pour Ifriqiyah. ‘Ouqbah conquit Tunis (ifriqiyah) et la ville de Kairouan (qayrawan). Muhammad Ibn ‘Omar a rapporté que l’emplacement de la ville était mauvais à cause du grand nombre de serpents, de fauves, et d’autres animaux du même genre. Quand Allah Exalté Tout Puissant et Grand les appela, aucun animal ne resta et les bêtes de proies emportèrent leurs petits. ‘Ouqbah Ibn Nafi a dit : « Lorsque nous nous sommes installé, les animaux s’enfuirent de leurs repaires en nous blâmant ». Zayd Ibn Abi Habib, un homme de l’armée égyptienne dit : « Nous arrivâmes avec ‘Ouqbah Ibn Nafi’ qui fut la première personne à faire un plan de la ville. Il l’a divisa en quartiers, construisit des maisons pour les gens et la mosquée. Nous restâmes avec lui jusqu’à ce qu’il fut désisté. Il était le meilleur des gouverneurs et le meilleur commandant ». Puis, Mou’awiyah désista Mou’awiyah Ibn Houdayj d’Egypte et ‘Ouqbah Ibn Nafi’ d’Ifriqiyah et nomma à leur place, Maslamah Ibn Moukhallad pour toute l’Afrique du Nord et l’Egypte à l’ouest. Il fut le premier gouverneur pour qui l’ouest entier, l’Egypte, Barqah, Tripoli (tarablous) et Tunis fut combiné. Maslamah Ibn Moukhallad nomma son domestique al-Mouhajir pour Tunis et démit ‘Ouqbah Ibn Nafi’ de ses fonctions. Maslamah resta gouverneur d’Egypte et de l’ouest jusqu’à la mort de Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan. Certains ont dit que cette même année, al-Hakam Ibn ‘Amr al-Ghifari décéda à Merv après son retour d’une razzia contre les gens de la montagne d’al-Ashall. Le raid d’al-Hakam Ibn ‘Amr contre al-Ashall Alors qu’al-Hakam Ibn ‘Amr se trouvait au Khorasan. Ziyad lui écrivit : « Les armes des gens de la montagne d’al-Ashall sont de feutre et leurs vaisselles d’or ». Ibn ‘Amr les attaqua, puis se retira et lorsque ses forces atteignirent le milieu du défilé, l’ennemi prit des pistes secrètes et l’encercla. Ne sachant que faire, il délégua le commandement de l’armée à al-Mouhallab qui résista et finit par capturer un de leurs chefs à qui il dit : « Choisis : sois je te tue ou alors tu nous sors de cette passe ». L’homme lui dit alors : « Allume un feu sur l’une de ces routes, ordonne que les bagages soient amenés, et tourne toi vers cette route afin que les gens pensent que tu as commencé à voyager le long de celle-ci. Alors, ils vont se rassembler sur cette route et vous abandonneront les autres. Alors laisse-les, prends une autre route et ils ne pourront vous attaquer avant que vous ayez quitté le défilé. Il fit ainsi et ils purent s’échapper avec un immense butin jusqu’à Hérat avant de retourner à Merv. Ziyad écrivit à al-Hakam et lui dit : « Par Allah, si tu survie, je te décapiterais certainement ! » Parce que Ziyad lui écrivit précédemment lorsqu’il fut informé de l’immense quantité qu’il avait pris, lui disant : « L’émir des croyants m’a écrit pour lui demander de lui choisir de l’or, de l’argent et des objets précieux pour son usage personnel. Ne fait rien avant d’avoir procéder à sa demande. » Al-Hakam lui répondit au dos de sa lettre : « Ta lettre vient de me parvenir dans laquelle tu mentionnes que l’émir des croyants t’a ordonné ceci et cela. Mais sache que le Livre d’Allah Exalté, Tout-Puissant et Grand, est prioritaire au désir de l’émir des croyants. Par Allah, si « les cieux et la terre formaient une masse compacte[2] » un serviteur doit craindre Allah à Lui les Louanges et la Gloire. Allah Exalté et Loué soit-Il, lui fournira une sortie ». Il dit alors aux soldats d’aller prendre leur part du butin, après qu’il eut mis de côté le cinquième, il le divisa équitablement entre eux. Al-Hakam dit alors : « O Grand Seigneur, si Tu considères que ce que j’ai fait est juste alors prends-moi ». Et, il mourut peu après dans la capitale du Khorasan à Merv après avoir nommé Anas Ibn Abi Ounas son successeur. Les Musulmans s’installent au Khorasan En l’an 51 de l’Hégire (671), Fadalah Ibn ‘Oubayd attaqua en hiver le territoire byzantin et Bousr Ibn Abi Artat, en été. Ziyad nomma ar-Rabi’ Ibn Ziyad al-Harithi gouverneur du Khorasan après la mort d’al-Hakam Ibn ‘Amr al-Ghifari. Al-Hakam nomma Anas Ibn Abi Ounas pour lui succéder dans sa juridiction après sa mort et Anas conduisit la prière sur al-Hakam à sa mort et avant de mourir, al-Hakam écrivit à Ziyad pour l’informer de la nomination d’Anas. Ziyad le désista et le remplaça par Khoulayd Ibn ‘AbdAllah al- Hanafi avant d’être remplacé à son tour, après n’être resté qu’un mois gouverneur, par Rabi’ Ibn Ziyad al-Harithi. Les gens partirent avec leurs familles au Khorasan ou ils s’établirent de manière permanente tandis que peu après Ziyad désista ar-Rabi’. Quand ar-Rabi’ arriva au Khorasan, il conquit pacifiquement Balkh après que les gens de la ville l’ai fermée[3] suite au traité de paix conclut avec al-Ahnaf Ibn Qays. Il conquit le Qouhistan par la force et comme il y avait des Turcs dans ses régions, il les combattit. Il en tua certains avant que les autres ne s’enfuient. L’un des survivants étaient Nizak Tarkhan que Qoutaybah Ibn Mouslim tua quand il fut gouverneur. Certains ont rapporté que lors de sa campagne ar-Rabi’ traversa le fleuve Oxus avec son domestique, Farroukh et sa servante Sharifah. Il pilla et revint sans avoir été inquiété si bien qu’il libéra Farroukh. Le premier Musulman qui but de l’eau du fleuve fut un domestique d’al-Hakam à l’aide de son bouclier. Il en donna à al-Hakam qui en but et fit ses ablutions avant d’exécuter deux unités de prières au-delà du fleuve et il fut la première personne à le faire. La mort de Houjr Ibn ‘Adiyy Ibn Jaballah al-Kindi Toujours en l’an 51 de l’Hégire (670) fut tué Houjr Ibn ‘Adiyy Ibn Jaballah al-Kindi. Houjr Ibn ‘Adiyy comme certains l’ont dit était un respectable Compagnon (qu’Allah soit satisfait de lui) mais la plupart des rapporteurs de Hadith, comme l’a signalé al-Hafiz Ibn Kathir, ne lui reconnaissent pas de mérite. Houjr Ibn ‘Adiyy était un adorateur ascète, un général héros qui prit le parti de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui). Il était à l’époque de Moughirah Ibn Shou’bah (qu’Allah soit satisfait de lui), émir de Koufa et un de ceux qui le critiquèrent. Moughirah qui était un homme lucide le mit plusieurs fois en garde contre les conséquences néfastes de tels propos alors que l’obéissance et le respect sont dus au Sultan. Un jour Moughirah lui dit : « O Houjr, soit perdu, crains le Seigneur ! O Houjr, soit perdu, crains le sultan ! Crains sa colère, crains son rang car parfois la colère du sultan met fin à des individus tels que toi ! » Moughirah le mettait en garde mais il l’excusait et lui pardonnait. L’Imam Tabari a rapporté dans son livre d’Histoire que Moughirah, alors qu’il approchait de sa fin, implora le pardon pour ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait d’eux). Il dit : « O Seigneur pardonne à ‘Uthman Ibn ‘Affan et récompense le des meilleurs récompenses pour ses actions. Il appliqua Tes Lois et suivit la Sounnah de Ton Messager (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Il nous unifia, nous protégea et fut tué injustement. O grand Seigneur pardonne à ses partisans, à ses amis, à ceux qui l’aiment et le protégèrent et à ceux qui cherchèrent à le venger puis il implora contre ceux qui l’avait tué ». Houjr se leva un jour dans la mosquée et se mit à crier en mal contre Moughirah si bien que tous ceux qui étaient présents et à l’extérieur l’entendirent. Il dit : « Tu ne fais pas attention à ceux à qui tu portes préjudices par tes actes. Ou sont nos bien que tu as arrêté de nous donner. Viens nous voir et distribuent nous les car ils ne t’appartiennent pas. Tu es devenu renommé avec la mort de l’Emir des Croyants (sous-entendu ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui)) et un support pour les criminels (sous-entendu les partisans de Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait d’eux) ». At-Tabari a rapporté qu’un tiers de l’assistance s’est levé avec lui et se mirent à scander : « Houjr a dit la vérité ». Al-Moughirah descendit du Minbar et rentra chez lui. Ses gens le rejoignirent et le critiquèrent à propos des sa réaction aux propos de Houjr. Cela allait conduire à deux évènements : - Le premier, l’habitude des gens à se rebeller contre les dirigeants et l’autre la colère du calife à Damas contre Moughirah. Les gens lui demandèrent : - « Après qui tu en as ? » Il répondit : - « Moughirah ! Car je l’ai tué. Comment l’ai-je tué ? Il viendra un émir après moi et il le considérera comme moi et il lui fera comme il a fait avec moi. Il le tuera à sa première remarque. Ma fin approche et je ne veux pas pousser les gens de Syrie à tuer les meilleurs d’entre eux et à faire couler leur sang. Eux seront content tandis que moi je serais perdu. Afin que dans ce monde Mou’awiyah en tire de l’honneur tandis que Moughirah sera humilié le jour de Qiyamah ». Lorsque Ziyad Ibn Abi Soufyan prit en charge son poste, il mit en garde Houjr Ibn ‘Adiyy et lui conseilla de ne pas répéter ce qu’il faisait lors du vivant de Moughirah. Ziyad lui dit : « Sache que je te connais, j’étais en compagnie de ton père pour une affaire que tu connais (sous-entendu qu’ils étaient des partisans de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui). Si ton sang venait à couler une seule goutte, sache alors que je te viderais de tout ton sang. Retiens ta langue et reste à l’écart des problèmes afin que les ignorants ne te suivent pas ». Et Houjr qui connaissait Ziyad comprit bien ses paroles menaçantes. Ziyad partageait son temps entre Koufa et Basra ou il restait six mois dans chacune des villes pour gérer les affaires des Musulmans. Lorsqu’il partit pour Basra, les shiites de Koufa vinrent trouver Houjr et ils se réunirent régulièrement chez lui ou ils insultaient Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) et le reniaient. Le secrétaire de Ziyad à Koufa, ‘Amr Ibn Hourayth, le mit en garde contre ses activités et lui envoya un messager qui lui dit : - « Qui sont ces gens qui se réunissent chez toi alors que l’émir t’a mis en garde ? » Houjr Ibn ‘Adiyy lui répondit : - « Ils critiquent ce que vous faites. Maintenant va-t’en ! » Et il le renvoya durement en lui disant : - « Fait attention à toi et surveille ton dos ! » Lorsque l’homme revint à ‘Amr et l’informa, celui-ci fit envoyer un messager à Ziyad lui demandant de revenir sur le champ à Koufa à cause de la gravité de la situation pouvant engendrer rapidement une révolte. Lorsque Ziyad entendu le messager et les graves nouvelles, il revint sur le champ et dit : « Par Allah je vais couper le fil du coup du traitre obtus ». Puis il envoya à Houjr trois compagnons du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : ‘Adiyy Ibn Hatim at-Tahi, Jarir Ibn ‘Abdillah al-Bajali et Khalid Ibn ‘Ourfouta al-Leythi, Leythi des Bani Bakr Ibn ‘Abdel Manaf Ibn Kinanah, (qu’Allah soit satisfait d’eux). D’autres ont dit que c’était Khalid Ibn ‘Ourfouta Ibn Sou’ayr al- ‘Oudri : Hanif Ibn Zouhra (qu’Allah soit satisfait d’eux) et cela n’a pas d’importance. Lorsqu’ils rencontrèrent Houjr, ils parlèrent avec lui mais il ne leur répondit pas. Plutôt, il dit à son serviteur : - « O ghoulam, as-tu attaché le chamelon ? » ‘Adiyy Ibn Hatim lui dit : - « Es-tu possédé ? Nous te parlons de choses sérieuses et tu nous dit : « O ghoulam, as-tu attaché le chamelon ? » Puis, ils retournèrent à Ziyad et ne l’informèrent que de choses légères pour qu’il ne se mette pas en colère contre eux et lui demandèrent d’avoir pitié de lui. Et il lui arriva ce que personne des Arabes n’attendait ni même Moughirah. Ziyad envoya la police mettre de nouveau en garde Houjr et son clan ne lui fut d’aucune utilité comme l’a rapporté Ibn Kathir. La police le ramena à Ziyad qui l’emprisonna dix jours. Lorsque Houjr sortit, il rejoignit ses amis. Ziyad les envoya à Mou’awiyah en Syrie, en compagnie de soixante-dix personnes qui témoigneraient que : - Houjr et ses partisans encourageaient les gens à la désobéissance, à la révolte et à la guerre contre l’émir, - Qu’ils avaient rompu le pacte d’obéissance à l’émir, - Qu’ils s’étaient mis à l’écart de la communauté, - Qu’ils cherchaient à semer la division parmi les Musulmans, - Qu’ils insultaient le calife, et chacune de ces accusations était passible de la peine de mort ! Houjr Ibn ‘Adiyy fut emmené en Syrie avec treize de ses compagnons à Mardj Adra près de Damas. Le motif d’accusation de Ziyad fut lue à Mou’awiyah puis les gens témoignèrent. Lorsqu’ils eurent finit, Mou’awiyah étonné de leur comportement leur demanda : - « Que pensez-vous de ces accusations des vôtres ? » Puis il écrivit à Ziyad et lui dit : « Parfois je pense que leur mise à mort est meilleure que leur libération et parfois, je pense que leur pardon est meilleur que leur mise à mort ». Lorsque le message parvint à Ziyad, il lui répondit : « Je reste perplexe des choix qui se sont imposés à toi. Si tu penses qu’ils ont un quelconque intérêt ne me renvoie pas Houjr et ses compagnons ». Les gens du peuple de Syrie de la famille de certains des accusés se levèrent pour intercéder en leur faveur. Mou’awiyah pardonna à six d’entre eux mais il refusa l’intercession de Malik Ibn Houbayrah as-Sakouni al-Kindi en faveur de Houjr, Houjr al-Kindi. Mou’awiyah lui dit je ne peux accepter ton intercession parce que ce membre de ta tribu est leur chef et j’ai peur que la ville de Koufa échappe à mon contrôle à cause de ses agissements. Mou’awiyah ordonna que les six soient relâchés et que tous les autres soient exécutés. Les tombes furent creusées et les linceuls préparés. Houjr demanda à faire ses ablutions puis pria deux unités de prières tandis que Houdbah Ibn Khayad se présenta avec son sabre pour l’exécuter. On lui dit : - « Peut-être n’es-tu pas encore prêt ». Houjr répondit : - « Comment ne serais-je pas encore prêt alors que je vois la tombe creusée, le linceul et le sabre affûté (sous-entendu la mort) ». Lorsque la mère des croyants Saydah ‘Ayshah (qu’Allah soit satisfait d’elle), qui se trouvait à Médine l’Illuminée, entendit parler de ces révoltes orchestrés par Houjr et son transfert en Syrie, elle envoya ‘AbderRahmane Ibn al-Harith al-Makhzoumi (qu’Allah soit satisfait de lui) à Mou’awiyah pour lui demander de libérer Houjr. Mais ‘AbderRahmane Ibn al-Harith arriva trop tard et ‘Ayshah fut très fâchée par la mort de Houjr. Lorsque Mou’awiyah vint à Médine et demanda à entrer pour saluer la Mère des croyants, ‘Ayshah refusa de le recevoir alors qu’il était le calife des Musulmans. Et elle dit : « Il ne rentrera jamais chez moi. » Ibn Kathir (puisse Allah lui faire miséricorde) a dit dans « al-Bidayah wal Nihayah » que Mou’awiyah se justifia longuement et réussit à rentrer chez elle et que ‘Ayshah (qu’Allah soit satisfait d’elle) lui pardonna. Il est aussi rapporté que Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) lui dit qu’il avait tué cet homme pour l’intérêt général des gens et que c’était préférable à leur corruption. Il est aussi rapporté que ‘AbdAllah Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) se trouvait assit au marché lorsqu’il entendit les nouvelles de la mort de Houjr, il pleura et sanglota longuement. Lorsque ‘AbderRahmane Ibn al-Harith al-Makhzoumi rencontra Mou’awiyah, il lui demanda : - « As-tu tué Houjr Ibn al-Abdar ? » Mou’awiyah lui répondit : - « Sa mort m’est préférable que je tue avec lui des gens que tu ne connais pas (sous-entendu : il vaut mieux tuer un seul homme que d’en tuer des milliers) ». La mort de Houjr fut aussi un des évènements douloureux du règne des Omeyyades. La mort de plusieurs Compagnons du Prophète en l’an 51 En l’an 51 de l’Hégire (670), mourut un grand nombre de Compagnons. Nous ne pouvons pas tous les nommer ici mais nous allons en citer seulement quelqu’un. - Sa’id Ibn Zayd Ibn ‘Amr Ibn Noufayl (qu’Allah soit satisfait de lui), un des grands Compagnons et l’un des dix compagnons à qui fut annoncé le Paradis de leur vivant par le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Il mourut à Médine. - ‘AbdAllah Ibn Ounays al-Jouhani (qu’Allah soit satisfait de lui). Il participa à tous les évènements excepté Badr. Il fut témoin à al-‘Aqabah. - Abou Bakra, le respectable Compagnon (qu’Allah soit satisfait de lui). - Jarir Ibn ‘AbdAllah al-Bajali (qu’Allah soit satisfait de lui) qui devint musulman au mois de Ramadan de l’année 10 de l’Hégire (631). Boukhari a rapporté dans son Sahih que Jarir a dit : « Chaque fois que le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) m’a vu, il m’a vu le sourire au lèvre. Je me suis plain auprès de lui de ma difficulté à tenir sur un cheval. Alors il frappa ma poitrine du plat de la main et dit « O Grand Seigneur rends le ferme et un guide qui guide » ». Ahmad a aussi rapporté de lui dans son Mousnad que le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui dit : « N’allez-vous pas me débarrasser de Dzoul Khalassah[4] ! » Jarir dit : « Nous sortîmes au nombre de cinquante cavaliers et nous l’avons détruit ou brûlé jusqu’à la laisser comme un chameau galeux. Puis, j’envoyais un messager en informer le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui lui dit : « O Prophète d’Allah ! Par Celui qui t’a envoyé avec la vérité, je ne suis pas venu avant de l’avoir détruit et laissé comme un chameau galeux ! Alors le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dit cinq fois de suite : « Puisse Allah bénir les chevaux d’Ahmas[5] et leurs hommes. » Alors je lui dis : « O Messager d’Allah, je suis un homme qui a du mal à se tenir sur un cheval ». Alors il (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) mit sa main sur ma figure si bien que je senti la fraicheur de sa main et il dit : « O Grand Seigneur ! Fais un de lui un guide qui guide ». Jarir Ibn ‘Abdallah al-Bajali participa aux conquêtes d’Iraq et combattit lors de la bataille d’al-Qadissiyah (qu’Allah soit satisfait de lui). En l’an 52 de l’Hégire (672), Soufyan Ibn ‘Awf al-Azdi attaqua le territoire byzantin. Al-Waqidi a aussi affirmé qu’il trouva la mort et qu’il désigna ‘AbdAllah Ibn Mas’adah al-Fazari comme son successeur avant de mourir. D’autres ont dit que cette année aussi, Bousr Ibn Abi Artat accompagné de Soufyan Ibn ‘Awf al-Azdi razzièrent le territoire byzantin. Tandis que d’autres ont dit que ce fut Muhammad Ibn ‘AbdAllah ath-Thaqafi qui commanda l’attaque. La conquête de Rhodes et la mort de Ziyad Ibn Abi Soufyan En l’an 53 de l’Hégire (672), ‘AbderRahmane Ibn Oumm al-Hakam ath-Thaqafi attaqua le territoire byzantin. Jounadah Ibn Abi Oumayyah al-Azdi conquis Rhodes[6], une île dans la mer. Les Musulmans s’y établirent, l’a cultivèrent et acquirent des biens. Le bétail paissait la journée dans les prairies avant d’être rentrés dans la forteresse à la tombée de la nuit. Ils établirent aussi un guet pour les prévenir de toutes surprises venant de mer. Ils causèrent un grand désarroi aux Byzantins parce qu’ils bloquaient leurs navires. Mou’awiyah leur envoyait régulièrement des vivres et dépensait pour eux tandis que l’ennemi les craignaient. Quand Mou’awiyah décéda, Yazid Ibn Mou’awiyah les rapatria. Il est n’est pas inutile de préciser que sous le règne de Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui), les conquêtes ne cessèrent pas. Au mois de Ramadan de cette même année décéda Ziyad Ibn Abi Soufyan. Juste auparavant, il envoya un message à Mou’awiyah lui disant : « Je t’ai assujetti l’Iraq avec ma gauche, donne-moi le Hijaz que j’occupe ma droite ». Lorsque les gens du Hijaz furent informés, ils en parlèrent au respectable Compagnon ‘AbdAllah Ibn ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait d’eux) qui leur dit : « Invoquez Allah qu’Il nous en débarrasse ». Puis tous ensemble, ils s’orientèrent vers la Qiblah pour implorer le Seigneur contre lui. Et comme l’a mentionné Ibn Kathir, Ziyad fut poignardé par la permission d’Allah peu de temps après et Allah Exalté soit-Il écarta son mal du Hijaz et de La Mecque. En l’an 54 de l’Hégire (673), Muhammad Ibn Malik attaqua le territoire byzantin en hiver et Ma’n Ibn Yazid as-Soulami en été. Waqidi a rapporté que Jounadah Ibn Abi Oumayyah captura une île proche de Constantinople nommée Arwad. Muhammad Ibn ‘Omar a rapporté que les Musulmans, dont Moujahid Ibn Jabr, y restèrent durant sept années. Toubay, le fils de la femme de Ka’b dit un jour : « Voyez-vous cette marche (darajah) ? Lorsqu’elle sera enlevée, l’heure de notre retour arrivera ». Un jour de vent fort, la marche fut emportée et quelqu’un arriva, annonça la mort de Mou’awiyah avec une lettre de Yazid. Alors, nous sommes revenus. L’île devint inhabitée et après cela les habitations tombèrent en ruine tandis que les Byzantins se réjouirent de leur départ. ‘Oubaydillah Ibn Ziyad nommé gouverneur du Khorasan ‘Oubaydillah partit de Syrie pour le Khorasan à la fin de l’année 53 de l’Hégire (673) alors qu’il était âgé de vingt-cinq ans. Il envoya devant lui Aslam Ibn Zour‘ah al-Kilabi au Khorasan. ‘Oubaydillah parti accompagné par al-Ja’d Ibn Qays an-Namari qui récita des vers dans une élégie pour Ziyad. ‘Oubaydillah pleura ce jour jusqu’à ce que son turban tombe de sa tête. Du Khorasan, il traversa sur un chameau l’Oxus et marcha vers les montagnes de Boukhara, Il fut donc le premier atteindre les gens de Boukhara en traversant la montagne avec une armée. Il conquit les villes de Ramithan et Baykand[7] qui dépendent de Boukhara et qu’il atteignit à partir d’elles. ‘Oubaydillah Ibn Ziyad affronta les Turcs à Boukhara alors que Qabj Khatoun, l’épouse du roi était avec son mari. Quand Allah Exalté les vainquit, les Turcs lui conseillèrent vivement de remettre ses pantoufles. Elle mit l’un d’eux tandis que l’autre fut laissé en arrière que les Musulmans acquirent et qui valait deux-cents-mille dirhams. Quelqu’un a rapporté : Je n’ai jamais vu personne de plus courageux que ‘Oubaydillah Ibn Ziyad. Une armée de Turcs nous attaqua au Khorasan, et je l’ai vu combattre. Il les chargea, pénétra leurs rangs et disparu de vue puis, il éleva sa bannière ruisselante de sang. ‘Oubaydillah Ibn Ziyad rapporta à Basra deux-mille personnes de Boukhara. Ils étaient tous d’excellents archers. L’armée des Turcs à Boukhara était une des nombreuses armées du Khorasan qui étaient au nombre de cinq. Al-Ahnaf Ibn Qays rencontra l’une d’entre elle entre Qouhistan et Abrashahr[8], et les trois à Marghab. La cinquième armée de Qarin fut détruite par ‘AbdAllah Ibn Khazim. ‘Oubaydillah Ibn Ziyad resta deux années au Khorasan. Puis à la fin de l’année 55 de l’Hégire (674), Mou’awiyah le nomma gouverneur de Basra à la place de ‘Abdallah Ibn ‘Amr Ibn Ghaylan. En l’an 55 de l’Hégire (674), Soufyan Ibn ‘Awf al-Azdi razzia le territoire byzantin. D’autres ont dit que c’était ‘Amr Ibn Mouhriz, et d’autres ont dit ‘AbdAllah Ibn Qays al-Fazari et d’autres Malik Ibn ‘AbdAllah. Les raisons qui poussèrent Mou’awiyah à l’engagement de Yazid Ibn Mou’awiyah à prendre en charge le mandat En l’an 56 de l’Hégire (675), Mou’awiyah demanda aux gens de porter allégeance à son fils Yazid après lui et le nomma responsable des affaires des Musulmans. Tous les gens lui portèrent allégeance excepté cinq personnes : - Al-Houssayn Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib, - ‘AbdAllah Ibn ‘Omar, - ‘AbdAllah Ibn Zoubayr, -’AbdAllah Ibn ‘Abbas Ibn ‘Abdel Moutalib et - ‘AbderRahmane Ibn Abou Bakr as-Siddiq (qu’Allah soit satisfait d’eux). L’on peut se demander pourquoi Mou’awiyah nomma Yazid calife des Musulmans ? Cette question est de prime importance. Mou’awiyah dut réfléchit prudemment à la question et il en tira plusieurs conclusions. - La grande Fitnah était toujours présente dans l’esprit des Musulmans et il était impératif pour eux de s’unifier auprès de leur émir et de ne pas se diviser une nouvelle fois. Mais n’y avait-il pas pour Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan des gens meilleurs que son fils Yazid pour la nomination ? Certes, il ne fait aucun doute qu’il y avait des milliers de Compagnons et des dizaines de milliers de compagnon des Compagnons meilleurs que Yazid dont il ne prit même pas la peine de consulter. Et il ne fait aussi aucun doute que du côté politique et juridique, que Mou’awiyah vit derrière son fils Yazid l’assurance de l’armée de Syrie et c’est un point très important que d’avoir une armée dévouée car les soldats de Syrie étaient les piliers de l’état omeyyade et ce depuis ses premiers jours. Ces soldats avaient la particularité d’écouter et d’obéir à Mou’awiyah au doigt et à l’œil mais aussi de ne jamais lui avoir désobéi ! Quant à Yazid, il avait l’expérience militaire. Il fut le premier commandant à avoir attaqué Constantinople, la capitale de César (qayssar) à la tête d’une armée comportant des compagnons que nous avons déjà mentionné. Il fut aussi nommé émir du Hajj des Musulmans durant les années 51, 52 et 53 de l’Hégire. Ainsi Mou’awiyah le nomma émir des Musulmans du fait qu’il avait de l’expérience dans les affaires des Musulmans et une stabilité politique ferme derrière lui. S’il avait abandonné les Musulmans sans émir cela aurait pu conduire à des évènements bien plus graves. Avec la porte de la Fitnah ouverte avec l’assassinat du troisième Calife Martyr ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui), Mou’awiyah voulut prendre des précautions pour protéger les Musulmans et éviter que la porte ne s’ouvre de nouveau.
Posted on: Fri, 16 Aug 2013 20:54:01 +0000

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