JOURNAL DE VOYAGE : JOUR 7 Par François HARVEY - mardi 23 juillet 2007 - À DIFFUSER LARGEMENT CHAMBORD-La révolution tient à la fois de la politique et du sport extrême. Elle propose unE redistribution radicale du pouvoir envers le peuple, et elle amène des éléments de celui-ci à effectuer, pour y parvenir, de fichues pirouettes. Prenez moi, par exemple, il m’est arrivé assez régulièrement ces derniers mois de travailler des quinze heures d’affilée sur ces dossiers difficiles, faisant virevolter mon horaire personnel comme un planchiste sa planche. Parfois, il me fallait deux, trois jours pour récupérer, et puis mes camarades recherchistes et moi repartions à l’assaut. Avant-hier, toutes ces belles culbutes ont culminé en un degré de fatigue inusité, je me suis endormi au volant, et j’ai bien failli me tuer. Je n’ose penser à ce qui serait survenu si je m’étais endormi vers la gauche plutôt que vers la droite; il y avait beaucoup de trafic, j’aurais facilement pu faire une collision frontale. La révolution est un sport extrême. Elle exige de nous beaucoup de lucidité, du réflexe, de la maîtrise de soi et de ses nerfs, une économie de ses moyens. C’est ce dernier bout que je viens d’apprendre : l’économie de ses moyens. Je ne tenais pas assez en compte mes besoins personnels de repos, j’ai couru des risques, ça faisait quelques semaines déjà que je recevais des signaux que j’avais tendance parfois à « pogner » le fixe au volant, et puis voilà, l’accident est survenu. À ceux qui se sont inquiétés pour moi, j’offre mes plus sincères excuses, et je vous promets que ça ne se reproduira plus, que je prendrai davantage soin de moi, que je me reposerai davantage. Laissez-là vos inquiétudes. J’ai été vu par un médecin l’autre jour à l’hôpital, elle connaît tous mes antécédants médicaux, elle a vérifié avec soin que j’étais « bon pour le service », et m’a libéré. Je vois mon médecin personnel dans une dizaine de jours à Sorel-Tracy, je l’ai vue voilà peu, tout est ok. Mes opinions politiques ne sont pas une maladie, elle sont la conclusion de ce que j’ai constaté et que je constate au Québec au fil de mes pérégrinations. Je demeure pacifique, je ne veux de mal à personne, je veux juste déposséder les puissants de leur pouvoir car ils l’utilisent au détriment du peuple. Je n’entends pas confronter les forces de l’ordre, je ne cherche pas les coups, nos stratégies seront davantage fines que ça. Le mouvement que nous avons créé va bien. Avec une amie hier nous en faisions le bilan, nous sommes des milliers maintenant de membres actifs et de sympathisants. Nous allons continuer encore et encore d’élargir le cercle de nos amis, ça se fait rapidement et solidement. Nous avons de très gros dossiers qui vous étonneront beaucoup quand nous les sortirons à la fin de l’été, nous croyons que la base de cette révolution passera par l’information, nous sommes d’ailleurs à la recherche de jeunes journalistes qui seraient capables d’écrire de bons textes, ils ne seront pas payés chers mais dites-vous bien que quand j’ai commencé à faire des reportages-radios en 1972, je recevais quatre dollars par reportage, peu importe que j’aie eu à couvrir une longue assemblée du Conseil municipal ou tout autre type d’événements. Tranquillement, le mouvement se fait des fonds. Nous tenons tous ici à remercier les dizaines, sinon les centaines de donateurs qui ont permis jusqu’à maintenant à notre mouvement de lever. Vous avez compris que le mouvement a besoin d’argent, vous nous faites confiance, merci pour cette confiance et pour votre générosité. Une de mes amies se disait surprise de voir à quel point nous prenons rapidement de l’ampleur. De fait, nous établissons des liens avec d’autres groupes semblables aux nôtres qui ont poussé un peu partout au Québec à la suite du Printemps Québécois, nous voilà maintenant un réseau. C’est un peu pour cette raison que l’événement de Val-Jalbert en fin de semaine prochaine est si important; peu importe le nombre que nous serons, nous allons nous fédérer sur un plan personnel en un mouvement encore plus considérable, nous établirons des liens entre nous, nous mettrons des noms sur des visages et des signatures; c’est un événement à ne pas manquer, où que vous soyez. Je suis heureux et je me sens bien dans mes pompes. Depuis que je suis dans la région, j’ai rencontré beaucoup de beau monde profondément engagés dans des causes, des lutteurs, des battantes, du monde prêt à aller de l’avant. J’ai un terrain de camping juste à côté du mien à Val-Jalbert à offrir pour quatre jours, du 25 au 29. Je coupe les prix, je vous l’offre à 30 dollars par jour. C’est dans la section « camping sauvage » du terrain, il n’y a pas de service mais vous aurez tout autour de vous de la bonne compagnie, et nous ferons connaissance. À tous mes parents et amis, je dis, tout va bien, il n’y a pas d’inquiétudes à y avoir. Le risque que je courrais m’a frappé de plein fouet, plus jamais je ne prendrai le volant quand je serai fatigué vous avez ma parole, je suis avec vous pour longtemps, vous entendrez longtemps encore mes histoires, nous faisons à peine de commencer, mes camarades et moi, à révéler tous les dessous de cette société que nous souhaitons tous ardemment changer pour notre bénéfice et celui des générations suivantes. Voilà, j’arrête déjà ici ce matin car c’est une journée de repos. Je récupérerai une nouvelle voiture aujourd’hui puis irai sans doute prendre du soleil sur la Pointe-Taillon, longue plage de quinze kilomètres entre St-Henri-de-Taillon et Sainte-Monique. La nuit a été fraîche, mais je n’ai pas eu froid. Bonne journée. TOUS AU CAMPING DE SOLIDARITÉ DE VAL-JALBERT DU 26 AU 28 JUILLET! NE MANQUEZ PAS ÇA.
Posted on: Tue, 23 Jul 2013 10:47:54 +0000
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