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-FEB-2006 Discours du grand chef Seattle Il est connu en particulier pour son discours de 1854 lors de négociations avec le gouvernement des Etats Unis, dans lequel il exprimait son refus de vendre les territoires indiens. Lauthenticité des mots est contestée et il existe au moins trois versions du texte. Grâce aux notes prises par le docteur Henry Smith, négociateur du gouvernement, une première version fût publiée dans le Seattle Sunday Star en octobre 1887. Celle qui fait aujourdhui figure de référence date des années 70. «Le Grand Chef de Washington nous a fait part de son désir dacheter notre terre. Le Grand Chef nous a fait part de son amitié et de ses sentiments bienveillants. Il est très généreux, car nous savons bien quil na pas grand besoin de notre amitié en retour. Cependant, nous allons considérer votre offre, car nous savons que si nous ne vendons pas, lhomme blanc va venir avec ses fusils et va prendre notre terre. Mais peut-on acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? Etrange idée pour nous ! Si nous ne sommes pas propriétaires de la fraîcheur de lair, ni du miroitement de leau, comment pouvez-vous nous lacheter ? Le moindre recoin de cette terre est sacré pour mon peuple. Chaque aiguille de pin luisante, chaque grève sablonneuse, chaque écharpe de brume dans le bois noir, chaque clairière, le bourdonnement des insectes, tout cela est sacré dans la mémoire et la vie de mon peuple.La sève qui coule dans les arbres porte les souvenirs de lhomme rouge. Les morts des hommes blancs, lorsquils se promènent au milieu des étoiles, oublient leur terre natale. Nos morts noublient jamais la beauté de cette terre, car elle est la mère de lhomme rouge; nous faisons partie de cette terre comme elle fait partie de nous. Les fleurs parfumées sont nos soeurs, le cerf, le cheval, le grand aigle sont nos frères; les crêtes des montagnes, les sucs des prairies, le corps chaud du poney, et lhomme lui-même, tous appartiennent à la même famille. Ainsi, lorsquil nous demande dacheter notre terre, le Grand Chef de Washington exige beaucoup de nous. Le Grand Chef nous a assuré quil nous en réserverait un coin, où nous pourrions vivre confortablement, nous et nos enfants, et quil serait notre père, et nous ses enfants. Nous allons donc considérer votre offre dacheter notre terre, mais cela ne sera pas facile, car cette terre, pour nous, est sacrée. Leau étincelante des ruisseaux et des fleuves nest pas de leau seulement; elle est le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir quelle est sacrée et vous devrez lenseigner à vos enfants, et leur apprendre que chaque reflet spectral de leau claire des lacs raconte le passé et les souvenirs de mon peuple. Le murmure de leau est la voix du père de mon père. Les fleuves sont nos frères; ils étanchent notre soif. Les fleuves portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir que les fleuves sont nos frères et les vôtres, et lenseigner à vos enfants, et vous devrez dorénavant leur témoigner la bonté que vous auriez pour un frère. Lhomme rouge a toujours reculé devant lhomme blanc, comme la brume des montagnes senfuit devant le soleil levant. Mais les cendres de nos pères sont sacrées. Leurs tombes sont une terre sainte; ainsi, ces collines, ces arbres, ce coin de terre sont sacrés à nos yeux. Nous savons que lhomme blanc ne comprend pas nos pensées. Pour lui, un lopin de terre en vaut un autre, car il est létranger qui vient de nuit piller la terre selon ses besoins. Le sol nest pas son frère, mais son ennemi, et quand il la conquis, il poursuit sa route. Il laisse derrière lui les tombes de ses pères et ne sen soucie pas. Vous devez enseigner à vos enfants que la terre, sous leurs pieds, est faite des cendres de nos grands-parents. Afin quils la respectent, dites à vos enfants que la terre est riche de la vie de notre peuple. Apprenez à vos enfants ce que nous apprenons à nos enfants, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. Lorsque les hommes crachent sur la terre, ils crachent sur eux-mêmes. Nous le savons: la terre nappartient pas à lhomme, cest lhomme qui appartient à la terre. Nous le savons : toutes choses sont liées comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses sont liées. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. Lhomme na pas tissé la toile de la vie, il nest quun fil de tissu. Tout ce quil fait à la toile, il le fait à lui-même.Mais nous allons considérer votre offre daller dans la réserve que vous destinez à mon peuple. Nous vivrons à lécart et en paix. Quimporte où nous passerons le reste de nos jours. Nos enfants ont vu leurs pères humiliés dans la défaite. Nos guerriers ont connu la honte ; après la défaite, ils coulent des jours oisifs et souillent leur corps de nourritures douces et de boissons fortes. Quimporte où nous passerons le reste de nos jours ? Ils ne sont plus nombreux. Encore quelques heures, quelques hivers, et il ne restera plus aucun des enfants des grandes tribus qui vivaient autrefois sur cette terre, ou qui errent encore dans les bois, par petits groupes; aucun ne sera là pour pleurer sur les tombes dun peuple autrefois aussi puissant, aussi plein despérance que le vôtre. Mais pourquoi pleurer sur la fin de mon peuple ? Les tribus sont faites dhommes, pas davantage. Les hommes viennent et sen vont, comme les vagues de la mer. Même lhomme blanc, dont le Dieu marche avec lui et lui parle comme un ami avec son ami, ne peut échapper à la destinée commune. Peut-être sommes-nous frères malgré tout; nous verrons. Mais nous savons une chose que lhomme blanc découvrira peut-être un jour: notre Dieu est le même Dieu. Vous avez beau penser aujourdhui que vous le possédez comme vous aimeriez posséder notre terre, vous ne le pouvez pas. Il est le Dieu des hommes, et sa compassion est la même pour lhomme rouge et pour lhomme blanc. La terre est précieuse à ses yeux, et qui porte atteinte à la terre couvre son créateur de mépris. Les blancs passeront, eux aussi, et peut-être avant les autres tribus. Continuez à souiller votre lit, et une belle nuit, vous étoufferez dans vos propres déchets. Mais dans votre perte, vous brillerez de feux éclatants, allumés par la puissance du Dieu qui vous a amenés dans ce pays, et qui, dans un dessein connu de lui, vous a donné pouvoir sur cette terre et sur lhomme rouge. Cette destinée est pour nous un mystère; nous ne comprenons pas lorsque tous les buffles sont massacrés, les chevaux sauvages domptés, lorsque les recoins secrets des forêts sont lourds de lodeur dhommes nombreux, laspect des collines mûres pour la moisson est abîmé par les câbles parlants. Où est le fourré ? Disparu. Où est laigle? Il nest plus. Quest-ce que dire adieu au poney agile et à la chasse ? Cest finir de vivre et se mettre à survivre. Ainsi donc, nous allons considérer votre offre dacheter notre terre. Et si nous acceptons, ce sera pour être bien sûrs de recevoir la réserve que vous nous avez promise. Là, peut-être, nous pourrons finir les brèves journées qui nous restent à vivre selon nos désirs. Et lorsque le dernier homme rouge aura disparu de cette terre, et que son souvenir ne sera plus que lombre dun nuage glissant sur la prairie, ces rives et ces forêts abriteront encore les esprits de mon peuple. Car ils aiment cette terre comme le nouveau-né aime le battement du coeur de sa mère. Ainsi, si nous vous vendons notre terre, aimez-la comme nous lavons aimée. Prenez soin delle comme nous en avons pris soin. Gardez en mémoire le souvenir de ce pays, tel quil est au moment où vous le prenez. Et de toute votre force, de toute votre pensée, de tout votre coeur, préservez-le pour vos enfants et aimez-le comme Dieu vous aime tous. Nous savons une chose: notre Dieu est le même Dieu. Il aime cette terre. Lhomme blanc lui-même ne peut pas échapper a la destinée commune. Peut-être sommes-nous frères, nous verrons.
Posted on: Thu, 21 Nov 2013 13:24:46 +0000

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