LA SYRIE ET LA « BOITE DE PANDORE » La Guerre froide est de - TopicsExpress



          

LA SYRIE ET LA « BOITE DE PANDORE » La Guerre froide est de retour ! Autrement dit la sempiternelle rivalité entre la Russie et les Etats-Unis reprend de plus belle avec cette caractéristique que la confrontation se déploie par procuration sur des théâtres éloignés. En 1962, c’était Cuba et les Caraïbes, le Vietnam , l’Afrique et même le Moyen Orient. A John Kennedy et Nikita Kroutchev, deux protagonistes résolus qui s’étaient trouvés à plusieurs reprises face-à-face, et se regardaient comme « deux chiens de faïence », se substituent de nos jours Barack Obama et Vladimir Poutine. Le brûlant théâtre de Cuba en 1960, qui a failli tourner à la guerre nucléaire, cède aujourd’hui le pas à l’incontrôlable affrontement pour la Syrie !...L’enjeu ? Une riposte des Etats-Unis et, à défaut de la Grande Bretagne qui s’est ravisée « in extremis » pour cause d’opposition du parlement, la France, contre le régime syrien de Bachar al-Assad accusé d’avoir utilisé dans la nuit du 21 août dernier des armes chimiques contre les populations civiles et fait des dizaines de morts, notamment des enfants… On a peine à croire que, vingt-cinq ans après la chute du Mur de Berlin en 1989 et la disparition du communisme, consécutive à la décomposition de l’empire soviétique en Russie, le monde renoue de nouveau avec ses démons. Il le fait avec des accents qui ne sacrifient apparemment plus aux gesticulations. Le président de la Russie soviétique de l’époque , Nikita Khroutchev, prenait sa chaussure jaune et frappait le pupitre en prononçant le discours virulent de sa carrière contre les Américains. Vladimir Poutine , lui, fait dans le flegmatique, exigeant de Barack Obama des preuves tangibles du gazage chimique pendant trois jours de tout un quartier de Damas par les troupes de Bachar al-Assad. En Syrie, et les spécialistes le savent, il existe quatre catégories d’armées : l’armée de terre, la marine, l’armée de l’air et…l’armée « chimique », auquel le régime recourt en dernier ressort, sous la forme d’une « solution finale » ! Pendant une semaine de tergiversations, de débats houleux au sein des gouvernements et de l’ONU, le monde entier s’est interrogé sur l’hypothèse d’une campagne militaire qui punirait ainsi le régime de Damas. D’un atermoiement à une réticence – appuyée sur l’opposition des opinions publiques occidentales à toute intervention -, on s’est acheminé peu ou prou vers une décision consensuelle qui rappelle mars 2003, lorsque George Bush, alors président des Etats-Unis décida d’agresser l’Irak au prétexte que Saddam Hussein avait développé un arsenal d’armes de destructions massives (ADM). A l’exception de la France, dirigée par Jacques Chirac, il avait entraîné derrière lui une coalition internationale et lança la plus grande offensive occidentale contre l’Irak qu’il a fini par détruire. Mercredi dernier, la mission de contrôle de désarmement , partie il y a quelques semaines déjà de La Haye, où elle a son siège et sous l’égide de l’ONU, s’est rendue sur les lieux du « gazage chimique » pour prélever échantillons, preuves et ce qui reste de cette opération horrible. Elle a terminé sa mission ce samedi 31 août et repris le chemin du retour, se réservant le devoir de ne rendre compte des résultats qu’à Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies…C’est un euphémisme, en effet, que de souligner que dans cette affaire, l’ONU a été d’une médiocrité rampante et a prouvé, c’est le moins que l’on puisse dire, son inefficacité voire perdu son âme ! John Kerry, secrétaire d’Etat américain ( ministre des Affaires étrangères) l’a tournée en dérision…Le général de Gaulle, tout à sa gouaille, qualifiait autrefois l’ONU de « machin » !...Il ne pouvait si bien dire…. Le président des Etats-Unis, tout comme son seul allié français, François Hollande, n’entendent pas, selon tout apparence, se soumettre à l’exercice d’approbation du Conseil de sécurité des Nations unies où la Russie et la Chine possèdent le droit de veto dont ils usent et abusent, notamment dans l’affaire syrienne pour bloquer toute initiative des Américains et de leurs alliés ! Au Conseil de sécurité, la plus haute instance de l’ONU, un seul « niet » suffit à bloquer toute Résolution et décision des autres. Barack Obama et François Hollande ne veulent laisser passer l’occasion de l’attaque chimique pour laisser impuni Bachar al-Assad…D’une autorisation de l’ONU, ils n’en ont cure…Cependant, ils consulteront tour à tour , le premier le Congrès et le second l’Assemblée nationale ! Manière d’emporter l’adhésion de leurs peuples respectifs et de légitimer leur attaque contre le régime syrien…L’Arabie saoudite et les pays du Golfe approuvent et soutiennent l’intervention ! Il faudra attendre somme toute quelques jours, au bas mot une dizaine avant de voir se relayer les décisions d’une intervention, dont on nous assure qu’elle sera « ciblée », autrement dit lancée à partir du destroyer américain qui mouille en Méditerranée , à Chypre , armé de missiles et à quelques kilomètres de Damas, et des sous-marins français mobilisés à Djibouti… Justement, comment se présenterait l’hypothèse d’une attaque ? Il n’y aurait pas de troupes, ni d’hommes , mais une guerre électronique, sophistiquée, des roquettes et peut-être des missiles lancés à partir de porte-avions ciblant des objectifs du régime syrien, dont notamment son « armée chimique »…On qualifiera cette offensive de « guerre propre », parce qu’elle n’engage nullement des soldats franco-américains, mais pourrait en revanche avoir des conséquences collatérales ravageuses en Syrie… Je pense personnellement que le président Poutine , pour avoir menacé de riposter, ne pourra rien faire en définitive contre la détermination des gouvernements américain et français ! Il reste que Vladimir Poutine , mettant à profit la désapprobation catégorique des opinions publiques en Occident, profitant même du désarroi suscité à l’idée d’une nouvelle guerre, a su exploiter les faiblesses surgies dans les flancs des Américains et français. 64% des Français désapprouvent la décision de François Hollande et 60% des Américains sont contre une intervention de leur pays…Cela ne suffit pas pour désarmer Obama et Hollande, deux hommes de « gauche » à faire les « va-t-en-guerre » ! Comme quoi, la guerre n’a jamais été l’affaire des peuples, mais celle des Etats et des gouvernements…Carl von Clausewitz, théoricien allemand de la guerre ne disait-il pas que « la guerre est la continuation de la politique » ? Nous sommes au seuil d’une confrontation où les positions se dessinent : La Syrie et ses alliés russe, iranien, et chinois et les Etats-Unis, la France et les pays du Golfe, soutenus par Israël qui ne dit pas mot, mais n’en pense pas moins…C’est la Boîte de Pandore, prête à s’ouvrir…
Posted on: Sat, 31 Aug 2013 20:57:14 +0000

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