Fragment de sommeil Je t’attends, sommeil. Je t’attends - TopicsExpress



          

Fragment de sommeil Je t’attends, sommeil. Je t’attends toutes les nuits, mon très cher ami. Mais tu ne viens jamais me voir. C’est à croire que tu m’as oublié. J’espère bien que non. J’ai encore besoin de ta présence dans ma vie. Et ce, au moins jusqu’à ma mort. J’ai besoin de rêver ce soir. Question de chasser le quotidien. Question de chasser la routine. Question de chasser cette triste réalité. Allez. Viens me voir dès ce soir, mon cher sommeil. Car sinon, j’ai bien l’impression que je recommencerai à me lamenter sur mon sort. J’ai presque oublié ce monde imaginaire qui dort en moi. Ce monde parallèle, qui fut façonné durant des nuits étoilées et de pleine lune, a longtemps existé grâce à toi. Alors sommeil, pourquoi m’abandonnes-tu maintenant ? Ta présence m’est encore nécessaire. Même si c’est seulement pour finir ce que j’ai commencé. Même si c’est seulement pour donner vie à un monde qui n’existe pas sans toi. Ta fuite n’est pas passée inaperçue, sommeil. Je divague les yeux grands ouverts. Je cogne des moutons et je compte des clous. Vois ce qu’un manque de toi peut causer comme conséquences à un humain. Je sais que mes paroles sont vaines, car la culpabilité n’est pas un sentiment que tu apprécies. Ce soir, alors que j’écris ces mots, mes yeux refusent à nouveau de se fermer. Je suis un insomniaque dans l’âme. Dans le corps. Dans le temps. Collectionnes-tu les insomniaques comme on collectionne les timbres, mon cher sommeil ? Quel intérêt as-tu à nous maintenir éveillés plusieurs nuits d’affilée ? Non. Tais-toi. Ne me répond pas. Je ne veux pas le savoir. J’ai l’impression que cela pourrait gâcher mes nuits éveillées. Le sommeil m’épuise. Je somnole à la verticale. J’attends que les heures passent. J’attends que le crépuscule s’impose à la blancheur de l’aube. Mais j’attends pour rien. À chaque soir, je fais face à la déception d’être seul dans mon lit. Sommeil, où es-tu, putain ? Une nuit. Juste une nuit. Quand te décideras-tu enfin à me rejoindre dans mon lit ? J’abandonne. Je baisse les bras. Le sommeil ne reviendra plus jamais. Qu’il aille se faire foutre, ce salopard. Je m’occuperai bien de moi-même sans lui. Je n’ai pas besoin de lui pour apprécier la beauté de la nuit. La froideur des étoiles m’accompagnera lors de mes nombreuses séances d’écriture à venir. Mon lit ne sera plus mon meilleur ami. Les ténèbres, elles, deviendront mes nouvelles amazones. Et ce, à temps plein. Une lueur d’espoir subsiste toujours dans le fond de mon âme. Le sommeil reviendra peut-être un jour pour me visiter. Je ne prends aucune chance. Je laisse toujours un rayon de lumière illuminé un recoin de ma chambre. Question d’être sûr qu’il me reconnaîtra en temps voulu. Oui. Je sais qu’il reviendra. Il reviendra. Il reviendra. Il reviendra… (Plus jamais ?)
Posted on: Sat, 05 Oct 2013 22:00:47 +0000

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