Henri Genevois Le père Henri Genevois est né le 8 juillet 1913 - TopicsExpress



          

Henri Genevois Le père Henri Genevois est né le 8 juillet 1913 à Bourg-en-Bresse. Il n’a jamais connu son père porté disparu au Fort de Douaumont, le 11 novembre 1916. Sa mère assura seule son éducation. Henri Genevois a toujours eu pour elle une profonde affection, tout en regrettant de sa part un attachement tros exclusif et exigeant. Très tôt il connut la souffrance et la pauvreté. Pendant un séjour de sa mère à l’hôpital de Belley, il connut même la dureté de l’orphelinat, « véritable bagne, sans amour ni donné, ni reçu », devait-il écrire. Toute cette première enfance explique son besoin d’affection, de compréhension, et la vivacité de ses réactions devant les moindres indélicatesse … En 1926, sa mère entrait au service de Monsieur l’Abbé Nogère, curé de Loisy. L’un des 148 novices de la Maison Carrée en 1935… Le jeune Henri Genevois s’ouvrit à ce saint prêtre de son désir de vie missionnaire et, en septembre 1927, il commençait ses études secondaires à Saint Laurent d’Olt. Le 5 octobre 1935, il reçut l’habit à Maison-Carrée. Ce fut l’avant dernier noviciat international dirigé par le père Betz… Avec 148 novices, le grand bâtiment de Sainte-Marie était trop petit ! Puis, ce fut le service militaire, le scolasticat de Thibar et la mobilisation en semptembre 1939. Revenu à Thibar au mois d’août 1940, Henri Genevois y prononça son serment le 26 juin 1941 et y fut ordonné prêtre le 18 avril 1942. Pour ses confrères, Henri Genevois était un homme délicat, méticuleux dans son travail, un peu scrupuleux même, préoccupé de son progrès spirituel. Très tôt, il manifesta son intérêt pour l’apostolat en milieu musulman. Il se mit à l’étude de l’arabe et on le vit suivre les cours d’écriture sainte avec une bible en arabe. En juin 1942, il notait : « Avec un de mes confrères, que j’ai réussi à convaincre, nous demandâmes la Kabylie et notre demande fut acceptée ». Comme argument convaincant, il avait fait valoir la difficulté de la langue et le peu de volontaires ! L’apprentissage du kabyle, malgré la guerre et la maladie (1942-1949) : Au mois de septembre 1942, le père Genevois se trouve à Ouaghzen pour le cours de langue. Les leçons furent vite interrompues par le débarquement américain en novembre 1942 et la mobilisation en mai 1943. Affecté dans les services auxiliaires à cause de sa santé plutôt faible et de ses crises de foie fréquentes, il participa aux campagnes d’Alsace, d’Allemagne et d’Autriche. Il fut démobilisé le 7 décembre 1945. Le voilà de nouveau au Centre de langue de Ouaghzen. Particulièrement doué pour l’étude du kabyle, il avait le contact facile avec les gens, il aimait causer avec eux ; ce qui facilitait ses recherches. Rapidement il mania le kabyle avec aisance et, grâce à la couleur de son teint, il passait souvent pour quelqu’un du pays. En juillet 1947, le père Genevois termina l’étude de langue à Ouaghzen et fut nommé à Taguemont Azouz. Il eut à s’occuper de l’économat, malgré une aptitude limitée pour le matériel et pour la cuisine. Son cuisinier n’avait que 13 ans et le budget était dérisoire ! Mais il s’y mit de bon coeur et rassasia ses confrères de lentilles ! L’apprentissage de l’arabe littéraire et l’enseignement du kabyle : En 1949, Henri vint à La Manouba, en Tunisie, pour étudier l’arabe littéraire. Il y fit merveille ; ses progrès furent rapides. L’année suivante, il fut chargé d’enseigner la langue kabyle aux jeunes confrères nommés en Kabylie. Durant sept ans, de 1950 à 1957, il fut un professeur exigeant pour lui-même et pour ses élèves, les initiant à la langue, aux coutumes, aux proverbes, aux fables, soucieux de les familiariser à cette culture kabyle si riche : « tâche emballante, à laquelle je me donnais à fond, mais qui me réserva beaucoup de souffrances et des heures de total découragement ». La valeur de ces nombreuses enquêtes sur le milieu, la famille, les traditions… montre que le Père Genevois avait le contact facile. Sa simplicité, sa franche gaieté dans les rapports gagnaient la confiance. Les gens se sentaient compris, aimés et ils devinaient toute l’affection vraie qui le poussait à faire ce travail de recherche. Collaboration au « Fichier de Documentation Berbère » : A partir de 1955, la contribution du père Genevois à la rédaction du « Fichier de Documentation Berbère » devient régulière. Dès 1947, il y avait collaboré occasionnellement. Le père Lanfy, qui l’a bien connu et a travaillé avec lui, caractérise ainsi sa méthode : « Le père Genevois attendait de la connaissance précise de ces dialectes qu’ils lui soient l’outil de contact avec les habitants du pays où il vivait ; mais il sut noter avec précision les données spontanées, orales, qu’il relevait. Il appartenait à une équipe dirigée par le père J.-M. Dallet. Celui-ci se voulait modeste et exact documentaliste, au service des spécialistes qui n’ont pas les moyens de ce contact long, patient, avec la réalité vivante ». Dans la notice qu’il écrivait en 1972 à la mémoire du père Dallet, le père Lanfy notait : « Mon compte-rendu serait injuste et bien incomplet si ne ne mentionnais l’apport considérable que le père Henri Genevois a assuré au Fichier, de très bonne heure, et de plus en plus, au point de mériter vers les dernières années de pouvoir être considéré comme co-éditeur. Ses contributions concernaient spécialement l’ethnographie et la psychologie sociale, avec plusieurs monographies de villages. Elles ont pris place dans les volumes de la collection dite des publications de documentation berbère ». La liste des publications du père Genevois est longue et couvre plusieurs pages dactylographiées. Supérieur à Djema Saharidj (1957-1960) : De 1957 à 1960, faute d’élèves, le père Genevois est nommé supérieur à Djema Saharidj, en pleine période d’activité du Front de Libération Nationale (FLN). La vie des pères, des religieuses et des coopérants était en danger. Le supérieur sut se dépenser au service de tous ceux qui sollicitaient son aide. Dans des circonstances difficiles, avec l’aide de ses confrères, il sut préserver la neutralité qui était de mise. En mai 1958, il recevait ce billet du colonel Amirouche : « Merci de votre neutralité, si conforme à l’attitude de l’épiscopat d’Afrique ». Toutefois, cette situation tendue pouvait détraquer les nerfs les plus solides ! Pour Henri, déjà inquiet par tempérament, c’était vraiment trop demander. Il note en 1960 : « N’ayant pas la patience nécessaire, ni l’égalité d’humeur requise, je rendis mon tablier… » et il se remit à enseigner à Beni Yenni. De 1963 à 1970, il résida à Ouaghzen – mais avec de fréquentes échappées – de 1973 à 1976 à Azazga. Les coopérants trouvaient auprès de lui une documentation inépuisable ; il était vraiment intarissable sur les us et coutumes des Kabyles. Les dernières années , premier bilan d’une vie donnée : Dans les dernières années de sa vie, le père Genevois dut revenir plusieurs fois en France pour aider sa mère dans ses différents déplacements nécessités par sa santé et son grand âge. Lorsque sa mère est décédée en avril 1977, il n’a pu assister à son enterrement étant lui-même en convalescence à Alger. La même année, il fut nommé en France et s’établit à Bry-sur-Marne. Le 26 novembre 1977 il s’est rendu à Billère (Pau) et c’est là qu’il fut terrassé par un infarctus le 20 janvier 1978. Le Seigneur lui a évité l’angoisse d’une pénible agonie. – Le père Genevois essayait de vivre pleinement son sacerdoce et son apostolat. Ses homélies étaient souvent vibrantes, car il savait communiquer sa flamme. Sa timidité, sa peur de l’échec, le bloquaient souvent. Il admirait sans réserve les Pères qui osaient annoncer l’Evangile ; pour lui, il en restait à la ligne de prudence qui lui avait été conseillée, mais ce lui fut une souffrance de ne pouvoir annoncer le Christ comme il l’aurait voulu. Sa dévotion à Marie était pleine de confiance. Il lui a toujours attribué sa persévérance et sa vocation. Quand il passait à Alger, il aimait monter à Notre-Dame d’Afrique pour y dire une messe. Aucune détresse ne le laissait insensible. Il ne pouvait supporter de voir quelqu’un dans la peine. Il partageait tout, donnait tout aux déshérités. Il distribuait son argent et ses vêtements. Il ne savait rien garder pour lui. La souffrance d’un enfant lui était intolérable… il se souvenait sans doute de son passage dans l’orphelinat. Si quelqu’un manifestait le désir d’avoir tel objet ou tel livre, il se faisait un plaisir de le lui offrir. Tout y passait. En se préparant pour un congé en France, il constata qu’il n’avait plus qu’une seule chemise, celle qu’il portait. Sa logique était celle du coeur, qui a compris l’évangile. Ses travaux de linguistique et d’ethnographie restent le meilleur de son activité en Afrique. Ce travail avait pour lui valeur apostolique. Tous ceux qu’il approchait pour ses enquêtes étaient pour lui des frères qui lui rappelaient le Seigneur. Petit de taille, mais grand de cœur, il aura bien utilisé les talents que le Seigneur lui avait donnés. Du haut du ciel, il continuera de veiller sur les nombreuses familles kabyles qui lui sont restées profondément attachées. Son âme inquiète est totalement apaisée ; il sait et il voit désormais combien Dieu est tendresse et miséricorde. Article recueilli sur le site : rencontresdelain Publiez-le sur Facebook 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Publiez-le sur Twitter Ajoutez ce lien à Viadeo Ajoutez ce lien à LinkedIn You may also like: Village Taourirt Menguellet » Blog Archive » Match des an... Village Taourirt Menguellet » Blog Archive » Match des an... Village Taourirt Menguellet » Photos Village Taourirt Menguellet » Photos Village Taourirt Menguellet Album 1 « Gallery 5 « » Photo... Village Taourirt Menguellet Album 1 « Gallery 5 « » Photo... Village Taourirt Menguellet » Les sources Village Taourirt Menguellet » Les sources Village Taourirt Menguellet » Djeddi Menguellet Village Taourirt Menguellet » Djeddi Menguellet Village Taourirt Menguellet » Sidi Lhadi Village Taourirt Menguellet » Sidi Lhadi Ajouter un Com
Posted on: Sun, 08 Sep 2013 17:52:35 +0000

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