Chute dun ange - Chapitre 8 : Et la lumière fût. Ce - TopicsExpress



          

Chute dun ange - Chapitre 8 : Et la lumière fût. Ce grognement se fait de plus en plus fort, tu le sens mais surtout tu lentends, désormais, derrière toi se dresse une bête et non pas un petit ange. Tu noses pas te retourner, car maintenant tu es lié daffection pour cet ange et la voir sous cette forme te fais mal. Mais tu dois survivre et pour cela tes instincts se mettent incontrôlablement en marche. Comme une horloge bien réglée, ta transformation ne durera quune seconde, juste le temps dexploser de lintérieur, griffes saillantes maculées de sang, ailes tranchantes aussi dures que la pierre, muscles bombés, mille fois plus fort et toujours ce regard, assassin. Tes inspirations sont longues et profondes, tes expirations puissantes. Tu décides de lui faire face, à nouveau. Tu te retournes, tu baisses la tête pour la regarder dans les yeux, elle est minuscule, mais cest une bête qui ta déjà affronté une fois, désormais chacun de vous deux connaît ladversaire. Anaêlle, ou plutôt, cette chose fait un pas vers toi, à vrai dire elle a à peine bougé un orteil que tu lui envoies un coup de pied sur son maigre torse, si puissant quil la brise littéralement en deux. Elle gît à terre, encore une fois, cette fois-ci inconsciente et désarticulée, un de ses bras est retourné dans le dos, ses deux jambes sont tellement brisées quelle adopte une forme de serpent, sa tête sous le choc est retombée sous son torse qui lui est contre terre, ton simple coup lui aura été fatal pourtant tu gardes ta forme bestiale, tu narrives plus à contrôler la haine en toi, intérieurement cest la panique car tu sais ce que tu viens de faire mais impossible de te calmer. Tout ce que tu peux faire cest contempler ton œuvre, tu viens de tuer ton premier ange. Tu te souviens aussi, la veille au soir, la lumière que tu as aperçu dans la montagne, tu t-y diriges donc toujours sous ta forme animale avec lenvie de semer le chaos autour de toi. Tu commences à courir, sans te donner la peine déviter les arbres, car cette fois-ci, tes ailes sont déployées et tu arraches les troncs sur ton passage ou tu les tranches dun revers daile, lancé à pleine vitesse tes pas sont lourds mais puissants, ta vision est extraordinaire, anticipant chaque obstacle sur ton chemin afin de les détruire, tous tes sens sont en éveil mais tu hurles intérieurement, tu hurles à cette chose qui contrôle ton corps, tu lui ordonnes darrêter, mais rien ny fait, tu es une bombe courant à une vitesse phénoménale. Infatigable, inépuisable, ta course est monstrueuse, ta respiration rapide et saccadée exhale de lair brûlant mêlé à de la salive. Te voilà au pied de cette montagne, immense amas de roches. Tu lèves les yeux pour estimer ton ascension car tu ne peux voler, puis la première griffe se plante dans la pierre, profondément ancrée, puis viens la seconde et à la seule force de ces extraordinaires ailes, tu te hisses plus haut, plus tu montes vers le sommet, plus ta rage saccentue. Te voilà à quelques mètres de lentrée de cette caverne, tu patientes contre la paroi escarpée, écoutant le moindre bruit, scrutant le plus petit mouvement, reniflant lunique odeur qui te paraîtrais suspecte. Après quelques minutes suspendu dans le vide, uniquement tenu par tes ailes, solidement harnaché au flanc de ce gigantesque rocher, tu décides dy pénétrer et dun mouvement puissant des ailes, tu te propulses vers le haut. Ton ascension est rapide, la centaine de mètres qui te séparaient de la corniche sont franchis en deux ou trois secondes tout au plus. Lentrée forme un cercle parfait, le tunnel est profond car tu ne distingues pas le bout malgré ta vision parfaite. Tu fais un pas en avant, puis tu remarques les carcasses encore saignantes danimaux en tous genres sur le côté, à y regarder de plus près tu aperçois même un lièvre blanc encore vivant baignant dans son sang, Les deux pattes arrières arrachées, tu tapproches de lui, le saisis par les oreilles et lapproches à quelques centimètres de ton visage. Tu regardes cette créature se vider de son sang sur tes pieds, tu lobserves longuement dans les yeux, et pris dune pulsion affamée tu lui arraches la gorge. Tu trouves le goût exquis, la texture tendre, tu le mâches en savourant, cela te fait du bien de manger, cela nourrit ta haine et entretient ton penchant malfaisant, mais nécessaire. Après avoir dégusté ce maigre festin tel un charognard, tu te diriges un peu plus profondément dans ces ténèbres, puis tu perçois un son. Cela ressemble à un bruit dair fendu à pleine vitesse, tu te souviens, les anges faisaient le même quand ils chutaient, mais ce qui tintrigue le plus, cest que ce bruit-là ne venait pas lintérieur de la grotte, mais bien de lextérieur. Alors que ton regard scrute ce tapis de forêt dense, tu laperçois, cette lumière. Elle provient exactement de lendroit où tu as laissé Anaëlle. Te voilà à plusieurs centaines de mètres de haut, au bord de ce précipice, tu le sais tu ne peux pas voler, mais tu peux planer, alors sans te poser la moindre question tu te laisses tomber en avant, bras et ailes grands ouverts. Le silence, voilà ce que tu entends dans ta chute libre, rien ne vient troubler ce moment de pure liberté sous ton emprise démoniaque, et cest durant ta chute avec ce sentiment dapaisement que tu redeviens angélique, tu ne te regardes pas pour le vérifier mais tu as bel et bien retrouvé ta forme originelle, puis tu planes en direction de lendroit où tu a aperçu cette lumière désormais éteinte, mais tu te sens bien dans les airs et tu savoures chaque rafale de vent sur ton visage, illuminé par ce soleil plus brillant que jamais. Après quelques secondes de vol, tu réalises que la lumière provenait de lendroit où tu as exécuté Anaëlle, cétait bien une exécution car dès le départ elle navait aucune chance. Tu atterris à quelques mètres de lendroit où tu las laissé, quelque chose est au-dessus de son cadavre, probablement un charognard comme toi. Lidée quAnaëlle se fasse dévorer te mets hors de toi, mais tu parviens à ne pas te transformer, dun coup dœil discret, camouflé derrière un tronc arraché par ton autre toi, tu regardes cet ange fait au-dessus delle. Penché au-dessus de son corps tu naperçois que les pieds dAnaëlle, et cet ange aux ailes immenses et radieuses, tu la reconnaîtrais entre mille, Sepphar. Tu sors de ta cachette de fortune, les yeux ébahis, paralysé par ce spectacle qui se déroule sous tes yeux, puis Sepphar se redresse et se retourne vers toi. Son regard, le simple fait quelle ait posé les yeux sur toi te glace, ce nest pas une visite de courtoisie. Elle déploie ses gigantesques ailes, elle est impressionnante, magnifique et terrifiante, quant à toi rien ne sors de ta bouche, à vrai dire tu ne bouges même plus, quant à Sepphar elle te fixe droit dans les yeux, toujours aussi spectaculaire par sa seule présence, elle dégage ce sentiment de confiance, dinvincibilité, puis elle savance vers toi, sans un mot. Face à elle, tu préfères ne rien dire, tu comprends déjà pourquoi elle est là, tu ne crains pas ce qui va tarriver car tu le sais, elle ne te tuera pas, mais te fera passer un message. A peine as-tu eu le temps douvrir la bouche pour lui parler quelle te dit dune voix grave : - Ne dis rien, subit les conséquences. Tu te retrouves dans les airs, déracinant chaque arbre que ta tête heurte, Sepphar te tient fermement par les épaules et tenvoie téclater contre chaque obstacle tout en criant, mais la puissance de son attaque tempêche de lentendre. Tu es au bord de linconscience quand elle arrête, tu ne réagis pas, repensant encore et encore à Anaëlle, contenant ta rage pour ne pas te faire davantage de mal. Puis Sepphar te dit : - Tu es un ange en mission, tu découvriras très prochainement son but, en attendant entoure-toi de bonne personne, et jamais, plus jamais ne retouche à un cheveux dAnaëlle, elle aussi est exactement dans la même situation que toi, sauf que contrairement à toi elle na pas ta force, mais sache que si le cœur lui en dit, en finir avec toi est loin dêtre un souci pour elle. Garde le contrôle, là est la clé. Tu ne dis toujours rien, comme pour boire chacune de ses paroles, puis tu la regardes senvoler en rase-mottes en direction dAnaëlle, elle te regarde et te dit de venir, tu texécutes sans poser de questions. Vous voici aux pieds de la fillette, elle na plus sa forme animale, la voir ainsi te dégoûtes, tu te hais et ne peux contenir des larmes, en silence, toujours... Sepphar sagenouille près delle, sa tête penchée au-dessus de son corps inerte, disloqué, puis elle lencercle de ses ailes toujours si massives, dense en plumes, et lumineuses. Les ailes de Sepphar forment désormais un cercle parfait autour dAnaëlle, puis elle lève la tête au ciel et prononce quelques mots, inaudibles. De la lumière, aveuglante, et Sepphar qui grimace, non pas gêné par la lumière que ses ailes font émaner, mais de douleur mal cachée par les traits de son visage. La vie sarrête le temps dun instant, plus aucun bruit, plus de vent, plus de chant doiseau, les nuages se sont arrêtés, mais ce nest pas tout, les fleurs au sol pointent désormais en direction de Sepphar, les branches des arbres se redressent, lherbe devient douce et moelleuse et ce parfum que dégage désormais la forêt, miraculeux. Tu ne peux détourner les yeux de Sepphar, et cest à ce moment-là que tu les vois ... Deux petits bras frêles, avec une dorure parfaite, une peau scintillante qui viennent encercler le cou de Sepphar, puis ce visage qui vient se poser dans le creux du cou de Sepphar, des cheveux blonds, une petite tête, et ces yeux toujours dépareillés qui te fixent, puis ce visage encore une fois qui ne cessera de témerveiller. Anaëlle enlève ses cheveux qui pendent devant son visage à laide de ses petits doigts tout en te regardant, toi tu nen reviens toujours pas, tu es scotché et tellement heureux que ton corps et ton esprit nont aucune réaction face à ce que vient de réaliser ta mère, mais tu ne cesses de regarder ce petit ange blond tellement magnifique. Anaëlle aussi te regarde, vous êtes yeux dans les yeux pendant un long moment et pendant ce temps Sepphar lui parle à loreille, puis Anaëlle te sourit, sûrement la plus belle chose que tu naies jamais vue, mieux que ça, elle te tend les bras et te dit dune voix parfaite qui lui est propre : - Je veux rester avec toi. Sans te faire prier tu cours pour lencercler de tes bras autrefois meurtriers, aujourdhui protecteurs, tu la sens contre toi, son petit corps te fait tellement de bien que jamais tu ne veux la lâcher, elle te renvoie tout ton amour en essayant de te serrer aussi fort quelle peut. Après cette longue étreinte, tu réalises que Sepphar nest plus là, mais tu vois aussi un tronc avec une gravure étrange, il sagit dune flèche pointant la montagne doù tu reviens avec un petit S comme signature.
Posted on: Wed, 27 Nov 2013 13:34:50 +0000

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